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108.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. 17 L.S., 1804-1807, au général Honoré

Vial

, ambassadeur de

France en Suisse, à Berne ; environ 46 pages in-fol.

2 500/3 000

Importante correspondance diplomatique du ministre à l’ambassadeur de France en Suisse

. Nous ne

pouvons en donner ici qu’un aperçu.

Trèves 15 vendémiaire XIII (7 octobre 1804)

. Longue lettre devant servir « de règle dans les conversations »,

consacrée à la mésintelligence entre la France et la Russie, à la suite du renvoi du chargé d’affaires : « partout où résidoit

un ministre de Russie, tous les ennemis de la France étoient assurés de trouver un patronage, un foyer d’intrigues, un

moyen de communication entr’eux et avec l’Angleterre. […] dans la querelle qui divise la France et l’Angleterre, les

traités imposoient à la Russie des devoirs inverses du rôle partial qu’elle jouoit en faveur de nos ennemis »… Les griefs

de la Russie sont « que la France n’a pas assuré un état suffisant au Roi de Sardaigne ; qu’elle occupe l’état de Naples, et

qu’elle s’est mise en possession de l’électorat d’Hanovre »… Suivent des considérations sur l’harmonie entre les États

européens, la puissance inférieure et divisée de la Russie, la cessation de toute communication politique franco-russe

et la persévérance de Sa Majesté…

Milan 15 prairial XIII (4 juin 1805)

. Exposé de la situation de Gênes : échec de différents essais de constitution,

changement de ses frontières, prospérité menacée, lois inexécutées, concurrence d’autres États maritimes, contrebande

anglaise, vœu de rattachement de la République de Gênes à la France : « Gênes, effrayée de sa position n’a apperçu

depuis longtems aucune ressource que dans son union avec la France »…

15 prairial (4 juin)

. La Reine de Naples

a poussé « la furie et la démence jusqu’à écrire que pour dix sept mille françois, elle sauroit bien renouveller les

Vêpres Siciliennes ; mais qu’Elle craignoit ceux qui viendroient ensuite »... L’Empereur a répondu que si la Reine ne

modérait pas son discours, « le vaisseau anglois qu’Elle tient dans la rade de Naples ne la sauveroit pas »…

Bologne

4 messidor (23 juin)

. Information sur les étapes de la visite de S.M. dans son Royaume d’Italie, où chacun s’attache

au nouvel ordre de choses : honneurs rendus par les généraux de la rive autrichienne, félicitations d’une députation

suisse, demande de la république de Lucques d’être gouvernée à l’avenir par le prince de Piombino [Félix Baciocchi,

époux d’Élisa Bonaparte]. « L’Empereur n’a pas dû se refuser à affermir la tranquillité de l’Italie […] Il a reconnu

que la protection que Lucques lui demandait et qui devenait nécessaire à son indépendance, à sa sureté, avait été dans

tous les tems la prerogative de la puissance dominante en Italie, que la France était placée aujourd’hui au rang auquel

cette prérogative appartient »…

Paris 5 thermidor (24 juillet)

. Le brusque retour à Pétersbourg de M. de

Novozilzow

pourrait inquiéter « ceux qui ne connaissent pas le fond des affaires, l’ascendant de la faction anglaise en Russie, et

la faiblesse du gouvernement russe ». Malgré la mésintelligence entre la France et la Russie, Sa Majesté voulut faire

preuve de modération « et de son amour pour la paix » et autorisa cet agent du Tsar à séjourner à Paris. Mais l’agent

n’était qu’« un instrument de la politique arrogante du ministère anglais », lequel a déclaré enfin le peu de poids de la

Russie dans la balance de la coalition projetée : la Russie, « mortifiée », a dû voir le rôle « humiliant et puéril » que lui

faisait jouer l’Angleterre, et a trouvé un prétexte pour faire avorter la mission de son agent…

22 thermidor (10 août)

.

Envoi d’une note pour démentir les allégations émises par M. Novoziltzow à Berlin…

Strasbourg 14 vendémiaire XIV (6 octobre 1805)

. Information sur la campagne d’Autriche : « En trois semaines,

plus de deux cents mille hommes ont été portés des côtes de l’Océan, de l’intérieur de la France et de la Hollande,

au sein de l’Allemagne »... L’organisation des vivres et fourrages a soutenu le succès, et l’Empereur a mené ses forces

vers Stuttgart et Ludwigsburg, où l’électeur de Wurtemberg lui a fait présenter les clefs de la ville. « Toute la garde

de l’Empereur l’accompagne. Des maréchaux d’Empire commandent sous ses ordres les Divisions de l’armée »…

19

vendémiaire (11 octobre)

. Mouvements de troupes à Donauwerth, Nordlingen, etc. ; « brillante affaire » à Wertingen,

où furent le prince

Murat

, les généraux

Nansouty

et

Lannes

28 vendémiaire (20 octobre)

. Prise de Guntzbourg,

abandon par l’ennemi de toutes les places entre Ulm et Munich, 3000 prisonniers autrichiens… Depuis, Menningen a

été pris par la division du maréchal

Soult

, et Ulm emporté : « toute la garnison est prisonnière de guerre : les officiers

sont renvoyés sur parole. Un corps de troupes qui a pu s’échapper que commande l’archiduc Ferdinand est poursuivi

par M

gr

le prince Murat et par M. le M

al

Lannes. Depuis le commencement de la campagne les autrichiens ont perdu

quarante mille hommes et beaucoup d’artillerie »…

30 vendémiaire (22 octobre)

. Nouvelle du passage de l’Adige par

Masséna

, et de son arrivée aux portes de Vicence : « L’Armée d’Italie a été informée des succès de celle d’Allemagne et

elle commence sa réponse »…

30 vendémiaire (22 octobre 1805).

Envoi du 8

e

Bulletin

de la Grande Armée, et de détails

supplémentaires sur le passage de l’Adige…

Munich 7 brumaire (29 octobre)

. Envoi du

Bulletin

qui annonce le passage

de l’Inn par les Français. « L’Electeur vient de rentrer aujourd’hui à Munich. L’Empereur en est parti hier. Il jouit

d’une santé parfaite et il continue d’être extrêmement content de son armée »…

10 brumaire (1

er

novembre)

. « S.M.

après avoir terminé l’expédition de Souabe et avoir délivré la Bavière, s’est arretée quelques jours à Munich pour

préparer la suite de ses opérations »…

Vienne 29 brumaire (20 novembre)

. Annonce de l’entrée à Vienne, après une

série de succès contre les Russes. « Sur tout leur passage, les soldats russes sont en horreur. Ils pillent, ils incendient,

ils portent même hors du combat un caractère de férocité qui fait maudire leur présence à ceux mêmes qui les ont

appellés. En Moravie, les troupes autrichiennes ont demandé à se séparer des Russes, l’archiduc palatin de Hongrie a

fait écrire à M. le M

al

Davout

qui alloit pénétrer dans ce Royaume, qu’il avoit chargé tous les détachemens placés vers

la frontière de se replier et de ne faire aucune résistance »…

12 frimaire (3 décembre)

. Avis d’« une éclatante victoire

de S.M. sur les armées d’Autriche et de Russie. M. le M

al

Berthier

m’a écrit du champ de bataille d’

Austerlitz

le 11

à une heure et demie après midi, que l’armée françoise, après une grande bataille gagnée poursuivoit les débris des

armées ennemies »… L’Empereur « étoit présent partout. C’est le jour de l’anniversaire de son couronnement que la

bataille a été gagnée »…

…/…