il vécut à Madrid privé de toutes ressources.]
300-600
267
[Guerre 1870/1871 – Sedan – Loir-et-Cher – Philatélie]
2 pièces, 1870.
2 L.A.S. avec enveloppes
d’Eugène Macé, originaire de Mer (Loir-et-Cher),
soldat français prisonnier à
Sedan, qui écrit à son épouse : 3 sept. 1870 à Sedan, affranchissement de départ par la Belgique : «
avant-
hier nous avons été complètement battus et l’armée de Mac-Mahon est maintenant presque toute entière à la merci des
Prussiens. Mais je tiens à te le répéter, j’ai fait mon devoir jusqu’au bout, je n’ai quitté le champ de bataille avec ma
batterie qu’à la dernière extrémité, à la fin de la journée, recevant des obus de 4 côtés à la fois…
». – Paris, 12
septembre 1870 : «
J’arrive à Paris et j’y arrive complètement libre, car je n’ai signé aucun engagement avec les Prussiens.
Je me suis échappé d’Etain avec un capitaine d’infanterie. J’ai fait 12 lieues à pied, la nuit, à travers les terres labourées,
par le plus affreux temps qu’il soit possible de voir, déguisé en paysan, pour gagner la frontière belge…
»
50-100
Le Transport du Courrier pendant le Siège de Paris
(18 septembre 1870 - 28 janvier 1871)
Le 4 septembre 1870, à la nouvelle du désastre de Sedan (2 septembre 1870) où l'Empereur Napoléon III est fait
prisonnier, 14 députés réunis à l'Hôtel de Ville de Paris proclament la République et fondent le Gouvernement de
la Défense Nationale.
Après une tentative de conciliation avec la Prusse qui échoue, Paris est encerclé le 18 septembre 1870 : plus de
communication, ni de ravitaillement. A partir du 19 septembre, Paris est coupé du monde : les Prussiens bloquent
toute liaison avec la province dans les 2 sens. Le siège de Paris commence : il durera plus de 4 mois, jusqu'au 28
janvier 1871, date de la capitulation.
Grâce aux ballons montés, la France non occupée recevait régulièrement des nouvelles de Paris. Par contre, le
blocus organisé par l'armée prussienne ne permettait pas aux Parisiens de recevoir des nouvelles de l'extérieur.
Le gouvernement, replié à Bordeaux, se préoccupa donc de trouver des moyens de communication postale entre
la province et Paris.
Deux moyens furent effectivement utilisés : les pigeons voyageurs (dépêches-réponses) et les boules de Moulins.
LES BALLONS MONTES
Nadar, célèbre photographe et aérostier, donne l'idée au gouvernement d'utiliser des ballons à gaz pour quitter
Paris et emporter du courrier en Province.
Les ballons montés étaient constitués d'un ballon gonflé au gaz auquel était suspendu une nacelle. Prenaient place,
un aérostier (ou aéronaute), passagers ou non, courrier et pigeons voyageurs.
67 ballons quitteront Paris entre le 23 septembre 1870 et le 28 janvier 1871, dont 55 emporteront le courrier des
Parisiens. Ils emporteront également imprimés, journaux, dépêches. Chacun avait un nom.
N'étant pas dirigeables, ils tomberont n'importe où, au gré des vents : le plus près à 12 km (le NON DENOMME
N°2 à La Courneuve), le plus loin à 1.246 km (le VILLE D'ORLEANS à Krodsherred en Norvège). 20 ballons
atterrirent en zone occupée, 5 seront capturés, 2 perdus dans l'océan et 11 atterriront à l'étranger dont 2 en
Allemagne.
Premier essai, premier succès : le vendredi 23 septembre à 8h du matin, le ballon NEPTUNE quitte Paris, au
départ de la place Saint-Pierre à Montmartre, avec 125 kg de dépêches officielles et de journaux et atterrit à
Cracouville à 5 km d'Evreux. C'est la première poste aérienne.
Le système est alors ouvert aux particuliers par décret. Il leur est possible d'envoyer des lettres à condition que leur
poids ne dépasse pas 4 g, l'affranchissement est de 20c pour la France et l'Algérie et de 30c à 1F pour l'Etranger.
Ce ballon est le premier à emporter des pigeons-voyageurs : le but de l'expérience était de vérifier la possibilité de
transporter du courrier de la Province vers Paris, les pigeons revenant toujours à leur pigeonnier. L'essai fut
concluant et tous les ballons suivants en transportèrent.
LES DÉPÊCHES-RÉPONSES
A partir du 4 novembre, le service des pigeons voyageurs, jusque-là réservé aux dépêches officielles du
gouvernement, est ouvert au public.
A cette fin, est créée la carte DEPECHE-REPONSE :
- l'expéditeur écrivait, dans sa lettre envoyée par ballon monté, 4 questions au destinataire et joignait pour la
réponse une carte spéciale vendue 5c (la Dépêche-Réponse) ;




