Lot n° 134

LAFAYETTE, Gilbert du Motier, marquis de Lettre autographe signée à Louis Marie, vicomte de Noailles Williamsburg, 9 juillet [1781] I pp. 1/2 in-4 [en français]

Estimation : 25000 / 35000
Adjudication : Invendu
Description
DERNIÈRE LETTRE À NOAILLES QUE LAFAYETTE VA RETROUVER BIENTÔT. J’ » AVAIS PEUR D’UNE BATAILLE MAIS J’AI TÂCHÉ DE LA FAIRE CRAINDRE À LORD CORNWALLIS ^ MON BEAU CHEVAL A ÉTÉ TUÉ SOUS MON PALEFRENIER, ET UN AUTRE A EU LA MÂCHOIRE ENDOMMAGÉE » THE LAST LETTER TO NOAILLES THAT HE WILL SOON MEET AGAIN WHEN THE TWO ARMIES WILL MAKE THEIR JUNCTION Tu n’auras qu’un mot aujourd’huy, mon cher frère, et je te renvoie à ma lettre publique. Denis va partir pour Philadelphie, et je lui donnerai une plus longue épître. J’avais peur d’une bataille et pour cause, mais j’ai tâché de la faire craindre à lord Cornwallis, et tout bien considéré j’aime mieux qu’il nous ait fait l’avantage de se retirer au moment que notre petite armée s’avançait sur lui. Sa retraite depuis Elk-Island a été de 120 milles. Tu as su la petite affaire avec Simcoe, l’escarmouche de Green Spring a été suivie d’un mouvement de retraite lequel nous a laissé possesseurs de tout ce qui est de ce côté-ci de James-River ; ces sacrés chevaux d’artillerie qui se sont fait tuer ont perdu deux canons, je m’en suis consolé avec quelques magasins et les chevaux que les ennemis ont laissés ; lord Cornwallis a traité les blessés tombés en ses mains avec toutes les recherches de la bonté et de la politesse pour notre armée. Ce diable de Cornwallis en sait plus long que les autres généraux avec qui j’ai eu affaire. II m’inspire une peur sincère, et son nom a beaucoup troublé mon sommeil. Cette campagne est une bonne école pour moi ; Dieu veuille que le public ne paie pas mes leçons. Poirey s’est conduit comme un brave à trois poils, et je t’assure qu’il a eu un moment très vif ; mon beau cheval de M. Holker, a été tué sous mon palefrenier et un autre a eu la mâchoire endommagée. Adieu, mes compliments à tous nos amis. Embrasse Damas et Charlus, Deux-Ponts. Dieu veuille que nous puissions mener à bien la barque virginienne et que je puisse vous joindre à New-York. Ton ami. RÉFÉRENCES : Lettres inédites du général de Lafayette au vicomte de Noailles, Paris, 1924, pp. 49-50 -- Lafayette in the Age of the American Revolution, Cornell University press, 1980, IV, p. 240
Partager