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202

BOUSQUET (Joe). 1897-1950.

Ecrivain poète.

L.A.S.

Carcassonne, mardi.

4 pp. in-8

.

Longue lettre de Bousquet, remplie de

conseils sur la poésie.

(…) Vous connaissez

les poèmes obscurs de Gérard de Nerval.

Vous aurez quelques éclaircissements sur le

point de vue de cet écrivain en lisant sa pré-

face aux Filles du feu (…). Prenez d’abord les

Chants de Maldoror et la plaquette Poésies du

même auteur (…). Là-dedans, bien plus que

dans Rimbaud est la vraie source. Lautréa-

mont écrit un livre ardent, fou,

et soudain par

quelques déplacements de mots montre que

la raison doit se démettre ou qu’on doit outre-

passer ses lois (…).

Etc.

200 / 300 €

203

BRAHMS (Johannes). 1833-1897.

Pianiste, compositeur.

C.A.S. « J. Br.» à Fritz Simrock.

S.l.,

(Dimanche tôt le matin), 26 mars 1876.

1 p. in-12 sur carte de correspondance,

adresse, timbre et marques postales,

petites taches ; en allemand.

Brahms annonce à son éditeur son retour

à Breslau :

[(…) Demain, j’airai chercher le

bétail broutant sur mon pâturage à Spina. Si

vous deviez trouver la vache, alors envoyer

la, puisqu’ici c’est douteux. Puis j’écrirai de

nouveau et je vous salue entre temps (…).

Concerne la réimpression des Danses Hon-

groises par Kuhé (André : Offenbach)].

700 / 800 €

204

BRETON (André). 1896-1966.

Ecrivain surréaliste.

2 L.A.S. (à René Gaffet).

Paris, 27 octobre

et 23 novembre 1930.

2 pp. et 1 p. ¼ in-4.

«En butte à toute sortes de tracas matériels»,

Breton propose de lui céder quelques objets

de sa collection dont il donne le détail.

Il n’a

pu encore s’occuper du travail demandé et

commencera à s’y atteler jeudi ;

(…) Le retour à

un peu de sérénité s’imposait (…). Je n’ai pas

besoin de vous dire que j’agirai en tous points

selon vos instructions et pour le mieux (…). Je

ne vous parlais d’une cession éventuelle de

tableau ou d’objet que parce que je suis obsé-

dé de quelques dettes criardes, qu’il me faut

absolument me défaire de certaines choses et

qu’il me semble absurde de m’adresser à un

marchand (…). La vérité est que j’aurais besoin

d’une dizaine de mille francs (…).

Pour cette

somme, il est prêt à lui offrir:

le papier collé de

Braque «J’irai… le chien de verre», le fétiche

Ubi du nouveau Mecklembourg, à votre choix

(Ce fétiche, le plus beau que je connaisse,

m’est revenu à moi-même à 13,500 francs, il

y a plus de quatre ans. Un autre beaucoup

moins ancien et sans les sculptures latérales,

a fait 18,000 francs plus les frais à la vente

Bondy).

«Le paquet de tabac de Braque» est,

je crois, le papier collé le mieux centré et le

plus séduisant de tout le cubisme; «J’irai…»

le tableau le plus surréaliste avec la lettre,

de Chirico (…). Je dispose encore de deux

grandes toiles de Chirico «L’énigme d’une

Journée» (Cf. le Surr[

éalisme] et la Peint[ure])

et celle dont je vous joins la photographie, cette

dernière acquise par moi seize mille francs en

1928 à Pierre Loeb, d’un très beau fétiche de

Nouvelle-Zélande que je vous avais montré à

votre passage et de la fameuse «Mariée» de

Marcel Duchamp

(…).

Après avoir détaillé le

prix attendu des différentes œuvres, il ajoute :

Pardonnez-moi cette avalanche de chiffres.

Mais dès que ma situation sera un peu réta-

blie, vous savez que je retiendrai tout ce que

je pourrai de ces choses, dont je n’avais pas

envisagé jusqu’à ces derniers jours de me

séparer. Je ne dispose plus, je vous l’ai dit,

d’aucun important manuscrit de moi (je sais

cependant que Char se déferait du manuscrit

du Second Manifeste, moyennant 6 ou 7000

francs (…).

Breton lui propose encore l’exem-

plaire d’épreuves de son premier livre

Mont de

piété

avec les corrections de l’époque;

Cet

exemplaire absolument unique s’accompagne

du premier projet de couverture (inédit), sur le

modèle des sacs à café et de commentaires

nombreux de Paul Valéry, extraits de lettres à

moi adressées pendant la guerre et recopiés

de ma main (…).

Avec sa correspondance

d’autographes, il lui signale «quatre docu-

ments très importants» de ses archives avec

notamment les cahiers de procès-verbaux du

«Congrès de Paris pour la défense et l’illus-

tration de l’esprit moderne (1921-1922) » coïn-

cidant avec la fin du mouvement Dada, et le

cahier de la «Centrale surréaliste» de 1924-

1925, contenant les observations et sugges-

tions de ses amis et anciens camarades

Ara-

gon, Artaud, Desnos, Eluard, Boiffard, etc.

Un mois plus tard Breton reprend sa correspon-

dance avec Gaffé, s’excusant d’avoir manqué

à ses engagements;

(…) J’ai été horriblement

bousculé tous ces derniers temps. La pré-

sence d’Aragon au Congrès de littérature de

Kharkov, le manque matériel de liaison entre lui

et moi, (…) l’émoi auquel ont donné lieu les ré-

sultats du Congrès lorsqu’ils ont été connus ici,

émoi que j’ai dû m’employer inlassablement

à calmer ; - les interminables conciliabules

qu’entraine d’autre part la constitution d’une

Association des artistes et écrivains révolution-

naire dont le siège est chez moi ; - l’obligation

que par surcroît je m’impose d’assister un de

mes vieux amis, le docteur Raoul Leroy, dans

son service de l’asile Sainte-Anne, et c’est loin

d’être tout – ne m’ont, hélas, pas encore per-

mis d’essayer de revivre pour vous les temps

déjà lointain de la fondation du Surréalisme

(…).

Il donne encore diverses nouvelles.

1 500 / 2 000 €

205

BRETON (André). 1896-1966.

Ecrivain surréaliste.

L.A.S. à Francis Dumont.

Antibes, 13 mars 1948.

1 p. ½ in-4.

Breton se montre rétif à un projet de publi-

cation de témoignages sur le Surréalisme.

Intéressante lettre dans laquelle Breton

évoque les tensions au sein des surréalistes

et se montrant critique vis-à-vis de l’enga-

gement de Picasso.

(…) En ce qui concerne

le projet de la Gazette des Lettres, je m’y vois

très mal tenir le rôle que vous m’assignez. Un

quart de siècle… sans doute mais c’est bien

là la dernière commémoration à laquelle je

puisse prendre part. Je n’éprouve aucun dé-

sir de me mesurer à cette occasion avec les

«ex-surréalistes du C.N.E.» que vous croyez

devoir consulter et dont je récuse par avance

le témoignage. Ces messieurs m’offrent-ils ja-

mais la discussion? (…).

Il lui conseille plutôt

d’interroger

les jeunes surréaliste tels Sarane

Alexandrian, Claude Tarnaud, Alain Jouffroy,

Jean-Louis Bédouin, Gaston Puel. Voilà qui

pourrait apporter du nouveau (…). Je vous as-

sure que cela serait beaucoup moins vain que

d’espérer obtenir une déclaration de Picasso,

par exemple, qui s’est refusé tout sa vie à des

déclarations de ce genre et de qui je n’aurais

certes pas envie de solliciter (…).

300 / 400 €

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