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Archives de la maison Breguet

Fleuron de la haute horlogerie française, Breguet fait partie des plus anciennes maisons horlogères de l'hexagone.

Tout commence avec la naissance d'Abraham-Louis Breguet à Neuchâtel, en Suisse, en 1747. Orphelin à l'âge de

onze ans, c'est son beau-père horloger qui fait naître chez lui la passion des belles montres. Il le place chez un ami

du métier à Verrières jusqu'à ses 15 ans, où il part en apprentissage à Versailles. Ses rencontres avec l'abbé Joseph-

François Marie, professeur de mathématiques, et les horlogers de génie Ferdinand Berthoud et Jean-Antoine

Lépine, vont l'amener à s'établir à son propre compte en 1775. C'est le point de départ de la saga Breguet

.

Abraham-Louis Breguet, inventeur de génie

La première invention notable du jeune Breguet est la montre dite perpétuelle, ou automatique, qu'il confectionne

pour le duc d'Orléans en 1780. Deux ans plus tard, c'est pour le compte de Marie-Antoinette, reine de France en

personne qu'il réalise la montre perpétuelle à répétition et quantième n°2 10/82. En 1783, Breguet reçoit une

commande qui sort de l'ordinaire, de la part d'un admirateur de la reine. Celui-ci lui demande de confectionner

pour elle une montre d'exception, comportant toutes les complications et tous les perfectionnements connus à

l'époque, sans limite de délai ni de prix. Malheureusement, la reine ne verra jamais la montre de ses propres yeux.

Ce chef d'œuvre a en effet nécessité pas moins de 37 années de travail. Aujourd'hui encore, la montre n°160, dite

Marie-Antoinette, est considérée comme la cinquième montre la plus compliquée au monde !

Abraham-Louis Breguet est officiellement reconnu Maître Horloger en 1784. Cinq ans plus tard, dans un climat de

terreur consécutif à la révolution française, Marat, un ami d’Abraham-Louis, conseille à ce dernier de quitter la

France. Breguet fit plusieurs séjours en Angleterre de 1789 à 1791, puis il finit par se réfugier en Suisse, son pays

natal. Il y reste durant 3 ans et s’établit tour à tour dans les villes de Genève, de Fribourg et du Locle. Mais son

atelier du quai de l’Horloge continua à fonctionner grâce à Boulanger, son chef d’atelier. Abraham-Louis revient à

Paris en 1795. La maison Breguet est alors à son plus haut niveau grâce à son succès commercial.

Inventeur génial, Breguet se cache derrière plusieurs grandes premières du secteur de l'horlogerie et de la mesure

du temps. Après le chronomètre musical, un mouvement d'horlogerie qui donnera naissance au métronome, il

dévoile en 1806 son régulateur à tourbillon, une technologie inédite à l'époque. Quatre ans plus tard, il imagine la

première montre à bracelet de l'histoire pour le compte de la reine de Naples, Caroline Murat, qui est aussi la sœur

de son client régulier Napoléon 1er. Cet habile mécanicien dans l’art de l’horlogerie devint alors rapidement un

maître dans son art, inventant et fabriquant des instruments scientifiques pour les physiciens et les astronomes. Il

enrichit la science d’un grand nombre de chronomètres, de pendules astronomiques, d’horloges marines et de

thermomètres métalliques. L’établissement commercial qu’il fonda fut bientôt célèbre. On raconte qu’un des

premiers artistes de l’Angleterre en ce genre, Arnold, ayant eu l’occasion de voir un des ouvrages sortis de ses

mains, conçut de lui une telle estime qu’il fit exprès le voyage de Paris pour venir lui rendre hommage. Les deux

rivaux se lièrent d’amitié et Breguet confia à son nouvel ami son fils Louis qui promettait de marcher sur leurs

traces. Avant sa mort en 1823, il est nommé horloger de la marine royale, entre à l'Académie des Sciences, et reçoit

la légion d'Honneur des mains du roi Louis XVIII.

Du déclin à la reconquête

Dix ans après la mort du père fondateur, les ventes de la maison Breguet sont au plus mal. Le fils d'Abraham-

Louis, Antoine-Louis Breguet, qui a repris le flambeau de la société familiale, laisse alors les rênes à son propre fils

Louis-Clément pour essayer de parer à la déroute de la manufacture. Physicien et horloger, ce dernier se passionne

pour l'électricité et ses applications. C'est ainsi qu'il va développer les premières horloges électriques et breveter la

pendule à diapason. En 1870, il abandonne définitivement l'horlogerie pour se consacrer aux télégraphes

électriques et aux télécommunications. C'est son contremaître et chef d'atelier, Edward Brown, qui reprend la

maison Breguet. Elle restera pendant 100 ans entre les mains de sa famille. Entre la Première Guerre mondiale et

1950, Breguet va connaître des années difficiles, avant de se remettre à la production de montres grand luxe. En

1970, la maison est reprise par les joailliers parisiens Pierre et Jacques Chaumet. Mais c'est François Bodet, jeune

cadre de la marque, qui va sonner le renouveau de Breguet en replaçant la société sur le segment haut de gamme

des complications horlogères, et en ouvrant un nouvel atelier au Brassus en 1976. En 1987, la maison bicentenaire

passe dans le giron de la société Investors Corporation. L'émergence du marché asiatique aide Breguet à retrouver

la pleine croissance. Les ateliers ne suivent plus le rythme des commandes, ce qui amène la marque à ouvrir une

nouvelle manufacture à l'Abbaye en 1994. Cinq ans plus tard, à la surprise générale, la société est rachetée par le

groupe Swatch et s'épanouit dans le secteur du très haut de gamme. Sous l'impulsion de Nicolas G. Hayek, les

dépôts de brevet sont plus nombreux que les inventions répertoriées par Abraham-Louis Breguet. Plus de 250 ans

après la naissance du fondateur, la maison Breguet vit probablement sa plus belle période.

209

[Louis XVI] Armand-Louis de Gontaut Biron (1747-1793), duc de Lauzun, général

L.A.S. à Abraham-Louis BREGUET, Paris, 9 août 1785 ; 1 page in-16.

«

Ce n’est pas par négligence, mon cher Breguet, que je n’ai pas répondu plutôt à votre lettre, mais plutôt par le désir de

faire réussir avant de vous répondre l’affaire qui vous intéresse, je crois être sûr de son succès ; mais je ne pense pas que la