Description
Première édition en volume des 2 premiers abonnements (respectivement 23 et 24 numéros) de ce journal fondé « par l’abbé Sabatier de Castres et rédigé à peu près exclusivement par Antoine Rivarol ». Plusieurs émissions parurent à la même date, dont une avec le nom de l’auteur. Chaque numéro avait précédemment fait l’objet d’une parution séparée. Les 2 premiers numéros avaient été mis en vente les 12 et 14 juillet 1789. Un troisième abonnement comportant 8 numéros parut en 1790, pour lequel Maurice Tourneux ne décrit aucune édition en volume. Le Journal politique-national sera réédité, en 1824, sous le titre Mémoires, chez Baudouin. « Le Tacite de la Révolution ». Écrivain et journaliste, Antoine Rivarol (1753-1801) fut l’une de ces personnalités qui illustrèrent de leurs conversations étincelantes les salons parisiens à la veille et dans les premiers temps de la Révolution. Barbey d’Aurevilly écrit à son sujet : « Par la sveltesse et le vif de son esprit, par cette succession d’éclairs dont il était la source, par l’armature aiguisée de ses facultés qui ressemblaient à des javelots et à des flèches, Rivarol était un journaliste-né. » Son Journal politique-national constitue une véritable histoire des premiers mois de la Révolution racontée au jour le jour. Barbey poursuit : « Sous la plume de [ce “volcan intellectuel”], le journalisme est monté à la hauteur de l’Histoire. » L’engagement de Rivarol en faveur de la monarchie l’obligea, dès 1790, à quitter Paris, puis la France, et à s’exiler d’abord à Bruxelles, puis à Londres et à Hambourg. Précieux exemplaire offert par l’auteur à M. de Théis, avec cet envoi au premier tome : Je voudrais offrir à M. de Theis [sic] une édition plus soignée ; mais ce sont là les chefs-d’œuvre des Presses de Noyon. Je lui présenterai au premier jour la collection du 2e abbonnement [sic]. /. Marie-Alexandre de Théis (1738-1796) fut procureur du roi à Chauny, dans l’Aisne. Il est le père de Constance de Théis (1767-1845), princesse de Salm, femme de lettres qui tint un salon important à Paris dans le premier tiers du XIXe siècle. L’exemplaire est enrichi : 1. d’une L.A. avec l’adresse du destinataire, M. de Théis, « à l’Aventure [à Autreville, dans l’Aisne] », inscrite au verso, contrecollée sur la garde supérieure du premier volume, par laquelle Rivarol accompagna l’envoi de ce volume : « On ne saurait trop louer les paresseux [Rivarol a la réputation d’avoir été un dilettante]. Mais M. de Théis veut absolument leur mettre le feu sous le ventre. Ce Journal n’est qu’une ébauche. Scriptoris membra disjecti [fragments d’écrits dispersés]. » Après quoi, il lui annonce l’envoi de la « collection brochée » des numéros du deuxième abonnement « pour demain ou après ». 2. au tome II, de nombreuses corrections manuscrites autographes, apportées à l’encre, en caractères scriptes, dans le texte et dans les marges du second volume (pp. 18, 28, 29, 31, 43, 45, 57, 65, 78, 79, 87, 94, 95, 128, 139, 147, 161, 162, 164, et aux pages mal chiffrées suivantes, 127, 192, 195, 201, 205, 207, 216, 227, 237, 246, 247, 251 et 267). Il s’agit quelquefois de corrections typographiques ou orthographiques, mais le plus souvent ces corrections apportent au texte des compléments plus ou moins développés. Une note ancienne, dont la photocopie est jointe à l’ouvrage, précise que ces corrections n’ont pas été reprises dans l’édition des Mémoires de 1824 et sont alors inédites. Exemplaire conservé tel que paru. Il est préservé dans une chemise-étui à dos transparent. Le feuillet O2, du second volume, est dérelié. Mouillures aux premiers feuillets du second volume. Dimensions : 209 x 129 mm. Provenance : Marie-Alexandre de Théis, avec la mention manuscrite de son nom au titre du second tome (pas de catalogue à la BNF). Barbier, II, col. 1038 ; Tchemerzine, V, p. 407 ; Tourneux, II, pp. 514-515 et n° 10243 (pour l’une des émissions à la même date) ; Murray (W.), « Rivarol », in Dictionnaire des journalistes, 1600-1789, II, Oxford, Voltaire Foundation, 1999, pp. 855-856 ; Millot (J.), Livres et journaux anciens…, 18 mars 1958, n° 198 (pour l’édition de 1798, parue sous le titre : Tableau historique et politique…) ; Barbey d’Aurevilly (J.), « Rivarol », in Les Critiques, ou Les Juges jugés, Frinzine, 1885, pp. 245-272.