Lot n° 323

[Louis De France (1729-1765) Dauphin, fils de Louis XV ; père de Louis Xvi, Louis Xviii et Charles X]. Manuscrit, Mariage de Monseigneur le Dauphin, le jeudi 9 février 1747 ; cahier grand in-fol. de 52 pages lié au ruban noir. Intéressant...

Estimation : 500 / 700
Adjudication : 800 €
Description
document sur les préparatifs et le déroulement de la seconde noce du Dauphin avec Marie-Josèphe de Saxe. On relève plusieurs références au premier mariage de Louis : il s’agit de préparer un événement « capable de consoler Mgr le Dauphin de la perte de Marie Thérèze d’Espagne, sa première femme, morte en couches à Versailles, le 22 Juillet 1746 » ; le cérémonial « s’est observé comme en 1745 », etc. Sur la moitié droite de la page, on a inscrit la chronologie des événements depuis l’annonce du mariage par le Roi, le 26 novembre 1746 ; les étapes et points forts du voyage de Dresde à Corbeil, où Marie-Josèphe de Saxe arrive le 7 février, au soir ; le contenu de sa corbeille (pour un montant de 150.000 livres) et la distribution des présents ; le détachement de la Maison du Roi auprès de la Dauphine à Versailles... L’ordonnancement des cérémonies du 9 au 11 est sommaire, et exprimé au futur (« Le Roi jouera au lansquenet »). Suivent 10 pages de listes des princesses et dames présentées à la Cour, puis des instructions pour le placement des suisses et des barrières, et des détails de l’organisation du souper royal à Choisy, la veille du mariage, avec la liste des invités. Les 7 dernières pages sont consacrées au mariage lui-même (« Tout fut conduit avec ordre et sans aucune confusion ny tumulte, les mesures ayant été prises avec soin »), et aux réjouissances qui se poursuivirent jusqu’au 15 mars quand furent créées Les Fêtes de l’Amour et de l’Hymen de Jean-Philippe Rameau. Sur la moitié gauche de la page, on a développé le récit, à partir d’autres sources : une correspondance de Dresde, la Maison de la Reine, le duc de Gesvres, Premier Gentilhomme de la Chambre du Roi, la Maison de la Dauphine... On relève, dans ces additions parfois longues, d’intéressants détails qui rendent vivante la sèche chronique des faits : « l’incertitude » de la Reine concernant sa présence à Choisy, pour l’arrivée de la Dauphine ; les dispositions sont changées plusieurs fois entre le 29 janvier et le 6 février, et les carrosses du Roi doivent se mettre « au très petit pas » à la dernière minute, afin d’attendre celle de la Reine... De même, au moment de la rencontre de la Dauphine et de la Reine intervint une entorse aux usages : la Dauphine s’avança, « et après une profonde inclination la Reine l’embrassa : il ne fut point question de se mettre à genoux, et on ne lui apporta point de carreau »... Citons aussi la réaction de la Dauphine, en recevant la corbeille du Roi : « ne trouvant pas le portrait du Roi, Elle dit que c’auroit été ce qui lui auroit été le plus agréable »... Plusieurs désistements de dernière minute intervinrent parmi les invités au dîner à Choisy, et ensuite il y eut un incident au moment de la prestation de serments de la Maison de la Dauphine : « La dispute fut assez longue pour déterminer M. le C de St Florentin à représenter que Made la Dauphine étoit fatiguée et qu’il falloit finir »... Quant au bal, la « foule étoit si grande à la porte que le Roi même eut de la peine à entrer. Un exempt cassa son bâton en frappant un homme de livrée qui lui parloit insolemment »... Etc.
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