32
New York 22 février
. Il renonce à s’embarquer sur le
Voltaire
, et préférerait partir de New York à la mi-avril. Il se
plaint que sa réclamation soit toujours pendante au consulat depuis neuf mois… « Les efforts de la légation pour un
embargo ont dabord été vifs, se sont ensuite rallentis ; aujourdhuy ils reprennent un peu : mon opinion est que ce sera
sans succès. Les opposants seroient les plus forts »… Il évoque les fêtes à l’occasion de l’anniversaire de la naissance du
président
Washington
, et ironise sur le retour de
Beaumetz
et sa femme de leur voyage de noces…
Philadelphie
29 février
. Il a fait écrire par le consull général « pour cette pauvre petite indemnité que nous
sollicitons. – J’ai vu hier le ministre de France qui me paroit ne plus rien espérer sur l’embargo : ainsi nous verrons les
farines à un joli prix ici en may et juin. – La France a fait des traités avec l’Espagne qui lui sert d’intermediaire pour tirer
des bleds de Barbarie. On a donné de fortes commissions en Espagne pour cet objet : cela, je le sais positivement »…
Il termine par la nouvelle du rhumatisme de
Beaumetz
: « nos jeunes dames de Philadelphie se permettent pas mal de
plaisanteries à cette occasion »…
Lettres publiées par Michel Poniatowski dans
Talleyrand aux États-Unis
, p. 542-546.
81.
Charles-Maurice de TALLEYRAND
. 3 L.A., Philadelphie mars 1796, au banquier newyorkais
Olive
;
3 pages in-4 et 3 pages et demie in-8 (petits trous de liasse).
1 500/1 800
Sur les préparatifs de son prochain retour en France
.
7 mars
. « Il ne nous vient point de batiment d’Europe : nous sommes dans une telle disette de nouvelles de France
qu’il nous est arrivé la semaine passée un batiment de Canton qui nous apporte des lettres de plus fraîche datte que les
dernières de France. – L’espoir d’un embargo est tout à fait abandonné par la légation françoise. – Un batiment arrivé
avant-hier dit avoir rencontré deux mille hommes de troupes angloises venant de Gibraltar pour être conduites aux
colonies »… Il évoque un envoi de sucres et de cafés à Hambourg : « rien n’annonce que les prix doivent baisser. – Le
prix des farines et ris rendent toute expédition de ce genre dangereuse »...
12 mars
. Il lui adresse des lettres d’introduction pour M.
Desbassains
, qui sera conduit à Paris « chez toutes les
personnes avec qui je suis lié »… Il compte attendre des lettres de
Démeunier
avant de prendre son propre passage :
« il faudra bien se décider à prendre la voie prudente de Hambourg. Il me semble que chaque homme doit suivre sa
destinée : c’est une espèce de loi de la nature. Ici je suis hors de ma route. – Et puis quand les circonstances ont fait
toucher un homme à la révolution françoise, il faut bien qu’il se livre tout entier à réparer quelques uns des maux que
cette éruption a produits »…
23 mars
. « J’ai dit au consul et au ministre […] que vous leur offriez une occasion pour France. Le
Scipion
qu’ils
font partir les empêche de profiter de vos offres : ils mettent sous la conduite du cap. Barrey toutes leurs depêches,
faites lui mes adieux, et dites lui que mes meilleurs souhaits l’accompagnent »… Il s’inquiète de ne pas recevoir de
nouvelles d’Olive…
Lettres publiées par Michel Poniatowski dans
Talleyrand aux États-Unis
, p. 546-549.
82.
Charles-Maurice de TALLEYRAND
. 3 L.A., Philadelphie avril 1796, au banquier newyorkais
Olive
;
4 pages et demie in-4 (petits trous de liasse).
1 200/1 500
Sur son prochain départ d’Amérique pour la France
.
2 avril
. Des lettres de France lui apprennent l’heureuse arrivée de
Démeunier
, qui est « à Rouen à arranger son
émigration ; il ne lui sera pas difficile de prouver qu’il est dans les décrets »… Talleyrand compte passer quelques jours
à New-York la semaine suivante, avant de revenir à Philadelphie faire ses « derniers arrangements de départ » ; il fera
un dernier voyage à Chevilly pour faire ses adieux à la famille Olive…
25 avril
. Il a été fâché de quitter Chevilly, et est de retour à Philadelphie. « Je ne sais rien encore sur les départs de
Philadelphie pour Hambourg » ; mais il pense partir de New-York. « On dit (mais ce n’est encore qu’un on dit) que
la legation est changée : que c’est un M
r
Fontane qui est ministre a la place de M
r
Adet : il vaut mieux ne pas répandre
cette nouvelle jusquà plus positive information. Une seule lettre parle de ce changement. […] Il est vraisemblable que
je serai obligé de faire une traversée à Baltimore. C’est un peu de fatigue, mais ce n’est que cela et il ne faut plus, quand
on est en révolution, la compter pour rien »…
30 avril
. Il va faire avec
Cazenove
et
Beaumetz
une course à Baltimore et à la ville fédérale... « Il n’y a point de
nouvelles ici ; le ministre travaille à prouver que la nouvelle de son rappel n’est pas vrai ; soit : mais si cela n’est pas fait
encore, ce ne sera pas long. – L’affaire du traité passera en accordant les provisions nécessaires pour l’exécution mais
en jettant du blame sur le traité en lui même »…
Lettres publiées par Michel Poniatowski dans
Talleyrand aux États-Unis
, p. 555-558.
83.
Charles-Maurice de TALLEYRAND
. 5 L.A., Philadelphie mai-juin 1796, au banquier newyorkais
Olive
; 7 pages in-4 (petits trous de liasse, petit manque au bord d’une lettre avec perte de qqs lettres).
2 000/2 500
Avant son départ d’Amérique pour rentrer en France
(18 juin).
10 mai
. Il espérait trouver un mot d’Olive et de leurs amis : « Sont ils partis ? Les bruits de guerre les effrayent
ils ? – Il me semble que ce ne sont que des bruits. – M
r
de
La Tour du Pin
devoit m’accuser la reception d’une lettre
importante que je lui ai écrite. – J’ai été voir cette fameuse ville fédérale [Washington]. C’est un beau poème, mais il
n’y a que la perspective de fait et il faut des siècles pour remplir tous les chants »…




