Lot n° 42

Barrière (D.). Villa Aldobrandina Tusculana sive varii illius hortorum et fontium prospectus. Rome, Iacobi de Rubeis, 1647, in-folio de 22 planches, veau granité, filet à froid autour des plats, dos à nerfs orné de fleurons, pièce de titre rouge,

Estimation : 6.000-8.000
Adjudication : 5 500 €
Description
tranches jaspées (reliure de l’époque). Seule et unique édition, rare. Belle suite entièrement gravée en taille-douce, composée d’un titre-frontispice orné, dans un médaillon, du portrait allégorique du jeune Louis XIV, alors âgé de 9 ans, dédicataire de l’ouvrage, une épître au souverain, un avis au lecteur et 19 planches dont 6 doubles de Dominique Barrière. Les figures représentent sept vues de la villa et de ses jardins, une vue de l’intérieur de la villa, dix scènes mythologiques d’après les fresques de Domenico Zampieri (1581-1641), dit le Dominiquin, qui ornent le palais et un plan topographique de la villa. Dominique Barrière (vers 1615-vers 1678) : un graveur français exerçant à Rome. Élève de Giulio Parigi (1571-1635), il vécut à Rome dans la première moitié du XVIIe siècle au milieu d’un groupe d’éminents aquafortistes et de burinistes français qui y séjournèrent plus ou moins longuement, tels Jacques Callot, Claude Mellan, Philippe Thomassin, Sébastien Vouillemont, Nicolas Chaperon et François Collignon. La villa Aldobrandini avait été construite à Frascati, sur les collines de Tusculum, dans les environs de Rome, entre 1598 et 1603, à la demande du cardinal Pietro Aldobrandini (1571-1621), neveu du pape Clément VIII, pour fixer le souvenir de l’annexion du duché de Ferrare au domaine de l’Église. Les travaux furent entrepris par l’architecte Giacomo della Porta (1532-1602), élève de Michel-Ange et indirectement de Vignola, puis achevés à sa mort par Carlo Maderno (1556-1629) avec l’aide de l’ingénieur Domenico Fontana (1543-1607). Giovanni Battista Viola (1576-1622) collabora avec le Dominiquin au décor de la villa de 1616 à 1617. Cette villa, également connue sous le nom de Villa du Belvédère, en raison de sa remarquable situation géographique sur la campagne romaine, se caractérise par un surprenant jardin s’élevant en amphithéâtre jusqu’au sommet de la colline, orné de fontaines avec niches, cascades, jeux d’eau, balustrades, sculptures de colosses et de satyres, vases et orangerie. C’est tout particulièrement son savant théâtre d’eau qui en fit la renommée par la complexité technique mise en œuvre pour l’adduction de ses eaux et la beauté de ses effets. Il fut dessiné par Orazio Olivieri et Giovanni Guglielmi. Devenue veuve de Paolo Borghèse en 1646, Olimpia Aldobrandini (1623-1681), princesse de Rossano, épousa l’année suivante, en 1647, le prince Camillo Pamphili, neveu du pape Innocent X, qui renonça de fait au cardinalat. La dot de son premier mariage, en 1638, comprend, entre autres, la magnifique villa qu’elle avait héritée de son oncle, le cardinal Ippolito Aldobrandini (1594- 1638), lui-même neveu de Pietro Aldobrandini. À la fin du XVIIIe siècle, cette demeure passa aux mains des Borghèse. Elle appartient aujourd’hui à l’un des membres de la famille Rothschild. Exemplaire relié à l’époque, bien conservé. Il est de l’état avec les numéros, les planches étant signées du monogramme de Dominique Barrière, hormis la première qui ne porte pas le monogramme, mais dont on ne connaît pas d’état successif. Reliure restaurée. Dimensions : 401 x 260 mm. BAL, I, 195 (“22 engraved plates, including title and engraved prelims”, demi-maroquin bleu moderne) ; Rossetti, p. 808 (“[3] ff., 19 plates”, condition non précisée) ; Katalog Berlin, 3490 (incomplet de la planche 7) ; Robert-Dumesnil, III, 144-165 ; IFF, XVIIe siècle, I, 34-55, pp. 274-276 ; Brunet, I, 667 (« 22 planches ») ; Le Blanc,; Kissner (aucun exemplaire) ; Giannalisa Feltrinelli Library, III, 1997, 235 (3  ff. et 19 pl., reliure du XVIIIe siècle, gardes renouvelées) ; D’Onofrio (C.), La Villa Aldobrandini di Frascati, Rome, 1963 ; Coffin, Gardens and gardening in papal Rome, 1991 ; Mosser (M.), Histoire des jardins de la Renaissance à nos jours, 2002 (non cité).
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