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et en cas d’échec d’en trouver une autre : « Mon opinion est qu’il y aura après le germinal, auquel on renvoye toutes

choses, de grands changements dans l’administration : tous les partis en veulent. Alors nous chercherons, en réunissant

tous nos efforts à enlever une place qui vous appelle ici, et qui vous y donne l’indépendance sans trop de travail. […]

moi qui suis paresseux et qui trouve un grand plaisir dans l’étude, je stipule pour mes amis comme pour moi »… Il

revient aux élections : « Le choix dans les partis n’est pas encore arrêté pour le directoire » : on parle de Cochon, de

Benezech, de Merlin de Douai… « Votre ville de Paris est extrêmement peu révolutionnaire, vous ne la reconnoitriez

pas. Pour occuper de quelque chose la crédulité de M.M. les parisiens, on les effraye avec une faction d’Orléans qui est

d’autant plus dangereuse qu’elle est invisible. Elle se trouve partout, et on ne la voit nulle part ; on me fait l’honneur de

me regarder comme un des chefs de cette savante faction. Cela me paroit sortir des boutiques de prêtre qui travaillent

assez à présent »… Il lui promet de suivre ses affaires, a abandonné tout projet dans les colonies, et en Louisiane, où le

problème diplomatique n’est toujours pas réglé… « Il est probable que je serai député et que

Desmeunier

le sera. Ce

qui pourroit nous en empêcher, ce sont les vendémiairistes qui ont des voix en grand nombre à Paris »… Il a envoyé à

Liancourt « les conspirations du tems et le livre de Mme de

Staël

, cela vous intéressera. »

Lettre publiée par Michel Poniatowski dans

Talleyrand aux États-Unis

, p. 605.

89.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. 5 L.S., Paris 1797-1799, au ministre des Finances [Dominique-

Vincent

Ramel de Nogaret

] ; 10 pages et quart in-fol., 3 à en-tête

Le Ministre des Relations extérieures

avec petite vignette,

la dernière à en-tête

Le Ministre de la Marine et des Colonies

avec vignette de la

Liberté des mers

, 2 adresses avec marques postales.

1 000/1 200

18 frimaire VI (8 décembre 1797)

. Réponse à une demande de renseignements concernant la contrebande des

Suisses sur le lac de Genève : référence à la « permission

bénévole et gratuite

 » accordée par les rois sardes, puis les

rois de France, à un arrêt du Conseil d’Henri IV de 1604 et à un édit de décembre 1782, en vue de déterminer son

collègue à continuer la procédure à laquelle a donné lieu la confiscation de marchandises anglaises…

26 brumaire

VII (16 novembre 1798).

Envoi d’une réclamation présentée par un négociant batave au ministre de la République

à La Haye, relative aux droits de douane sur les saumons et esturgeons : « vous avez décidé que ces deux espèces

de poissons doivent être considérés comme poissons de mer, tandis que le réclamant soutient au contraire que la

pêche s’en fait dans les rivières de la république Batave »…

11 frimaire VII (1

er

décembre 1798)

. Il transmet copie

d’une pétition au Directoire, de la part d’un négociant de Bordeaux : « le C. Philippon le jeune sollicite la permission

d’exporter en Helvétie environ quatre vingt mille pièces de toiles nankin, qui sont déposées à la douane de Bordeaux,

et qui proviennent des prises faites sur les ennemis de la République »…

29 pluviose VII (17 février 1799)

. Sur la

saisie par la douane de Marseille, « en la maison du juif Bacri », de paquets destinés à l’armée française en Égypte :

alors que « les Régences de Tunis et de Tripoly de Barbarie viennent de nous déclarer la guerre », il faut empêcher la

sortie de France des propriétés de leurs ressortissants, qui « doivent être plus rigoureusement traités que ne le sont

les turcs sujets de la Porte Ottomane »…

11 prairial VII (30 mai 1799)

. Ministre de la Marine par intérim, il explique

pourquoi il n’a pas insisté pour délivrer au capitaine du

Merle

les signaux de reconnaissance à la mer, « surtout dans un

moment où les ennemis de la République sont répandus sur tous les points de la Méditerranée. La présence dans ces

parages de l’armée navale commandée par l’amiral

Bruix

ne me permet pas aujourd’hui de faire des dispositions qui

contrariroient peut-être celles que ses opérations militaires peuvent nécessiter »…

90.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. 2 L.S. « Ch. Mau. Talleyrand », Paris février 1798, à M.

Schlüter

,

agent général des villes hanséatiques à Paris ; 2 pages et quart in-fol. (légères fentes), et 2 pages in-4 avec

adresse et cachet de cire rouge.

600/800

Négociations avec les villes hanséatiques

pour un emprunt secret, sous la menace d’embargo sur les navires

hambourgeois et d’occupation des ports.

18 pluviose VI (6 février 1798)

. Le Directoire se félicite que l’agent souscrive provisoirement des engagements

au nom des trois villes hanséatiques ; l’agent (menacé d’expulsion) peut donc rester à Paris jusqu’à leur réponse, qui

doit être rapide. « Si ces trois Gouvernements veulent sincerement faire oublier leur conduitte et les torts multipliés

qu’ils n’ont cessé d’avoir depuis la Guerre ; s’ils veulent témoigner leur bonne volonté par l’empressement qu’ils

mettront à éloigner les émigrés, à arrêter enfin le système de faveurs si constament et si scandaleusement accordées

au commerce d’Angleterre, à éloigner tous les agents du Prétendant qu’on a eu l’impudeur de laisser approcher de

Gouvernements qui se prétendent libres, et à s’acquitter de l’engagement que vous avez contracté pour eux […] le

Directoire les prendra sous sa protection spéciale », et recommandera leurs intérêts à ses plénipotentiaires à Rastadt…

9 ventose (27 février)

. « Je ne doute point que vous n’ayez fait sentir aux trois Sénats combien il étoit important pour

eux de terminer ; mais j’ai lieu de croire qu’ils ne sont pas assés pénétrés des vérités que je vous ai développées. Je vous

préviens encore qu’il n’y a plus aucun délai à espérer, aucune représentation à écouter. Si une partie de l’engagement

n’étoit point rempli, sous quelques jours, les mesures les plus sévères seront prises et ce ne seroit qu’à eux seuls que les

trois gouvernemens devroient attribuer les malheurs qui ne manqueroient pas d’en résulter. […] il n’est ni possible ni

convenable que cette affaire soit traitée séparement avec chacun des Trois Sénats »…

Lettres publiées par Michel Poniatowski,

Talleyrand et le Directoire

, p. 583-585.