Description
formant des diagonales, titre au centre formé des mêmes agrafes, encadrement intérieur formé d'un filet gras doré et d'un quintuple filet doré, doublures et gardes de papier peint par Sima dans les tons brun, or et bleu, tranches dorées, couverture et dos, étui d'origine peint, emboîtage de toile bleu (Louise-Denise Germain).
Premier tirage de l'illustration de Georges Desvallières, composée de vingt-quatre compositions symbolistes en couleurs, dont une sur la couverture et cinq hors texte, reproduites par Fortier et Marotte. # Cette édition de Rolla est le dernier titre de la Collection des Dix initiée par La Mort du duc d'Enghien. # Le peintre Georges Desvallières (1861-1950) fut, en 1903, l'un des fondateurs du Salon d'automne, avec Frantz Jourdain, Hector Guimard, Félix Vallotton, Édouard Vuillard et d'autres peintres, architectes et décorateurs. En 1919, il cofonda avec Maurice Denis les Ateliers d'art sacré. # Dans son art, qu'une relation privilégiée avec Gustave Moreau avait orienté vers une inspiration mythologique et religieuse, Desvallières pratique un symbolisme caractérisé par une conception dramatique de la spiritualité, la noirceur des sujets et la violence de la couleur, style qui s'exprime avec force dans la mémorable illustration qu'il donna à Rolla, le poème de Musset sur l'affrontement tragique de la pureté et de la corruption. # Tirage à 300 exemplaires numérotés. # Un des 45 exemplaires sur papier vélin de cuve (n°44) contenant trois états des illustrations hors texte et deux états des vignettes. Catalogue de souscription relié in fine. # Très belle reliure de Louise-Denise Germain, témoignage de son expression ornementale caractéristique, avec sa grande signature gravée à la pointe dans le cuir au second plat. # Louis-Denise Germain (1870-1936), commença par fabriquer des objets usuels : boîtes, coffrets à bijoux, sacs, ce qui lui donna une parfaite connaissance du travail du cuir. Elle développa alors pour la reliure un style tout à fait personnel par l'emploi de piquetage et d'incrustations de fils et d'agrafes d'or ou d'argent. Elle se distingue par une technique unique, où le décor de la peau est réalisée avant la reliure. # « Les reliures de Mlle Germain sont d'un art très personnel et très savoureux, sans recherche d'inspiration dans le passé, ni emprunt à personne, sans avoir subi les influences de l'heure et de la phase de la mode, ni s'être laissé impressionner par les techniques modernes. Elles ne ressemblent à aucune autre et ont un caractère très personnel... » (E. de Crauzat). # « De sa pratique du travail et de la décoration du cuir sur des objets usuels révélés au salon d'automne de 1903, Louise-Denise Germain va très vite s'attaquer à l'habillage du livre, entreprenant une œuvre en dehors de tous les courants décoratifs et artistiques de son temps. L'originalité de ses reliures réside dans la transposition décorative du petit point en broderie par l'utilisation d'agrafes en argent. C'est ainsi qu'elle décorait la peau avant de la confier, délicatement sertie et mise en couleurs, au relieur pour la couvrure. Avec la rencontre, au printemps 1922, de son futur gendre, le peintre Joseph Sima, une collaboration va bientôt s'établir pour la réalisation, à l'aquarelle ou la gouache, des feuillets de garde de certaines de ses reliures. » (Une vie, une collection, p. 118). # Les reliures de Louis-Denise Germain sont rares, surtout revêtues de sa signature complète, et encore plus avec les gardes peintes par son gendre, le peintre tchèque Joseph Sima. # Charnières frottées. # Mahé, II, 1030-1031 – Crauzat, II, 135 – Fléty, 79 – J. Toulet, « Reliures de Louise-Denise Germain. Papiers de garde peints par Joseph Sima », in Joseph Sima, œuvre graphique et amitiés littéraires. L. D. Germain, reliures, Paris, BnF, 1979, pp. 59-62 – Peyré, 14 & 174. # Expositions : La Reliure patrimoine artistique, Lille, 2004, p. 36 – Une vie, une collection, n°104.