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267.
Philippe SOUPAULT
(1897-1990). 60 L.A.S. (une de sa femme Ré), 1943-1970, à Henry-Jacques
D
upuy
(qqs à
Madame) ; 60 pages formats divers, nombreuses adresses (dont 18 cartes postales illustrées).
1.000/1.300
C
orrespondance
amicale
à
l
’
auteur
du
volume
P
hilippe
S
oupault
pour
la collection
« P
oètes
d
’
aujourd
’
hui
»
de
S
eghers
(1957)
.
Souvenirs amicaux des années 40 sur des
cartes postales, le plus souvent illustrées,
envoyées du Brésil, des États-Unis,
d’Istamboul, Gstaad, Bâle et Brazzaville…
Il annonce sa décision avec
S
eghers
selon
laquelle c’est Dupuy qui doit faire « le
livre Ph. S. » [dans la collection « Poètes
d’aujourd’hui »] (3 novembre 1955)… Il
l’y encourage, quoiqu’il n’attache pas une
grande importance à la renommée : « Le
sourire d’une femme m’intéresse davantage »
(8 novembre 1955)… Ils parleront un jour des
chansons de Dupuy, qu’il aime beaucoup :
« Je ne voudrais pas que vous tombiez dans
ce piège : faire populaire »… Il répondra avec
attention à ses questions « très pertinentes et
très intéressantes » (21 juillet 1956). Réponses
à 7 questions : « Nous avions, André
B
reton
et moi, de très longues conversations au
sujet de la poésie (de l’essence de la poésie)
et des images, de leur formation, de leur
valeur et leur pouvoir […] Nous en parlions
en marchant dans les rues et au café. J’étais à
cette époque mobilisé comme auxiliaire »… ;
il évoque aussi l’écriture automatique,
Rimbaud, Lautréamont, Pierre Reverdy,
Pierre Janet, etc. (29 juillet 1956)… Il trouve
« excellente » l’étude d’Henri, sur laquelle il
travaille : explications sur un feuillet séparé
sur le sens du voyage (23 septembre 1956) ;
il dresse aussi pour son biographe la liste des
voyages faits depuis 1912 (2 octobre 1956),
et lui envoie une photo de sa maison natale
(8 mars 1957)… Remerciements pour le
Philippe S.
: en dépit du sujet, le texte de H.J.D. est excellent (14 juin 1957)… Félicitations
sur un poème, et consolations pour la solitude dont se plaint Henri (25 février 1962)… Soupault est triste de voir son ami se cogner
la tête contre un mur : « Il y a un snobisme dont la source est ce Jean
P
auhan
, pisse-froid, qui exerce sa puissance pour stériliser
la poésie qu’il déteste au fond. L’Académie lui va bien et devrait le rendre ridicule et suspect » (6 juin 1964)… Envoi d’une lettre
de Jean Cayrol – « Prudent ! » – et remerciements pour son aide dans la liquidation (19 mai 1965)…
268.
Philippe SOUPAULT
.
M
anuscrit
autographe,
Préface
; 4 pages in-4 (tapuscrit joint).
400/500
P
résentation
des
chansons
du
poète
et
compositeur
H
enri
-J
acques
D
upuy
(qui prépara le volume
Philippe Soupault
de la
collection « Poètes d’aujourd’hui » de Seghers en 1957).
L’amour de la chanson est inné et indispensable : « Certes, malheur à ceux qui ne chantent plus, malheur à ceux qui ont oublié
les chansons de leur enfance, de leurs amours, les chansons de leur vie »… Lui-même a souvent retourné la formule universelle
« Chanter, c’est vivre »… Du reste les statistiques « permettraient peut-être de mesurer la puissance de cette passion de chanter qui
dépasse de cent coudées la passion sexuelle. On fait moins souvent l’amour dans le monde qu’on ne chante l’amour »… Il déplore
la vulgarité de la chanson contemporaine, mais reconnaît que chanter est une manière de se déclarer. « Henri Jacques Dupuy aime
la musique comme une sœur qu’il n’a jamais connue et je considère cependant que les chansons qu’il a écrites,
en pensant sans
cesse à la musique qui les accompagne
, sont libérées des enchantements. Elles sont des chansons qui n’ont ni béquilles, ni chevilles,
ni petites voitures. Elles sont ce que nous souhaitons, des chansons sur nos lèvres, des chansons qui nous tourmentent, nous
encouragent, nous font rêver. Elles nous parlent de la vie, de chaque jour, de l’avenir et d’aujourd’hui. […] Tout est permis quand
on chante. Tout est permis quand on vit »…
O
n
joint
le manuscrit autographe d’une émission radiophonique sur l’Alsace (5 pages et quart in-4, vers 1964).




