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16 fructidor

. Compliments et vœux à Olive, sa famille et leurs amis. « J’espère que l’expédition de

Desbassains

vous aura été avantageuse. – Par bonheur pour l’humanité, nous sommes plus sages qu’on ne l’est dans le pays où vous

vivez. La force et la magnanimité devoient être du mesme côté, et c’est arrangé comme cela »…

La première lettre publiée par Michel Poniatowski dans

Talleyrand aux États-Unis

, p. 565.

87.

Claude-Laurent-MarieDODUN

(1770-1855) diplomate et officier. 43 L.A.S. (2 non signées), la plupart de

Berlin et Vienne 1797-1803, à son ami puis beau-frère Hippolyte Le Prestre de

Châteaugiron 

; 165 pages

in-4 ou in-8, nombreuses adresses, reliure cartonnage de l’époque usagée (dos détaché).

1 200/1 500

IntéressantecorrespondancedeBerlinetdeVienne,commentantlesévénementspolitiques,diplomatiques

et militaires

, dont les intrigues du Directoire, la campagne d’Italie, l’ascension de Napoléon

Bonaparte

, la politique

étrangère du Consulat et les manœuvres de

Talleyrand

. Nous ne pouvons donner ici qu’un rapide aperçu de cette

correspondance qui s’étend de janvier 1797 à juin 1798, puis du mars 1802 à septembre 1803.

[Claude-Laurent-Marie

Dodun

, né à Lorient, après les campagnes de Vendée et des Alpes, fut nommé secrétaire

de légation en Prusse (1795-1798), puis secrétaire d’ambassade à Vienne (1801-1809). Hippolyte Le Prestre de

Chateaugiron

(1774-1848), natif de Rennes, ancien aide-de-camp du général Marceau, fut secrétaire de légation en

Prusse avant de passer secrétaire d’ambassade en Russie ; sa sœur Agathe épousera en novembre 1800 Dodun, et elle

prend parfois ici la plume à la suite de son mari.]

Décès en janvier 1797 de « la vieille reine » Élisabeth-Christine, veuve de Frédéric le Grand, puis de l’ancien roi

de Pologne, Stanislas II (février 1798)… Dodun s’inquiète du bruit que le plénipotentiaire

Caillard

va être remplacé

par un général ; il rappelle « avec quelle stoïcité notre chef avoit pris son parti alors de la cacade qu’Y

sabeau

devoit

faire ici » (21 pluviose V, 9 février

1797

)… Démenti que la Prusse arme contre l’Autriche (5 germinal, 25 mars)…

Renvoi de Mme de

Sizeley

, chanteuse de la Chapelle du Roi, « accusée d’avoir reçu de l’argent anglois pour espionner

la Cour » ; manœuvres de l’agent royaliste

Parseval

(19 germinal, 8 avril)… Échos des mouvements de la colonne

de

Masséna

dans les Alpes tyroliennes, et d’une députation vers

Buonaparte

pour négocier (3 floréal, 22 avril)…

« Inculpation légère » de Chateaugiron par

Barbé-Marbois

, d’après le rapport d’un chouan : l’acte est d’une âme peu

élevée et ambitieuse (9 messidor, 27 juin)… Dodun s’étonne que

Hoche

ait osé remplacer

Petiet

à la Guerre : « La

ceinture martiale lui sied mieux que la loge ministérielle. – Jusqu’ici je combattois contre l’opinion quil y avoit dans

notre patrie des gens puissants qui vouloient la ruine de la Rép. Je suis forcé de l’admettre maintenant. Leur projet est

visible. Les pretres, les émigrés […] abreuvent les gens attachés au gouvernement […]. Leur armée auxiliaire entre sur

le territoire françois, déjà de Berlin des émigrés prennent congé. Déjà de la ville d’Hambourg les pretres en procession

s’acheminent sous la banniere des fanatismes portant en triomphe la torche de la guerre civile et le poignard qui doit

blesser la République » (14 thermidor, 1

er

août)… Arrivée à Berlin d’un aide de camp du Tsar A

lexandre

, parti de

Pétersbourg pour conduire l’armée de

Condé

en Russie, ainsi que du comte de

Bruhl

, ministre prussien en Russie (30

fructidor, 16 septembre)… Nouvelles des négociations du congrès de

Rastadt

… Fréquentes nouvelles d’agissements

des émigrés… Etc.

Berlin 12 pluviose VI (31 janvier 1798)

 : « Nous n’avons plus d’yeux que pour

Buonaparte

maintenant on

invoque son bras vengeur contre l’Angleterre. Ce n’est pas seulement les vœux de toute la France mais celui de

l’Europe entière. On attend d’un jour à l’autre la nouvelle de son débarquement. On maudit l’hyver qui retarde sa

victoire et l’anéantissement de l’ennemi du genre humain. – Le Congrès de Rastad est encore inactif. La présence de

Buonaparte le vivifiera »… Observations sur les négociations de la paix d’Amiens (1802)… Séjour de

Talleyrand

à

Vienne, en route à Saint-Pétersbourg : « Il s’est amusé ici comme un étourneau. Il a dansé, bu, mangé, hotté, galopé,

frisé. Il est enchanté de Vienne et les Viennois de lui. C’est un excellent garçon mais son horreur pour les livres et

en général la refléxion est une chose inconcevable. […] Son cœur est bien fait et sa tête se fera s’il y pense »… (21

ventose XI, 12 mars 1803)… De nombreux autres noms paraissent : la comtesse de Lichtenau, le prince Borghese,

Möllendorff, le prince de Reuss, Barthélemy, Gohier, Caulaincourt, Champagny, et d’autres personnages mondains

ou diplomatiques… Etc.

88.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. L.A., Paris 17 février 1797, à

Moreau de Saint-Méry

à

Philadelphie ; 4 pages in-4.

1 500/1 800

Trèsintéressanteetlonguelettrepolitiqueàsoncompagnond’exilrestéauxÉtats-Unis,surlasituation

en France où Talleyrand est rentré quelques mois auparavant

.

Il n’a pu tirer que 80 livres de la vente de « la vente de votre partie espagnole […] Les livres ne se vendent point :

tout ce qui est plus gros qu’une brochure de poche reste chez le libraire. Les journaux prennent à eux seuls le temps

de ceux qui lisent ; les autres ne lisent point. Tenez vous cela pour dit pour les envois que vous voudriez faire en

France »… Les élections législatives « occupent tout le monde ; tous les moyens sont employés pour arriver à la

législature, on s’agite dans tous les sens. Les calomnies sont plus actives que jamais : mon opinion est cependant que

malgré les réacteurs et malgré les anarchistes, les élections seront bonnes »… Les fidèles amis de

Moreau de Saint-

Méry

, « dévoués à la vie à la mort », lui cherchent un poste administratif, et essaient de le faire nommer « professeur

de législation aux Écoles Centrales de Paris. La place vaut 4000 francs ». Talleyrand a réussi à obtenir des promesses

de certains membres du jury, mais on parle de supprimer les chaires de législation. Il promet de suivre cette affaire,