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233
George SAND
.
L.A.S., Nohant 5 février 1863, à Elme c
aro
; 3 pages et demie in-8 à son chiffre.
a
u
sujet
de
ses
petits
-
neVeux
s
iMonnet
.
Elle remercie Caro : « c’est à vous certainement que ma nièce doit le succès de ses démarches, et la promptitude particulière qui a présidé à ce succès !
Mon petit neveu Edme Simonnet est donc reçu, grâce à un examen
express
, dont il ne s’est pas mal tiré, et, à présent, la petite mère, toute bouleversée
d’émotion et de joie, n’a plus qu’un vœu à former : c’est que son jeune boursier soit admis au lycée de Châteauroux où elle placera aussitôt son jeune frère
[Albert], car elle tient à ne pas les séparer, et elle aspire à les voir rester près d’elle. Vous devez avoir vu, ou vous allez voir l’aîné des trois [René], le
grand
timide
qui est à Paris pour son examen au baccalauréat, et que nous chargeons de vous remercier pour nous. Celui là est un grand benet, très intelligent
et que nous adorons pour sa bonté, son dévouement et sa raison. Que ferons nous de lui, quand il sera bachelier es lettres ? Nous ne savons pas. S’il osait
vous parler et vous demander conseil, quatre mots venant de vous pèseraient dans sa vie. Mais il n’osera pas, et nous autres femmes, nous ne savons guères
décider de l’avenir d’un garçon »... Elle charge Caro de transmettre au ministre « toute la reconnaissance de la mère et de la grand’tante »…
400 / 500
e
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George SAND
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L.A.S., Nohant 18 septembre 1863, à Fortuné l
apaine
, préfet de Constantine ; 4 pages in-8 à son chiffre, enveloppe.
Elle lui recommande son ami Sigismond M
aulMond
, « qui désire faire régulariser son titre de propriété dans la province de Constantine », et qui « est,
en France, un propriétaire important de mon voisinage, habile agriculteur, homme de cœur et de progrès, et jouissant d’une très réelle considération. Je
suis sûre que par lui-même il a tous les droits à votre bienveillant appui, et qu’il saurait les faire valoir. Mais je suis heureuse de trouver l’occasion de me
rappeler à votre bon souvenir et de vous remercier encore une fois de vos excellentes lettres et de vos généreuses intentions pour mon ami p
atureau
. Mon
rêve de voyage à Constantine est ajourné. La famille me tient au gîte par une douce violence, ma belle fille nous ayant donné récemment la joie d’un beau
petit garçon [Marc, né en juillet, et qui mourra en juillet 1864] qu’elle nourrit et qui a besoin de moi comme berceuse. Quand je serai enfin libre, aurai-je
encore des jambes pour courir ? N’importe ; je me le persuade toujours, et mon cœur m’indique les chemins que je voudrais prendre. Croyez […] que
vous êtes pour beaucoup dans l’attrait qui m’appelle en Afrique, et que si je n’y vais jamais, ce qui est bien possible, je ne m’en rappellerai pas moins, et
toujours, l’appel gracieux de votre sympathie »…
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George SAND
.
2 L.A.S., [Paris 9-27 mars 1864, à son ami Alexandre Bixio] ; 1 et 2 pages in-12, et 4 pages in-8 (chiffre découpé dans la 3
e
lettre avec perte de quelques
mots). [10743, 10751, 10776]
d
éMarcHes
pour
placer
sa doMestique
M
arie
c
aillaud
à
la
M
anufacture
des
taBacs
de
c
Hâteauroux
.
Mercredi soir [9 mars]
. « Cher ami, j’ai un petit service à vous demander. Pouvez-vous venir de 4 à 5 à mon grenier, demain, vendredi, ou samedi ? Je
pars dimanche ou lundi »...
[11 mars]
. Elle a reçu des renseignements. « Il n’y a dans les manufactures de tabac que des ouvriers à la tâche. La personne à laquelle je m’intéresse
accepte cette position et la désire même ». Elle prie Bixio de plaider sa cause près du « au grand patron des tabacs »…
7 [27] mars
. Elle charge Bixio de remercier Eugène r
olland
(directeur des Manufactures) : « Sa gracieuse lettre a ouvert toutes grandes les portes de la
manufacture de Châteauroux à mon ami M
anceau
qui est allé aux renseignements, mais qui est revenu avec la conviction que la vie d’atelier et la société qui
s’y trouve étaient impossibles pour notre jeune [nom coupé] », et on le lui a déconseillé : « nous gardons notre Marie jusqu’à ce que je lui aie trouvé une très
bonne position. Rien ne presse. […] Ce qui lui conviendrait, ce serait d’être, comme chez moi, femme de charge, menant une maison entière, gouvernant
tout de la cave au grenier. C’est une fonction où elle excelle et sa distinction à tous égards est si grande qu’on peut l’admettre à une sorte d’intimité avec
une confiance entière. Il faudrait lui faire trouver une excellente famille ou une vieille dame à dorlotter. C’est un véritable trésor dont je suis forcée de me
priver et que mes enfants voudraient bien garder. Mais ils ne sont pas riches, et si je me sépare d’elle, c’est pour qu’elle trouve un sort plus avantageux,
pécuniairement parlant »... Elle ajoute à propos de son petit-fils : « Le petit Marc est un bijou ».
1 000 / 1 500
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George SAND
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L.A.S., Nohant 3 mars [pour avril] 1864, à son ami Alexandre B
ixio
; 3 pages in-8 à son chiffre. [10791]
En faveur du « pauvre Henry B
ocage
, le fils de notre vieux ami, pour qui vous avez déjà beaucoup fait et qui se trouve tout réduit et tout arriéré par suite
de fusions de sociétés de chemin de fer. C’est à vous qu’il devait sa position qu’on ne lui a pas conservée ; il est si gêné maintenant dans son petit emploi
qu’il a recours à moi pour que j’aie recours à vous. Il craint d’user votre bienveillance en allant vous trouver, mais il me dit que si vous aviez un coin à lui
donner ou à lui faire donner soit à Paris, soit à Turin, vous le sauveriez d’une bien triste et bien dure existence. Faites ce que vous pourrez cher ami. Voilà
mon devoir rempli, et je n’insiste pas parce que je sais que quand vous ne faites pas ce qu’on vous demande, c’est que vous ne le pouvez pas. Si c’est
humainement possible, vous penserez à ce brave garçon. […] Ne vous tourmentez nullement de
Marie
Fadette. C’est quand l’occasion se présentera. Je la
garde un an et plus s’il le faut »...
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