87 GIONO (Jean) écrivain français (1895-1970). 2 lettres autographes signées à Louis Brun, directeur littéraire chez
Grasset, Manosque (sans date 1932 ?), 5 pages in-4.
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1) Longue et intéressante lettre pour justifier les changements de ses projets que Brun lui reproche : « … Tu sais, mon
vieux comme il est difficile d’assurer à l’avance la construction d’une œuvre que je n’aurai pas l’audace de qualifier
« d’art »… En janvier j’ai quitté le chantier du Chant du monde pour écrire ce que je t’avais promis c'est-à-dire les 100
pages devant précéder Présentation de Pan et l’eau vive dans le livre d’essais Le lait de l’oiseau Or il s’est trouvé que
j’ai été en présence de tant de matières et d’une matière si riche que le lait de l’oiseau sera le premier volume d’une série
de 3… je voulais en ce livre d’essais expliquer ma formation littéraire et ce qu’on appellera peut-être plus tard ma
philosophie… Pour cela -car dans tout ce que j’ai fait j’ai suivi un plan très sévère- j’ai déjà donné un visage de mon
pays avec Manosque des Plateaux et j’ai esquissé mon idée dans Présentation de Pan et dans l’eau vive. Le lait de l’oiseau
devait être le récit de ma jeunesse… Dès l’abord la matière m’a étouffé et maintenant je suis à la tête d’un livre, neuf,
émouvant, gras de la graisse des bons livres qui ne peut plus n’être qu’un petit prélude à un volume d’essais… Ce à quoi
ça ressemble à du Gorki et à du Panait Istrati étant entendu que je n’entends pas me comparer mais essayer de te faire
voir… » Il donne les titres des 3 volumes de Ma Vie, ainsi que les titres des premiers chapitres et voudrait que ce soit
lui qui publie son premier livre de maturité.
2) 7 mars (s.d.) : Il va lui envoyer « Manosque- Présentation de Pan et l’eau vive, il a également 2 pièces : Le bout de la
route et Dionysos, En juin il pourra lui donner le lait de l’oiseau, il aura 4 livres de souvenirs le 4
e
s’intitulant
Expériences ». Il ne vend pas ses manuscrits et propose de lui donner celui de Colline.
88 GIRAUDOUX (Jean) écrivain et diplomate français (1882-1944). 6 documents. 3 lettres autographes signées
(1921?? 1928 et sans date), 1 lettre signée (sans date), 4 pages de formats divers, 5 lignes autographes signées,
(mai 1943), 1/3 page in-4. 1 enveloppe.
600/800
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1) : A une dame : il propose à son mari de passer au ministère des affaires étrangères pour faire sa connaissance, il lui
adresse une petite somme « qui vous permettra, j’espère, d’attendre que ces quelques mauvais jours soient passés… »,
2) 1921 : « Je suis marié. Je sais que tu te réjouiras de cet heureux événement… » 3) Rendez-vous, 4) : demande les
publications qui ont paru sur la reconstitution de la Prusse orientale, 5) A une question sur ses débuts littéraires Giraudoux
répond : « Je n’en ai pas eu. Je n’ai pas l’impression d’en avoir eu. Je n’ai pas de second métier ; Je n’en ai qu’un qui
est la diplomatie. J’y ai réussi assez mal. Mon chef d’œuvre c’est Phèdre. Il n’est pas de moi ». 6) sa maxime autographe
signée : « Vis en homme de l’univers. Meurs suivant ta race ».
89 GOUNOD (Charles) compositeur français (1818-1893). 2 Lettres autographes signées, 18 mai 1875 et sans date,
2 pages in-8.
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1) (sans date) : à un ami qu’il ne peut voir ce soir « un auteur me fait la galanterie d’un stalle pour aller voir sa pièce
aux français, et je ne puis y manquer…mercredi soir notre rendez-vous tient ferme- diable !... Laissez moi vous refuser
diner… je vois si peu ma bonne mère dans le jour que nous n’avons guère pour nous deux que l’heure des repas, et je
la lui vole le moins possible… » ; 2) 1875 à une dame : « … Je suis écartelé d’affaires, et n’ai même pas le temps de
mettre une écriture un peu lisible au service de tous mes regrets… ».
Joint :
Belle photo de Gounod en buste Friedr. Bruckmann 17 x 11 cm, “Bruckmann portrait collection”.
90 GOURMONT (Rémy de) écrivain, journaliste et critique d’art français (1858-1915). Manuscrit de 10 pages
autographes et 4 pages imprimées, signé de son pseudonyme R. de Bury (sans lieu, ni date 1896), reliure toile, titre
doré au dos, Ex-libris « J. de C. 1949 ».
800/1 000
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Ce volume, intitulé « Les journaux » se compose de critiques d’événements ou de journaux, ainsi que d’extraits de
journaux imprimés : la première critique (5 p.) traite de la réception à l’Académie française de Theuriet en remplacement
de Dumas fils et faite par Paul Bourget : « Les fêtes académiques n’ont plus de lendemain. Soit que l’institution ait perdu
sa force émotive, soit que la médiocrité des élus, trop connue, trop propagée jusque dans le peuple, décourage les curiosités
… C’est d’ailleurs un spectacle presque triste que celui d’un romancier de talent moyen glorifié par une compagnie qui
a fermé sa porte à Balzac, Stendhal, Gautier, Flaubert…Maupassant. Après Theuriet, ce n’est plus Molière, c’est Hector
Malot qui manque à la gloire de l’Académie française. Il est bien curieux dans sa candeur, le discours de M. Theuriet… »
La seconde critique porte sur La Fronde (4 p. 1/2) « journal dirigé, administré, rédigé, composé par des femmes… On
n’y plaisante ni avec la morale, ni avec la religion, ni avec les pouvoirs établis : alors ces dames ont refusé la collaboration
de Gyp…Dans un temps prochain, l’abolition de l’amour. Cessant- enfin ! - d’être l’objet de désirs sensuels, les femmes
seront des camarades pour l’homme ; on causera en buvant du thé… Ce journal de femmes seules me semble d’une
insolence qui mérite des représailles. Que c’est maladroit, cet aparté, au moment où les femmes mêlées librement aux
hommes font librement aux hommes une concurrence qui n’est pas toujours loyale !... ». Suivent une critique sur Zola,
des articles découpés et collés de Barrès dans l’Education Nouvelle, des vers inédits de Maupassant dans le Temps etc…
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