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Augustine
b
rault
, Mme Charles de BERTHOLDI
(1825-1905) petite-cousine de George Sand qu’elle éleva et considéra comme sa fille adoptive.
6 L.A.S. (« A » ou « Augustine », une incomplète du début), 1852-1870, à g
eorge
s
and
; 19 pages in-8 et 4 pages in-12.
i
ntéressante
correspondance
à
sa Mère
adoptiVe
.
Paris
9 août 1852
. Elle vient de rencontrer sa belle-sœur, dont elle dresse à sa « chère et bien bonne mère » un portrait élogieux : elle est si bonne « que
je l’aime déjà de tout mon cœur ». Elle lui témoigne une tendre amitié et en plus d’être belle comme un ange, « elle a 29 ans et est affligée de 40 mille
livres de rente. Son mari est excellent aussi ils ont absolument voulu que nous logions chez eux [à l’Hôtel des Princes rue de Richelieu]. Nous occupons un
appartement splendide et sommes comme des coqs en pâte. [...] elle a lu tous vos chefs-d’œuvre et vous admire beaucoup aussi j’ai été bien fière et bien
heureuse de lui dire toute la tendresse que vous avez pour moi et lorsque l’Europe entière se prosterne devant votre nom je remercie Dieu d’avoir fait que
vous m’aimez comme votre fille. [...] B
ertHoldi
est toujours fou de joie et vous embrasse avec toute l’effusion de son cœur »...
Lunéville 21 novembre 1852
. Son mari est de retour de Paris, où il a dîné et est allé au théâtre avec Solange, qui s’est montrée charmante, « même avec
lui. Il a été voir Maurice et l’a trouvé très bien logé et installé comme une petite maitresse. J’ai vu par la première livraison du
Meunier d’Angibault
[...]
qu’il ne perdait pas son temps là-bas, ses dessins sont charmants et s’il continue, il remplacera dignement son prédécesseur »... Elle raconte les pénibles
démarches effectuées par son mari dans les ministères pour tâcher de trouver de l’avancement, et raconte sa calme vie de province : « je donne mes leçons,
je m’occupe de ma maison, de mon enfant et de mon mari, passé cela je vis comme un ours dans sa tanière »...
29 janvier 1853
. La période de Carnaval
chamboule la vie des salons de Lunéville : «
Le beau
,
le grand
,
le riche
monde d’ici reçoit tour à tour, ce qu’il fait qu’il y a deux ou trois soirées par semaine.
Je suis forcée d’aller partout [...] mais ce tohu-bohu loin de me distraire, reporte le plus souvent mon cœur et ma pensée à Nohant [...] où l’esprit des
gamins
est si fécond et votre bonté si incomparable ». Elle n’aime pas Lunéville ; son mari et elle multiplient les visites et les demandes pour se faire muter avec de
l’avancement. On lui conseille d’utiliser « ma qualité de fille adoptive de Madame Sand et d’appuyer sur la position antérieure de mon mari comme émigré
polonais », mais elle ne veut pas l’entraîner dans cette histoire sans son consentement...
Nevers 14 octobre 1870
. Devant l’avancée des Allemands, elle a fui à Nevers et s’inquiète de la santé de son petit George, qui laisse craindre le pire : « Il
espère se remettre sur pied, Dieu le veuille ». Nouvelles de proches, d’enfants, etc.
29 décembre 1870
. De plus en plus inquiète, elle espère voir l’ennemi
battu... George va mal et elle s’inquiète de ne recevoir si peu de nouvelles de Charles, les communications devenant de plus en plus difficiles. « Avant-hier,
les Prussiens étaient dans la Nièvre, c’est la quatrième fois que nous pensions les voir. Ils s’en sont allés, espérons qu’ils ne reviennent pas »...
[Incomplète]
. Elle parle de ses problèmes et de ses inquiétudes, et espère pouvoir venir à Nohant, si sa « mère mignonne » a une chambre pour elle. Elle
éprouve cependant « un certain serrement de cœur à la pensée de revoir Solange, sa conduite avec moi a toujours été si inexplicable et j’ai si peu motivé
son manque d’affection à mon égard, les vilaines choses qu’elle a dites à Mme V
illetard
sur mon compte même depuis mon mariage, tout cela est si injuste
et si mal que j’aurais aimé ne la revoir jamais. Soyez tranquille, ma mère mignonne, je serai calme et digne, je n’amènerai pas de nouveaux orages dans
votre maison »...
o
n
joint
une L.A.S. de Louis-Eugène l
aMBert
(signée « Lamtubert ») à George Sand au sujet des publications de bans et des sommations respectueuses
pour le mariage d’Augustine.
400 / 500
e
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