table ce jour là ; mais au reste je crois que je pourrai toujours vous trouver de quoi dîner parce que nous dînons toujours à
deux heures (…) Vous vous trompez à l’égard de vos ouvriers ; car souvent quelques jours d’absence les font plus diligentes.
(…) Nos élèves sont celles que vous connaissez ce sont des productions d’Auteuil mais quoiqu’en petit nombre ma femme
les partagera avec vous (…) Je vous assure qu’il n’y a point de politique de ma part dans mes absences un peu plus longues
à Paris que de coutume…
»
Joint :
L.A.S. par BOULANGER, chef d’atelier, à Abraham-Louis BREGUET, sans date, 1 page ½ in12
au sujet de réparation apportée à la grosse montre du duc de Praslin.
Colonel du régiment de Lorraine, il fait son entrer à l'Assemblée nationale comme membre titulaire en août 1789. Promu maréchal
de camp le 28 novembre 1791, il n'émigre pas, mais il devient suspect en 1793 et est emprisonné jusqu'à la chute de Robespierre le
9 thermidor an II (27 juillet 1794). Il reste alors en dehors de la politique jusqu'au coup d'État du 18 brumaire, puis il se rallie au
gouvernement du Consulat.
Bonaparte l'appelle à faire partie du Sénat conservateur et il le nomme, le 2 octobre 1803, membre de la Légion d'honneur, puis
Commandeur du même ordre le 14 juin 1804. Il repose au Panthéon de Paris.
300-600
213
[Révolution]
John Roger ARNOLD (1769-1847), horloger anglais
L.A.S. à Abraham-Louis BREGUET, 1791 ; 1 page in-8 (manque bas gauche).
«
Monsieur, j’ai eu beaucoup de chagrin de manquer de votre compagnie et aussi de Dumergue sur le dimanche passé, mais
j’espère d’avoir le plaisir sur le vendredi prochain chez monsieur Dumergue. Mon père prie que vous aurez la bonté de venir
chez nous (…) et de porter dans votre pouche [sic] le petit oiseau comme il souhaite beaucoup de le montrer à quelques
dames et amis…
»
John Roger Arnold est le fils du célèbre horloger anglais, John Arnold (1736-1799), celui qui en 1778 crée une révolution dans le
chronométrage de précision avec le Arnold n° 36. Le monde de l’horlogerie applaudit pour sa précision. Suite à ce succès, Arnold
appelle le chronométreur un « chronomètre », terme encore utilisé à ce jour pour désigner une pièce d’horlogerie extrêmement
précise. Arnold était un grand ami d'Abraham-Louis Breguet, lesquels se confièrent mutuellement leurs fils respectifs en
apprentissage dès 1792, l’un à Paris et l’autre à Londres. Les deux horlogers eurent l'un sur l'autre une influence considérable,
Arnold inspirant à Breguet l'invention du tourbillon.
Quatre ans plus tard, John Roger Arnold rejoint l’entreprise de son père, qui devient Arnold & Son. La manufacture d’horlogerie
devient rapidement le principal fournisseur de montres de la Royal Navy.
200-400
214
[Révolution] Exil en Suisse, 1793-1794.
2 P.S. et 1 L.A.S., 1793-1794 :
-
Passeport d’Abraham-Louis Breguet
, délivré le 11 octobre 1793 par les autorités genevoises
pour circuler librement en Suisse, avec mentions et signatures manuscrites de Breguet. Cachet à sec. 1
page in-fol.
- L.A.S. à Abraham-Louis BREGUET, Ferney-Voltaire, 1793, 1 page in-8.
«
Citoyen j’ai bien reçu ta lettre et ton passeport que j’ai encore (…) Gide et sa famille te salue, on te rangera pour la
maison de Ferney comme tu l’entendras, et nos commissaires, ainsi que notre ami s’occuperont des projets relatifs au
commerce et au art…
»
- Quittance signée par Decombaz l’aîné datée de Genève du 12 juillet 1794.
En 1793, Abraham-Louis Breguet fuit l'agitation révolutionnaire, il quitte Paris avec sa famille pour la Suisse. Après un court
passage à Genève, il s’installe à Neuchâtel. En 1794, il constitue un petit atelier au Locle (Suisse) dans lequel il conçoit de
nombreuses innovations. Breguet avait noué des contacts importants à Genève pour relancer son affaire, et particulièrement avec
Louis Decombaz, bourgeois de Genève et l’un des inspecteurs du corps des horlogers.
500-800
215
[Révolution] Le retour à Paris, 1795-1796.
2 L.S. et 1 L.A., 1795-1796 :
- Rapport de réclamation manuscrit adressé par Boulanger, chef d’atelier de la maison Breguet, au
comité de Salut Public, 2 pages in-4 :
«
Aux représentants du peuple français composant le comité de Salut public, il y a environ 6 semaines que les chefs de la
commission des armes pour la République étaient à la recherche d’une personne capable de se charger de tirer de l’étranger de
l’acier et des limes en très grande quantité : on leur proposa le citoyen Breguet qui étant depuis quelque temps en Suisse…
»
- L.S. adressée par le commissaire des armes, poudres et exploitation des mines de la République,
à Boulanger, 22 novembre 1794, 2 pages in-8.




