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12 mai

. Récit des derniers épisodes de son « affaire avec les consuls françois » : fixation d’une indemnité, avis

du trésorier de la Guadeloupe, etc. « Le consul de New York est autorisé par la division françoise qui étoit en mer

à

fixer l’indemnité

– ce sont les termes, fixer l’indemnité veut-il dire fournir l’argent ; voilà ce que je soutiens »… Il

compte partir à la fin de la semaine suivante : « Mon vaisseau n’est pas arrivé ; mais on a nouvelle de son départet son

chargement est près – il n’y a pas moyen de douter qu’il ne soit ici dans la semaine. C’est un magnifique navire, […]

qui n’a que deux ans ».

Beaumetz

va partir ; Olive reste, ainsi que

Cazenove

 : « voilà les personnes avec qui j’aimerois

à passer ma vie répandues sur toutes les paries du globe. C’est une terrible chose qu’une révolution !... »…

21 mai

. Il demande s’il y a à New-York « quelque bon et commode navire pour Amsterdam ou pour France : car

je ne puis plus retarder. Il ne faut pas que je gate ma situation en France et de trop longs délais l’abimeroient. – J’ai

entre mes mains une lettre de

Démeunier

du 27 mars ; il est parfaitement tranquille à Paris »…

31 mai

. Il s’inquiète de la réclamation Low auprès du consu de New York. Le départ est retardé en raison du

mauvais temps. « Les nouvelles arrivées de Nantes par un batiment qui a eu une courte traversée sont effrayantes sur

la situation de la Bretagne. Les autres provinces sont mieux : Paris assez bien »…

16 juin

. Pour le débarrasser de sa pauvre affaire, il signale un gros paquet de papiers laissés chez Olive le jour de

son départ de New York. « Ce paquet n’est autre chose que l’affaire du brig

Glascow

. Ouvrez le et prenez tous les

papiers de l’affaire que vous voudrez bien remettre à M.

Low

. – Il ne faudra plus que bien peu de jours pour qu’il la

termine avec le consul. […] Ce qui exige que M

r

Low et le consul se pressent, c’est qu’il me paroit que la légation n’a

d’argent que pour M

r

Swan et que cet argent s’en va. L’ancienneté de l’officier doit la rendre privilégiaire »…

Lettres publiées par Michel Poniatowski dans

Talleyrand aux États-Unis

, p. 558-564.

84.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. 2 L.A., juin 1796, à

Moreau de Saint-Méry

à Philadelphie ; 1 page

in-4 chaque, adresses.

1 000/1 200

Talleyrandquitte les États-Unis d’Amérique pour revenir enFrance. [

Ayant obtenu sa radiation de la liste

des émigrés, Talleyrand a enfin reçu l’autorisation de rentrer en France. Ces lettres sont écrites du brick danois sur

lequel il a embarqué pour la traversée jusqu’à Hambourg,

Den Ny Proeve

(

La Nouvelle Épreuve

).]

Newcastle

15 [juin] neuf heures du matin

. « Nous mettons à la voile dans le moment cher ami […] Nous nous

portons tous bien. Le vent est bon. – Adieu mon ami mille choses à tous les nôtres. Je vous écrirai de la mer ; et puis…

de Hambourg. J’embrasse votre enfant et vous de tout mon cœur, notre bâtiment ne marche pas. »

18 juin dix heures et demie du matin Cap May

. Ils viennent de quitter la côte, et passent au large du Cap May :

« Nous voilà à la mer, mon cher ami ; le vent est faible mais bon. Il ne paroit point de corsaire sur la côte depuis

plusieurs jours. Adieu, dans quarante cinq jours je vous écrirai de l’Elbe. […] Tout le bâtiment se porte bien : nos

inconnus sont M. Vidal et M. Berard. Vous connoissez le premier, le second est le neveu du Berard de la compagnie

des Indes. Notre capitaine est bon homme ; mais dort 15 heures sans se réveiller »…

85.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. L.A., Hambourg 31 juillet 1796, à son ami

Moreau de Saint-

Méry

à Philadelphie ; 1 page in-4, adresse.

700/800

Arrivée en Europe après son exil en Amérique.

« De terre à terre quarante jours, point de corsaire, une petite visite d’une escadre à 50 lieues de Sorlingues, de la

pluie tous les jours, abondance de vivres, du vin de trop, et de l’eau de M

de

Moreau meilleure en arrivant à Hambourg

que celle des pompes que l’on y trouve. À M

r

Berard près […] fort bonne et joyeuse compagnie. Je ne sais encore rien

de la ville »… Il y a Alexandre de

Lameth

, qui a été renvoyé d’Angleterre, et qui est avec d’

Aiguillon

, et le fils de

M. de

Liancourt

 : « Les émigrés sont doux. Je n’ai encore fait aucune visite, la cocarde est fort à la mode, je l’ai prise

en arrivant »…

86.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. L.A.S. « Talleyrand » et L.A., Hambourg 1

er

et 2 septembre 1796,

au banquier

Olive

, à New-York

; 2 pages et demie et 1 page et quart in-4, une adresse (petits trous de

liasse).

1 000/1 500

Sur son arrivée à Hambourg après son exil en Amérique.

1

er

septembre

. Il a reçu à Hambourg « toute sorte d’amitiés » des personnes pour lesquelles Olive lui a donné des

lettres : « M.

Mathiessen

particulièrement m’a extrêmement intéressé par ses manières obligeantes, et son instruction.

C’est aujourdhuy une des plus estimées maisons de Hambourg par son intelligence et son activité. Le crédit de cette

maison est un des mieux établis de la ville. […] je l’ai fort engagé à faire des affaires avec l’Amérique, et lui ai annoncé

New York comme la ville ou l’on se defaisoit plus aisément de marchandises de ce pays-ci. Je suis au moment de quitter

Hambourg pour aller par Amsterdam à Paris, où tout est tranquille pour le moment, où les affaires recommencent

un peu, où l’argent reparoit ; on fait en change de grandes affaires entre les places de Hambourg, Londres et Paris.

Mais un grand inconvénient pour faire quelque chose avec Paris c’est que toutes les maisons y sont nouvelles. –

Les

Lecouteulx

sont extrêmement déconsidérés ; Canteleux par toutes ses absurdes opinions de finances abime la

réputation de cette maison »… Il explique leur système de correspondance quand il sera à Paris : « On ne peut à cet

égard être trop prudent. Les partis changent souvent, et les lettres sont toutes ouvertes dans les premiers moments de

changement »…

…/…