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SAINT-JUST (Louis-Antoine de). 1767-
1794. Député conventionnel de l’Aisne,
proche de Robespierre. & LEPELETIER
de SAINT-FARGEAU. 1760-1793. Député
conventionnel de Yonne, assassiné par
un ex-Garde du Corps du Roi.
P.S. A Paris, 12 décembre 1792, l’an 1er
de la République.
1 p. in-folio, en-tête
avec vignette des procès-verbaux de la
Convention nationale, cachet sous papier
de la Convention.
Extrait pour copie d’un procès-verbal de la
Convention annonçant qu’
une députation de
l’Assemblée électorale du département de Pa-
ris demande à être admise à la barre pour sol-
liciter le paiement des électeurs. Un membre
observe que cette réclamation regarde le
département. En conséquence, la convention
passe à l’ordre du jour motivé sur ce que la loi
a prononcé (…).
Très rare document portant les signatures de
deux députés emblématiques de la Révolution,
celle de Le Peletier de Saint-Fargeau, et de
Saint-Just.
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1 000 / 1 500 €
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[SAINTE-HELENE]. O’MEARA (Barry
Edward). 1786-1836. Médecin de la
marine britannique, le premier médecin
de l’Empereur Napoléon à Sainte-
Hélène de 1815 à 1818, auteur des
souvenirs sur Napoléon en exil.
L.A.S. à Son Excellence le lieutenant-
général Hudson Lowe. Longwood,
19 avril 1818.
6 pp. ½ in-folio. ; en anglais.
Longue lettre de protestation du médecin de
Napoléon, trois mois avant son expulsion de
l’île, et témoignant des relations tendues qui
existaient entre O’Meara et Hudson Lowe,
Gouverneur de Sainte-Hélène. Sur ordre
de ce dernier, O’Meara devait restituer une
lettre qu’il avait adressée au général Ber-
trand ; la lettre n’ayant pas été conservée, il
ne peut s’exécuter. Mais il exprime son indi-
gnation d’être soumis aux mêmes contrôles
que les prisonniers français, ce diktat de
Lowe jetant le discrédit sur l’uniforme qu’il
porte :
Your Escellency has several times ma-
nifested to me intentions to subject me to the
same restrictions as the French prisoners to
which I have always refused to consent (…).
You have not the right to do so as
Napoleon
Bonaparte is not considered as a prisoner
of war
otherwise than by virtue of an act of
parliament and in which act the other French
(not even the domestics) are not named and
could not be subjected to the restrictions which
have been imposed upon them. (…) Stronger
reasons exist that an English subject cannot be
subjected to such restrictions without a special
and written consent on his part to which I have
always protested. I will never agree to; as it
would be signing the dishonor of the naval uni-
form and would inevitably draw down upon me
the contempt of the brother officers with whom
I have the honor to serve (…).
O’Meara pro-
teste de son indépendance à l’égard de Napo-
léon et répète qu’il doit être considéré comme
un officier anglais, payé par le gouvernement
anglais, et que si le gouverneur persistait à
violer ses droits, il préférerait renoncer à la
fonction que l’amirauté britannique lui a attri-
buée.
I should not be paid or considered as
dependant upon Napoleon Bonaparte but
as a British officer
(…). When on the 12th of
this month I receive instructions contrary to my
… rights, the stipulations I had made and the
protestations which I frequently delivered to
yourself immediately comprehended that it is
merely a way of obliging me to quit Longwood
(…).
Mais si cela devait arriver, il revendique
le droit d’en avertir lui-même Napoléon. Reve-
nant au sujet de la lettre au général Bertrand,
il répète n’avoir jamais porté atteinte à l’hon-
neur du gouverneur ; et revendique une totale
liberté de communication avec Napoléon ;
il observe qu’il est certes en contact régulier
avec les prisonniers, mais uniquement pour
des raisons médicales.
I have never received
any positive prohibition restricting the nature
of my communications. In all the restrictions
there was a latitude afforded to me, a kind of
discretional power stating, that I was not orde-
red not to reply to Napoleon Bonaparte or an
of his family on any subject not medical (…).
Aussi, exige-t-il des instructions claires et
que cessent ces vexations qui, dit-il, portent
atteinte à son honneur et à ses droits :
I have
been oppressed, humiliated and dishonoured,
dishonoured as much as an officier can be by
an arbitrary act and rendered by indignation
nearly incapable of exercising my professional
duties. I have therefore, Sir, the honor to de-
mand from Your Excellency (…) the privilege
of exercising my calling at Longwood as I have
done for near three years.
En cas de refus, il se
verrait obligé de renoncer à sa mission auprès
de Napoléon.
Trois mois plus tard, O’Meara sera effective-
ment expulsé de Sainte-Hélène, car officielle-
ment soupçonné d’intelligence avec les pri-
sonniers français. L’ordre officiel fut donné par
le secrétaire d’Etat anglais, Lord Bathurst, le
16 mai, et reçu par Hudson Lowe le 25 juillet.
O’Meara fut arrêté le même jour et quitta l’île au
début du mois d’août.
Ancienne Collection Villepin.
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