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36

91.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. L.A., Paris 8 germinal VI (28 mars 1798), [à

Moreau de Saint-

Méry

à Philadelphie] ; 2 pages et demie in-4.

1 200/1 500

Sur Lafayette qui part pour les États-Unis.

Il recommande à son ami, resté à Phildadelphie, le jeune

Mourgue

 : « Il sait très bien Paris, il vous l’apprendra » ;

il lui dira aussi « que je vous aime de tout mon cœur, que je serai bien heureux le jour où nous nous retrouverons et

où ce sera pour ne plus quitter le même lieu. Je crois que

La Fayette

se décide à aller en Amérique, au moins pour un

voyage.

Dupont

[de Nemours

] a des projets de grand établissement ; il est plus jeune et plus romanesque que jamais.

Bureau de Puzy

part avec Dupont.

Liancourt

ne sait pas encore à quoi il se décidera. – Moi, je suis toujours dans

la même situation, servant de mon mieux la république ; mais ayant besoin de repos, celui que je voudrois prendre

pourroit bien conduire à une absence d’un ou deux ans ; mais sur cela rien n’est encore que dans ma tête, et dans ma

tête d’une manière bien vague ». Il lui demande les factures de Van Braun, qu’il a remercié de « sa bonne idée pour nous

qui sommes riches en belles choses de tous les pays mais qui sommes très à court sur les curiosités de la Chine »…

Il attend son retour avec impatience : « Si vous vous décidez à revenir ; que j’en sache le moment et au port où vous

arriverez, vous trouverez tout ce qu’il faut à une large famille pour se rendre à Paris »…

92.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. L.A., Paris 16 fructidor VI (2 septembre 1798), au citoyen

Moreau de Saint-Méry

à Philadelphie ; 1 page et demie in-4, adresse avec cachet de cire rouge à son

chiffre.

1 500/1 800

Intéressante lettre sur les États-Unis

.

Il est très déçu de ne pas voir son ami revenir d’Amérique : « Voilà à Bordeaux ce Parlementaire sur lequel mon

ami devoit arriver avec toute sa famille, et il n’est point arrivé, et je n’ai point de lettre de lui. D’où vient ce retard ?

– J’espère que vous nous aurez trouvé d’une grande magnanimité pour l’Amérique. Nous étions bien les maîtres de

supposer que le gouvernement des états unis ne vouloit que les apparences d’une négociation avec nous, et faire un

traité véritable avec l’Angleterre ; nous nous sommes refusés à le croire. Est-ce que les hommes sages du pays ne se

mettront pas à la brèche pour arrêter toutes les folies que la vanité fait faire au président [John

Adams

]. – J’espère

qu’on aura publié en Amérique toute ma correspondance, et certes rien n’est plus loyal, plus clair que ce que vouloit

le gouvernement françois. – Nous remettre avec l’Amérique où nous en étions à la paix, n’est pas une proposition

bien sauvage ».

Volney

est arrivé en France, et compte imprimer beaucoup de publications auxquelles il travaille ;

Liancourt

est en Hollande,

Dupont de Nemours

a retardé son départ. « Arrivez donc »…

On joint

une petite L.A.S. « T. » au même, et 8 vendémiaire VIII (30 septembre 1799 ; 1 page in-8, adresse)

.

Invitation à venir le voir à Épinay avec M.

Azara

pour passer la journée ensemble… « Allez prendre votre chocolat

chez M

r

Azara pour convenir de l’heure du départ ».

La première lettre publiée par Michel Poniatowski dans

Talleyrand aux États-Unis

, p. 623.

93.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. 2 L.S. et 3 P.S. « Ch. Mau. Talleyrand », Paris septembre-octobre

1798, à Joseph

Fouché

, ambassadeur de la République près la République cisalpine, à Milan ; 58 pages

in-fol. cousues en un cahier, 3 à en-tête des

Relations extérieures

avec petite vignette.

1 500/1 800

Sur l’ambassade de Fouché à Milan

.

4 vendémiaire VII (25 septembre 1798)

. Copir conforme de l’arrêté du Directoire exécutif nommant le citoyen

Fouché « ambassadeur de la République française près la République Cisalpine, en remplacement du citoyen

Trouvé »…

11 vendémiaire (2 octobre)

. Lettre d’envoi de l’arrêté : « je ne doute pas de votre empressement à vous

rendre incessamment à votre poste et à justifier la confiance du Directoire exécutif »…

12 vendémiaire (3 octobre)

.

Envoi de lettres de créance…

«

Mémoire pour servir d’instructions au Citoyen Fouché, Ambassadeur de la Républ. française près la République

Cisalpine

 » (39 pages). « La République Cisalpine née des triomphes de l’Armée d’Italie, et reconnue souveraine et

indépendante en vertu du traité de Campo-Formio, se trouve tout d’un coup, par l’influence et l’appui de la grande

nation, placée au premier rang des secondes puissances. Formée des débris de plusieurs états et nouvellement organisée

d’après les principes du gouvernement représentatif, cette république est cependant bien loin de cette perfection

intérieure qui constitue la force et la stabilité des corps politiques. Abandonnée à ses propres moyens de défense, la

Cisalpine cesserait bientôt d’exister. Éblouie de sa liberté et de son indépendance elle n’est animée d’autres sentimens

que de ceux de la vanité et de l’ambition ; la conquête de l’Italie lui tient plus à cœur que sa propre conservation »…

Ayant énoncé ces « vérités », Talleyrand donne des instructions pour conserver sur la Cisalpine (voire sur toute l’Italie)

l’influence de la « mère » qui conseille, protège et dirige la conduite de la jeune république. Il parle de l’organisation

du gouvernement intérieur ; des personnages influents ; des mouvements populaires et des luttes entre les premières

autorités ; de l’esprit national et de l’opinion publique ; de la situation politique et des relations extérieures du pays,

notamment avec d’autres États italiens… Il recommande enfin de veiller à ce que « la présence des français dans la

Cisalpine y soit constamment un moyen de plus de faire aimer aux Cisalpins une liberté sage et la République française

qui leur en procure le bienfait »…