Histoire et Mémoires

Histoire et Mémoires

livre-marie_antoinetteCe rare pamphlet est attribué, à François-Marie Mayeur, dit de Saint-Paul. Acteur et auteur dramatique français, né à Paris sur la paroisse de Saint-Paul, le 6 juin 1758. En 1789, il émigre vers les Etats-Unis d’Amérique pour fuir ses créanciers, et pour se soustraire aux ressentiments soulevés par la publication de libelles qu’on lui attribuait. Il rentre en France en 1795. En 1801, il est nommé à la direction du théatre de la Gaiétè, à Paris. Il meurt, le 18 décembre 1818.Ce pamphlet se trouve au cat. de la B.N. de France. Ref : enfer n°376. »L’Autrichienne en goguette, ou l’orgieroyale. Opéra proverbe Veni, Vidi. Composé par un garde du -corps, & publié depuis la liberté de la presse ; & mis en musique par la reine. » S.L., S.N., 1789, in.8°, 16 pages
Pamphlet à caractère obscéne et pornographique contre Marie-Antoinette et LouisXVI.Les personages de cet « Opéra proverbe » sont : Louis XVI, la Reine, le comte d’Artois, la Duchesse de Polignac et les gardes du corps. La scéne se passe dans les petits appartements.

L’IMPRIMERIE, CLANDESTINE et AMBULANTE des GUERRES de VENDEE (1793-1795)

 

Extrait de l’ouvrage.

« Pasquier et Dauphin – Imprimeurs et libraires de l’Anjou, Angers, 1932 ».

Le 11 décembre 1547, Henri II publia un édit, obligeant les imprimeurs à apposer leurs nom et surnom au commencement de tout livre ; Charles IX, en 1566, les astreignit à ajouter le nom de leur « demourance » ; enfin, une ordonnance de 1618 interdit aux auteurs et correcteurs d’avoir ni imprimerie, ni presse dans leur maison ou ailleurs ; et, dans la suite, cette défense fut étendue à toute personne, de quelque qualité et condition qu’elle fût.

Malgré ces règlements, des presses se montèrent en des maisons privées, soit pour procurer un amusement à des amateurs qui avaient le goût des procédés typographiques, soit pour publier des opuscules, pamphlets et journaux auxquels l’autorité religieuse ou le pouvoir civil n’aurait pas donné la permission de paraître.

Le lendemain de la prise de Fontenay-Le-Comte, le 26 mai 1793, les chefs royalistes rédigèrent une proclamation aux habitants, intitulée « Adresse aux Français » ; elle avait été imprimée par Pierre-Aimé Elies, de Niort, compositeur à Fontenay, chez Cochon-Chambonneau ; aussitôt après, Elies reçut l’ordre d’emballer, chez cet imprimeur et son collègue Testard, la collection des caractères, deux presses et le reste du matériel, qui devaient servir à monter un atelier à Châtillon-sur-Sèvre, auprès du conseil supérieur ; Elies avait promis de suivre le convoi, mais il réussit à s’enfuir ; seuls restaient deux de ses camarades qui avaient été également requis par les commandants généraux ; il fallait se procurer d’autres imprimeurs. C’est alors que s’offrit Pierre Chambart. Né le 13 août 1760, à Juigné-sur-Loire, près d’Angers, Chambart d’abord apprenti dans cette ville, puis compagnon à Nantes, était revenu à Angers, pour se marié. En juin 1793, les Vendéens entraient victorieux à Angers ; Chambart se présenta au général royaliste d’Elbée qui, aussitôt, lui ordonnant d’emporter des carractères, pris sur place ; chez Pavie ( imprimeur ) et se rendit à Châtillon-sur-Sèvre, où il occupa les deux presses montées. L’imprimerie dura quatre mois ; le 9 octobre, le général républicain Westermann entrait dans la ville et il y trouvait une partie du matériel d’imprimerie ; le reste avait été emporté par les royalistes et jeté dans le puits du château de la ville de Beaupréau, d’où Chambart vint le retirer un an après. C’est en 1794, que le général royaliste Stofflet l’établit dans la forêt de Maulévrier ( proche de la ville de Cholet ) où il imprima, avec le matériel retrouvé dans le puits de Beaupréau, un certain nombre d’affiches et proclamations que nous connaissons :

  1. Affiche – « Réglement au sujet de la circulation des assignats de la prètendue République Française. Du 2 août 1793, an I, du régne de Louis XVII. » A Châtillon sur Sèvre, de l’imprimerie royale du conseil supèrieur, 1793. Signée à l’origine Gabriel, Evêque d’Agra président. ( affiche vendu à Fontenay-le-Comte, le 10 juin 1995 )
  2. « Manifeste des royalistes de la Vendée en Réponse à l’Admistie qui leur a été Offerte, par la Convention (28 janvier 1795) ». A Maulévrier, imp. de Chambart, s.d., ( 1795 ), in.8°. ( Montglond.t.3.p.330 ).
  3. « Au Républicains Français égarées, manifeste de Stofflet écrit par Bernier qui le contresigne » Commissaire général, au nom du roi, en conseil militaire tenu à Maulévrier le 28 janvier 1795. ( Arch. hist. de la guerre, armée de l’Ouest, février 1795, cité par Chassin, « Les pacific. de l’Ouest », t.1,p.147.)
  4. « Au nom du Roi, Le Conseil militaire de l’armée d’Anjou et Haut Poitou aux habitants de son arrondissement, datée de St-Macaire, le 24 février 1795 ». De l’imprimerie royale de Maulévrier, Chambart imprimeur. ( Cette pièce, ainsi que les deux qui suivent, a été reproduite parmi les pièces annexes du journal de Lofficial).
  5. Affiche – « Au nom du Roi, Arrêté des généraux et officiers des armées, réunis. Donné à Jalais (sic) le 2 mars 1795 ». De l’imprimerie royale de Maulévrier. Chambart imprimeur.
  6. « Au nom de Roi, le Conseil militaire provisoire des armées du centre et pays de Retz, Aux habitants de son arrondissement ». A Maulévrier, ce 8 mars 1795. De l’imprimerie Royale de Maulévrier.
  7. « Au nom de Roi, le Conseil militaire des armées Catholiques et Royales aux habitants de la division du Loroux… Arrêté à Maulévrier le 24 mars l’an III ( 1795 ) du régne de Louis XVII » : P.S. Les mouvements de l’ennemi ayant obligé de démonter l’imprimerie, on attend à l’avoir éloigné pour faire imprimer cette proclamation.
  8. « Réponse des Armées Catholique-Royale, de la Vendée et des Chouans, au Rapport fait à la soi-disant Convention Nationale, dans la séance du 16 juin 1795, par le soi-disant Représentant du peuple le citoyen Doulcet ; suivie de la Proclamation faite par les Chefs des Armées Catholiques et Royales, au nom de Louis XVIII, roi de France et de Navarre, aux fidèles Habitans du Poitou, de l’Anjou, du Maine, de la Bretagne, de la Normandie et de toutes les Provinces de France ». De l’imprimerie Royale de Maulévrier, Chambart fils, imprimeur (1795). ( Dernière impression de Chambart )

 

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L’imprimerie dans la forêt de Maulévrier ne dura que six mois. Les armées de la République, ayant envahit la forêt, détruisirent l’imprimerie. Chambart s’était sauvé à temps, et s’était fixé au château du Lavouër, où siégeait alors le quartier général des armées royales ; c’est dans ce château qu’il imprima un certain nombre d’affiches et proclamations. Sa dernière impression fut la pièce citée ci-dessus.

Toutes ces impressions de nos jours, sont de la plus grandes raretés.

En 1796, Chambart abandonna son métier d’imprimeur. Il est mort à l’âge de 91 ans, à l’hospice général d’Angers, en 1851.

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