61
205
George SAND
.
L.A.S., Nohant 21 septembre 1849, à Édouard c
Harton
; 3 pages in-8.
B
elle
lettre
en
faVeur
de
son
aMi
le
peintre
et
dessinateur
l
éon
V
illeVieille
(1826-1863).
Elle ne sait si Charton s’occupe « toujours directement du
Magasin pittoresque
», mais il a dû y conserver « une souveraine influence », et elle veut
lui recommander « un dessinateur de premier ordre, qui a besoin de vivre comme tant d’autres talens oisifs aujourd’hui. Ce jeune homme, élève et
ami du célèbre graveur Jacques [Charles j
acque
], a des albums pleins de compositions que ne renieraient pas les premiers paysagistes de ce tems-ci. Il
s’appelle V
illeVieille
, et je crois qu’il est assez connu des artistes pour qu’on vous en parle avantageusement. Il occupe un petit emploi à Châteauroux pour
avoir quelque chose d’assuré. Mais, cet emploi lui prenant peu de tems, il dessine tout le jour. Il pourrait envoyer des vues du Berry très intéressantes,
admirablement senties, et comme il a une grande habitude de dessiner pour la gravure sur bois (sachant graver lui-même au besoin), ses travaux seraient
faciles et agréables à exécuter. […] Il se chargerait du texte explicatif. C’est un garçon éminemment distingué sous tous les rapports et du caractère le plus
honorable. Il est l’aîné de mon fils et nous serions bien heureux de lui être utiles »… Elle ajoute : « Nous sommes au milieu d’une affreuse épidémie (une
cholérine des plus graves), et nous avons tant de pauvres malades à soigner, que je ne sais plus s’il y a au monde quelqu’un qui se souvienne de moi, tant
je suis empêchée de donner des nouvelles à personne. Vous voyez pourtant qu’ayant un ami à servir, j’ai osé compter sur vous comme toujours »...
1 000 / 1 200
e
205