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Livres & Manuscrits
RTCURIAL
22 septembre 2020 18h. Paris
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Livres & Manuscrits
RTCURIAL
22 septembre 2020 18h. Paris
Manuscrits de Georges Brassens — Lot 219 à 240
219
BRASSENS (Georges
)
Manuscrit autographe
pour la chanson
Le Fossoyeur.
3 strophes et deux lignes
sur un f. pet. in-4, au verso
d’une facture des spiritueux JAC
Manuscrit à l’encre verte pour
la chanson
le Fossoyeur
, figurant
sur le premier 33 tours de Brassens,
la Mauvaise réputation,
sorti 1953 ou
1954. Elle avait été gravée en 1953
sur le 78 tours publié par Plydor qui
reçut le Grand Prix du disque 1954
décerné par l’Académie Charles-Cros.
Sur la face B de ce même disque figure
Le Parapluie
, chanson qui fut utilisée
par le cinéaste Jacques Becker, pour
son film,
Rue de l’Estrapade
.
Le document offre les deux premières
strophes en version définitive, et une
troisième non retenue (les strophes II
et III sont numérotées) :
« Et
comm’ je sifflotte un petit air
/ En faisant aux morts leur lit de
terr’ / On suppos’ que je parviens / À
prendre la mort comme ell’ vient ».
Il finit par l’esquisse d’une variante
de ce couplet :
« Tout en achevant
les lits de terre / Je chante ».
Des marques au crayon indiquent
des césures au sein des vers.
On trouve dans cette chanson deux
thèmes qui courront tout au long de
la carrière de Brassens : la mort
et les portraits de personnages
solitaires (
Pauvre Martin
,
le Vieux
Léon
,
Bonhomme
…).
1 000 - 1 500 €
221
BRASSENS (Georges)
Manuscrit autographe
pour la chanson
Les Lilas.
2 p. sur un f. pet. in-4, papier
quadrillé.
Fragment d’étude pour la chanson
les Lilas
, figurant sur l’album
Oncle
Archibald
, gravé en 1957.
Le feuillet présente une version très
primitive de la chanson, avec beaucoup
de vers qui n’ont pas été retenus et
d’autres agencés très différemment dans
la version définitive. Ainsi, notre
texte s’ouvre par ces vers
« Si ma
chanson chante triste / c’est que ma
mie n’est plus là (donner le la) / je
l’ai perdu
[sic]
par ma faute / à la
porte des Lilas »
, qui deviendront les
deux derniers vers : « Si ma chanson
chante triste / C’est que l’amour
n’est plus là. »
Au verso, Brassens a posé des
morceaux de vers afin d’établir les
rimes, indiquant notamment
« 1
er
et
dernier » en regard de quatre d’entre
eux. Y figurent
« donner le la »
,
qui deviendra « La fauvette des
dimanches, / Cell’ qui me donnait le
la »,
« brune, rousse chocolat »
qui
disparaîtra complètement, ou
« triste »
qui sera conservé.
En tête du recto figurent 7 lignes
d’une encre différente, qui semblent
correspondre à des recherches autour
d’une autre chanson. Les deux premières
lignes montrent un mélange de mots et
d’idées :
« La belle dame de mon temps
jadis, / vous le joli flocon de mes
neiges d’antan »
, qui seront repris dans
deux chansons différentes,
Le Moyenâgeux
(« neiges d’antan », voir 231) et
la
Ballade des dames du temps jadis
.
1 600 - 2 000 €
220
BRASSENS (Georges)
Manuscrit autographe intitulé
« Sujets pour octobre ».
1954.
1 f. in-4, encres noire et bleue.
Sur la moitié supérieure de ce
feuillet, Georges Brassens établit
le programme de son tour de chant
pour octobre 1954. Le 23 septembre il a
commencé une série de représentations
à l’Olympia, qui s’achèvera le
12 octobre. On voit qu’il prévoit
de chanter
« La mauvaise herbe /
L’amnésique
[peut-être la première
version du Passéiste ?]
/ Trois amandes
[première version de
L’Amandier,
qui
paraîtra sur l’album
Oncle Archibald
en 1957]
/ La 1
ere
fille / Leur sauter à
la gorge / En l’honneur des rois mages
/ Jeanne. »
En 1954, Brassens a sorti trois albums,
dont
Les Sabots d’Hélène
, sur lequel
figurent les chansons
La Mauvaise herbe
et
La première fille
. La chanson
ici intitulée
« Jeanne »
correspond
probablement à
La Cane de Jeanne
, parue
en 1954 sur l’album
Le Vent
,
le morceau intitulé
Jeanne
ne
paraissant qu’en 1962 sur l’album
Les
Trompettes de la renommée.
Quant aux
chansons « Leur sauter à la gorge »
et « En l’honneur des rois mages »,
elles ont soit changé totalement de
noms, soit n’ont jamais été gravées
sur disque.
Dans la moitié inférieure du feuillet,
Brassens note :
« Retour Suisse
4/4/54 »
, alors que le 3, il est à la
Mairie du XIV
e
arrondissement de Paris
pour un récital et au Zénith le 6.
Enfin, sous cette indication,
il a écrit une version légèrement
différentes d’un couplet de
la Mauvaise
herbe
:
« Ceux qui s’en vont / En bande
comme les moutons / Moi j’vais seul et
c’est pas demain / Que je suivrai leur
droit chemain
[sic]
. »
Petits plis aux angles.
800 - 1 500 €
Fred Mella, Charles Aznavour et Georges Brassens, ca 1976
D.R.
219




