Lot n° 97

[Typographie Arabe] Adresse de la Convention nationale au peuple français, décrétée dans la séance du 18 Vendémiaire, an iiie de la République française, une et indivisible. Traduite en Arabe par P. Ruffin, secrétaire-interprète de la...

Estimation : 1500 / 2500
Adjudication : 5800 ge 1 €
Description
République ; imprimé par ordre de la Convention nationale par les soins de L. Langlès, sous-garde des manuscrits de la Bibliothèque nationale pour les langues Arabe, Persane, Tartare-mantchou, &c. Paris, Imprimerie de la République, an lii (1795). 1 vol. in-folio, maroquin brun bradel souple, plat sup. richement orné d'un décor oriental doré formé d'encadrements de roulettes, de fleurons, et d'écoinçons aux angles de l'encadrement intérieur, fleuron à froid au centre, plat inférieur orné d'un treillis losangé à froid semé d'étoiles à cinq branches aux intersections, le tout encadré d'une roulette dorée. Reliure moderne. (12) ff., texte en français face au texte arabe. Quelques brunissures angulaires dans les marges en début de volume, qq. rousseurs. « Impression qui sera regardée chez toutes les nations comme un précieux et curieux monument de l'Art typographique » comme on peut le lire sous la plume de Aubin-Louis Millin de Grandmaison dans le Magazin encyplopédique de 1795... Ce texte important dans l'histoire de la Révolution française, rédigé par Cambacérès, Lozeau, Pelé, Eschasseriaux jeune, Boissy et Guyomard, marque la fin de la Terreur et le rétablissement des libertés. Le décret qui s'ensuivit (imprimé à la suite de l'adresse) stipule que ce texte sera imprimé et envoyé à tous les districts et traduit dans toutes les langues. La traduction en arabe fut confiée à P. Ruffin, secrétaire de l'ambassadeur de France à Constantinople et la publication fut confiée à Louis Langlès, conservateur des manuscrits orientaux à la Bibliothèque nationale. Cette publication est l'occasion de la résurgence des fameux caractères arabes dont les poinçons avaient été fabriqués aux frais de François Savary de Brèves quand il prit ses fonctions d'ambassadeur à Rome à partir de 1608. Le premier livre imprimé en arabe à l'aide de ces remarquables caractères sortit de la typographia savariana en 1613. Après maintes tribulations, les matrices de ces poinçons enrichirent les collections du roi de France, aux côtés des caractères grecs de Garamond. Il furent utilisés plusieurs fois au xviie s. mais avaient sombré dans l'oubli. Le renouveau des études orientales à la fin du XViiie siècle (l'Ecole des Langues orientales fut fondée le 2 avril 1 795 par décret de la Convention) fut l'occasion de la redécouverte de ce trésor typographique. L'impression de ce livret qui s'ouvre de droite à gauche, est bilingue, le texte arabe faisant face au texte français. Le feuillet d'incipit en arabe est imprimé en rouge et noir dans un bel encadrement gravé de style néo-arabe. Les mots "Convention nationale" ne sont pas traduits mais translitérés en lettres arabes. Pour le reste, le texte français est entouré d'une frise typographique en noir et le texte arabe, d'une frise à motifs de grecques en rouge. Les trésors de l'Assemblée Nationale, cat. d'exposition, 2005, p. 38; Balagna, L'imprimerie arabe en occident, pp. 122-124.
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