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par le peintre Henri Mahé, ami intime de Céline qui, recommandé par celui-ci, réalisa des décors pour Abel Gance

jusqu’en

1943

. En privé, Céline reprochait alors à Abel Gance son manque de sérieux et ses origines juives

supposées.

«

Cher Maître, je venais à peine de retrouver votre adresse (par mon éditeur) et voulais vous demander où vous

rencontrer, q

[uan]

d j’ai reçu votre lettre.

J’ai vu Gance hier et “

artistiquement

” je me suis très bien entendu avec lui au sujet de l’adaptation.

Demeure la

question matérielle que Gance est en train, je le pense, de régler en ce moment. De ce côté donc tout va bien.

Je voudrais bien vous voir. J’ai ce désir depuis longtemps.

Succès, oui, vous pouvez le dire.

Les Galeries Lafayette m’ont fait offrir aujourd’hui même 1000 francs par heure

pour signer mon livre chez eux ! Que puis-je demander d’autre ?

Enfin tout ceci est pour rire

et je suis à votre disposition q

[uan]

d vous voudrez, où vous voudrez. Le soir après dîner,

toute cette semaine (sauf jeudi). Croyez, je vous prie, à mes sentiments respectueux et amicaux...

»

Louis-Ferdinand Céline,

Lettres

,

op. cit.

, n°

33

-

26

.

« Ce qui nous entraîne déjà...

vers plus de niaiserie, plus de férocités banales... »

26. CÉLINE

(Louis-Ferdinand Destouches, dit). Lettre autographe signée «

Destouches 

» à Élie Faure. S.l., 5 mars

[1933]. 1 p. 1/2 in-8, en-tête imprimé des « Dispensaires municipaux » de la ville de Clichy, bas de page autographe

à son adresse parisienne du 98 rue Lepic ; infimes fentes à la pliure.

800 / 1 000

«

Bien cher ami, je me couvre de cendres ! de pire !

Je ne vous ai pas oublié du tout. Je pense à vous quotidiennement

mais je suis littéralement ligotté dans les obligations médicales et paramédicales assommantes. Je veux aller vous voir

ou vous téléphoner très prochainement et vous parler de cent choses et de

ce qui se passe et qui nous entraîne déjà

vers plus de contrainte encore, si possible, plus de niaiserie, plus de férocités banales.

À bientôt, cher ami, bien

affectueusement et bien fidèlement...

»

Louis-Ferdinand Céline,

Lettres

,

op. cit.

, n°

33

-

29

.

« Si je vous intimide,

ce doit être la partie crétine beaucoup plus que l’autre... »

27. CÉLINE

(Louis-Ferdinand Destouches, dit). 2 lettres autographes signées à Élie Faure. 1933.

1 500 / 2 000

Concernant l’article qu’Élie Faure se proposait décrire sur

Voyage au bout de la nuit,

mais qu’il aurait du mal

à faire publier : d’abord prévu pour

Hippocrate

, puis pour

Europe

, de ligne communiste, cet article paraîtrait finalement

dans l’hebdomadaire anarchiste

Germinal

en juillet

1933

, sous le titre « D’un

Voyage au bout de la nuit 

».

– Paris, [

16

mars

1933

].

«

Vous me faites délirer d’aise ! Quel honneur ! Et quelle indignité ! Je suis transi !

Tout de

suite j’ai mis en marche l’éditeur (ébloui lui-même) et il est en train de négocier avec “

Europe

”, qui nous paraît

convenir mieux qu’un autre à ce que vous voulez dire (lisez, je vous prie, “

Candide

” de ce jour).

[Ce

16

mars

1933

,

Céline avait fait paraître dans

Candide

, hebdomadaire de tendance maurassienne, une « Postface au

Voyage au bout de

la nuit. Qu’on s’explique...

»]

.

Hippocrate

n’était pas mal, mais

Europe

sera mieux. Voici mon avis et mon grand merci.

Si je vous intimide, ce doit être la partie crétine beaucoup plus que l’autre.

Mon Dieu comme je regrette que votre

Histoire de l’art

n’ait pas 35 volumes !

Alors la vie serait autre. Voilà ce que

je pense.

Je vous dois beaucoup de courage.

Bien cordialement et très sincèrement L. Destouches... 

» (

2

pp. in-folio, en-tête

autographe à son adresse du

98

rue Lepic, enveloppe).

Louis-Ferdinand Céline,

Lettres

,

op. cit.

, n°

33

-

32

.

– Paris,

19

mars

1933

. «

Cher ami, rayons “

Europe

” ! Je m’inquiète d’une autre colonne digne de cet article. Je vais

vous donner la réponse sous peu. J’irai vous voir en personne. Mille reconnaissances et bien sincèrement.

L. Destouches 

» (

1

p. in-

12

, adresse au dos).

« La vie est là, pas ailleurs, hélas !... »

28. CÉLINE

(Louis-Ferdinand Destouches, dit). Lettre autographe signée «

 Destouches 

» à Élie Faure. Londres,

«

le 22 

» [mai 1933]. 2 pp. in-8, en-tête imprimé du Cranston’s Kenilworth Hotel.

1 000 / 1 500

Céline revenait d’un séjour d’une semaine à Londres, du

18

au

25

mai

1933

. Il s’était rendu aux éditions Chatto &

Windus, concernant la traduction anglaise de

Voyage au bout de la nuit

, à paraître l’année suivante. Il avait également

fait une visite à son ami Joseph Garcin, personnage louche lié au milieu londonien, pour l’interroger sur cet aspect

de Londres qu’il avait lui-même connu en

1915

-

1916

et qui formerait une grande part de son futur roman

Guignol’s

band.

…/…