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79.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. L.A., Philadelphie 5 février [1796], au banquier newyorkais

Olive

 ; 3 pages in-4 (petits trous de liasse).

1 000/1 500

Longue lettre sur les conséquences commerciales de la guerre maritime

.

« Quoique la bonne réputation de votre port en hyver vous ait donné le vaisseau amiable qui naturellement

appartenoit à Philadelphie, je crois qu’il a fait ici plus d’impression par les nouvelles qu’il apporte qu’il en a fait chez

vous ». Il l’informe « que les primes données par le gouvernement anglois ont fait craindre à tous les démocrates

du pays que l’Angleterre ne fît beaucoup rencherir la farine en Amérique, que dans le moment actuel les françois

n’arrêtassent les vaisseaux allant en Angleterre et ne les payassent un peu lentement et beaucoup d’autres raisons que

vous saves mieux que moi. Tout cela a conduit les chefs à l’idée d’un embargo : le ministre de France pousse à cette

mesure : j’ignore encore quel sera son crédit : mais il est bon d’être informé de ce qui roule dans les têtes à cet egard »...

Adet

a parlé à « deux des hommes principaux qui sont disposés à soutenir cette proposition après s’être entendu avec

les regulateurs du parti qui tient à la France. Il est sur que, de donner des primes annonce le besoin, que l’embargo

augmentera l’opinion de disette qui fait autant d’effet que la disette réelle, et que de là peut en résulter des propositions

de paix dont il paroit que l’Angleterre est encore bien loin. Ajoutez à cela l’expédition des colonies qui manquera : car

si les achats de farine faits ici sont arrêtés, il n’y a plus autre chose à faire pour l’Angleterre que de rembarquer toutes

les troupes qu’elle envoye à S

t

Domingue et dans les autres colonies. – Le ministre de France fait très bien valoir toutes

ces raisons »… En ce qui concerne sa propre affaire, Talleyrand pense que son mémoire pourrait être meilleur, mais

il ne veut pas risquer d’ennuyer Mr

Law

et de diminuer « son zèle qui n’est pas d’une chaleur assez forte pour tenir à

plus de

trouble

» ; il préfère en finir à l’amiable… Il prie Olive de le tenir au courant des expéditions projetées à New-

York, pour Hambourg, en avril : « je pourrois peut-être prendre une direction pour ce port. Mon projet est de quitter

le continent du 15 avril au 15 may »…

Lettre publiée par Michel Poniatowski dans

Talleyrand aux États-Unis

, p. 540.

80.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. 3 L.A., Philadelphie et New-York février 1796, au banquier

Olive

,

à New York ; 5 pages et quart in-4, une adresse (petits trous de liasse).

1 500/1 800

Sur les rumeurs d’embargo et son prochain retour en France

.

15 février

. « L’affaire de

l’embargo va très foiblement, le

ministre a trouvé quelques diffi-

cultés dans la députation de Vir-

ginie : et les dernières nouvelles

de France qui parlent d’embar-

ras de provision à Paris au mois

de novembre, le font réfléchir de

nouveau à la démarche qu’il avoit

faite. Je ne regarde pas cette affaire

là comme totalement terminée ;

mais aujourdhuy je parierois que

l’embargo n’aura pas lieu »… Il

n’a pu trouver d’autre moyen de

sortir M. de

La Roche

de son

embarras, que de « se désidenti-

fier : il faut qu’il soit un autre La

Roche que celui qui est anathéma-

tisé par le consulat de Boston »…

Il voudrait trouver un vaisseau

pour Hambourg, et se trouve ten-

té par le

Voltaire

. « Mes dernières

lettres de Paris me disent que le

pays depuis la dernière foucade du

mois d’octobre est tellement fati-

gué qu’il n’est au pouvoir de per-

sonne de l’agiter. Il y a beaucoup

de mauvaises gens qui se mêlent

encore des affaires, mais il y a aussi

une tendance générale de l’opinion

vers la justice qui annonce le mo-

ment ou la révolution va se fixer

ou au moins se reposer »…

…/…