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Scènes de la vie de bohème
160. PFNOR
(Rodolphe). Lettre autographe signée [au prince Emil von Sayn-Wittgenstein-Berleburg]. Paris, 14 mai
1847. 4 pp. in-8 en allemand, enveloppe.
150 / 200
«
... Ich... bin also de
β
wegen aus aller menschlichen Gesellschaft gekommen, und höre und sehe nichts mehr, als
Stahlplatten und das Geklirr des Stichels
auf den armen Dingern, die ich furchtbar malträtiere...
Ich nahm mir eine Maitraisse
– d
[as]
h
[ei
β
t]
ich verliebte mich eines schönen Sonntagsnachmittags in ein noch
schöneres Mädchen, die
femme entretenue
eines Professors der Mathematik, Physik und Astronomie, die neben
meinem Zimmer ihren Herd aufgeschlagen und von Morgens bis Abends
sur l’air dirallalla etc. etc.
sang...
»
Traduction : « ... Je... suis donc pour cette raison sorti de toute société humaine, et je n’entends et ne vois plus rien que
les plaques d’acier et le cliquetis de la gouge
sur les pauvres choses que je maltraite affreusement.
Je me suis
pris une maîtresse
– c’est-à-dire, je suis tombé amoureux, un beau dimanche matin, d’une jeune fille plus belle
encore, la
femme entrenue
d’un professeur de mathématiques, physique et astronomie, qui a installé son foyer près de
ma chambre et chante du matin au soir sur l’air du tralala, etc. etc. » Pfnor détaille ensuite les circonstances des débuts
de leur relation.
L’architecte, graveur et historien d’art Rudolf Pfnor
(
1824
-
1909
), originaire de Darmstadt, s’installa à Paris en
1846
et se fit ensuite naturaliser français. Il illustra et publia aussi des ouvrages d’architecture et d’ornementation
d’une grande exactitude et finesse d’exécution.
Le général prince von Sayn-Wittgenstein-Berleburg
(
1824
-
1878
), était alors au service du grand-duc de Hesse-
Darmstadt, et prendrait ensuite des commandements dans l’armée des tsars.
161. PISSARRO
(Camille). Lettre autographe signée à madame veuve Duter à Paris. Éragny-sur-Epte dans l’Eure,
27 novembre 1897, d’après les estampilles de la poste. 1 p. in-8, enveloppe.
1 000 / 1 500
Poignante lettre évoquant ses débuts à Paris et la mort de son fils Félix.
«
J’ai beau faire des efforts pour me souvenir de la famille Loudet je n’y arrive pas. Ma famille n’a jamais habité rue
S
t
-Quentin près le chemin de fer du Nord.
À cette époque 1857 et 59, nous étions au 31 rue Notre-Dame-de-Lorette, j’ai eu un atelier peu de temps, rue
Lamartine.
Je ne suis venu en France qu’en 1856 au mois de novembre,
mais j’avais un frère Alfred qui se trouvait à Paris de
1855 à 1859. Peut-être est-ce lui que vous avez connu, mais il est mort il y a quelques années.
En ce moment, nous avons des chagrins de famille,
nous venons de perdre un fils
[Félix Pissarro]
, et
[je]
me trouve, comme vous devez le penser, bien
désorienté ; je ferai le possible pour aller à Paris dans
les premiers jours de décembre et je verrai à éclaircir
cette affaire. Il m’est impossible de m’absenter pour
l’instant, j’espère pouvoir le faire en décembre...
»
162. PISSARRO
(Camille). Lettre autographe signée à
son fils Rodo,
illustrée de deux croquis originaux
.
Paris, 14 janvier 1900. 2 pp. in-12.
1 500 / 2 000
«
... Envoie donc mon adresse à Bailly puisqu’il te la
demande. Nous aurions dû dire à Rousseau que
nous lui envoyions des huîtres, nous lui avons écrit.
Écrit à Tessier de t’envoyer le vin. Le vrai truc à la
campagne consiste à mettre deux poteaux
parallèlement et caller le fût avec deux cailloux de
chaque côté,
ou quatre si l’on veut. Ce n’est pas
difficile de trouver deux madriers.
Georges continue à aller mieux
[autre fils de
Camille Pissarro, et également artiste]
. Ta mère n’a
encore pu aller à Éragny, elle a un gros rhume, elle
est forcée d’attendre qu’elle soit mieux...
» Camille
Pissarro possédait une maison dans le village
d’Éragny-sur-Epte dans le département de l’Oise.
Ludovic-Rodolphe, dit Ludovic-Rodo ou Rodo
Pissarro (
1878
-
1952
) fut également peintre.
La première partie de la présente lettre concerne sa
santé et son séjour en villégiature à Moret-sur-
Loing.
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