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George SAND
.
L.A.S., [Nohant] 25 décembre 1858, [à Édouard c
Harton
] ; 4 pages in-8 à son chiffre.
B
elle
lettre
inédite
au
sujet
de
ses
recHercHes
sur
la
coMMedia
dell
’
arte
.
Elle lui renvoie les livres qu’il lui avait procurés, gardant encore
Flaminio Scala
, et demande d’autres livres : « 1°
La supplica.Discorso familiare intorno
alle comedie
par Nicolo Barbieri (detto Beltrame). 2.
Il teatro celeste
de G. Batt. Andrémi (detto Lelio). 3°
Discorso alle comedie, comedianti e spettatori
par Pietro Maria Cecchini (detto Frittolino). (
1614
) ». Elle voudrait éviter de déranger Charton, et pourrait directement passer par M. r
aVenel
: « Je me désole
de penser que je vous fais perdre du tems. Vous voyez que nous ne gardons pas trop longtems les livres. Ce que nous demandons n’est que pour quelques
jours, et c’est la fin. Savez-vous que nous arrivons à comprendre un peu
le bolonais
, le vénitien, le padouan et le bergamasque du 15
me
siècle ! Et tout cela
pour l’amour de r
uzzante
qui nous passionne en nous cassant la tête ? Nous aurons bien une douzaine de lecteurs peut-être. Si vous en êtes et que vous
soyez content, nous le sommes déjà. […] Oui, c’est charmant, g
ozzi
. Je le connaissais déjà. Mais ce n’est rien. Ruzzante, c’est tout ».
Elle ajoute : « Le monde va mal, n’est-ce pas ? Nous remercions Dieu, d’avoir encore dans notre coin solitaire et silencieux quelques joies d’artiste que
personne ne pourra nous empêcher d’avoir eues ? Mais hélas ! que de morts et de tristesses ! Et quel tems ! Le ciel pleure sans pouvoir s’arrêter, c’est sans
doute de voir nos misères et notre accablement ». Elle demande enfin des nouvelles de leurs amis Régnier, et évoque la « pauvre Mme B
ignon
[atteinte d’un
cancer]. J’ai reçu de celle-ci une lettre… un chef-d’œuvre de foi, de force, d’amour et de vérité. Et il faut aussi qu’elle s’en aille, elle ! »
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