Lot n° 73

BRIMONT (Renée de). Mirages. Paris, Émile-Paul frères, 1919. In-8 (187 x 118 mm), box noir, décor de deux listels dorés et deux listels de maroquin gris mosaïqué s'entrecroisant en rectangle sur les plats et passant sur le dos, titre doré...

Estimation : 1200 / 1500
Adjudication : 3600 €
Description
dans la diagonale du rectangle sur le premier plat, bordure intérieure ornée de jeux de filets dorés interrompus par la continuation des listels, doublure et gardes de papier doré, doubles gardes, couverture et dos, tranches dorées sur témoins, emboîtage moderne de toile rouge et bleue (J. Langrand & G. de Léotard).
Édition originale, ornée de vignettes de George Barbier, dont une composition en noir et doré sur la couverture. # Quatre poèmes du recueil – Cygne sur l'eau, Reflets dans l'eau, Jardin nocturne et Danseuse – furent mis en musique par Gabriel Fauré durant la même année 1919 ; le cycle mélodique pour chant et piano porte le même titre de Mirages. # Tirage à 509 exemplaires, celui-ci un des 500 sur vélin à la forme de Voiron. # Elégante reliure au décor symétrique et géométrique signée conjointement par Jeanne Langrand et Germaine de Léotard, une des quelques reliures connues portant la signature des deux artistes. # Après avoir suivi les cours de l’UCAD de 1909 à 1913, Jeanne Langrand y devint professeur en 1919, tandis que sa sœur Andrée était directrice de l’institution, et resta en poste jusqu’en 1934. Elle monta ensuite un atelier, où elle produisait des reliures d’une réalisation sobre et intelligente, inspirées de celles de Pierre Legrain. « Fascinée par Legrain, elle élabore, soit seule, soit de concert avec sa sœur, soit même avec Geneviève de Léotard, des reliures d’une très grande sobriété en même temps que d’une force indéniable » (Yves Peyré). Elle participa à de nombreuses expositions entre 1920 et 1939. En janvier 1927, un article de la revue Art et décoration rendait hommage au travail de Jeanne Langrand, « dont l’art simple et respectueux de la peau sait s’agrémenter d’un décor sobre et significatif, plus ornemental que symbolique ». # Quant à Germaine de Léotard, née en 1899, elle reçut une formation en reliure et en dorure à l’UCAD, où elle enseignera à partir de 1927. Disciple de Pierre Legrain, avec lequel elle travailla quelque temps, elle exerça sous son propre nom jusque vers 1939. Selon Yves Peyré, elle est « le seul relieur à rivaliser en élégance avec Rose Adler ». # Cette reliure, probablement exécutée en 1925 pour l’Exposition des Arts Décoratifs à Paris, a figuré dans un catalogue du grand libraire américain Bernard Breslauer avec le commentaire suivant : « An outstanding early binding by Jeanne Langrand and Geneviève de Léotard, among the most gifted French women binders of this century who, under the influence of Pierre Legrain, created bindings of restrained but superbly elegant cubist design » (New York, cat. 108 [1985], n°75, ill.). # Crauzat II, 153-155 & 158-159 – Devauchelle, III, 267 & 268 – Fléty, 104 & 111 – Peyré, 184 & 185. # Exposition : Une vie, une collection, n°148.
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