Lot n° 92

BARTHOU (Louis). Les Amours d'un poète. Pointes-sèches de Georges Robert. [Paris], Bibliophiles franco-suisses, 1933. In-4 (268 x 200 mm), maroquin noir, décor sur les plats et le dos de cercles au pointillé doré, argenté et rouge de taille...

Estimation : 3000 / 4000
Adjudication : 6800 €
Description
différente, dos lisse muet, doublures bord à bord de maroquin rouge, gardes de tabis rouge, doubles gardes, couverture et dos, tranches dorées sur témoins, chemise et étui assortis, emboîtage moderne de toile bleue (Marot-Rodde).
Superbe édition de ce célèbre ouvrage de Louis Barthou sur Victor Hugo, augmentée d'une nouvelle préface de l'auteur. # Elle est illustrée de quarante-huit pointes-sèches originales de Georges Robert tirées en sépia, dont un frontispice et une vignette de titre. # Tirage unique à 110 exemplaires numérotés sur vélin, celui-ci nominatif (n°3). # Exemplaire imprimé pour l'illustre bibliophile Jacques André (vente à Paris, 27-28 novembre 1951, lot 23), président de plusieurs associations d'amateurs, tel le Cercle Grolier. # Exemplaire comportant un envoi autographe signé de l'auteur et une carte de visite autographe avec enveloppe adressés à Jacques André. Sa bibliothèque se composait en grande partie d’ouvrages illustrés datant de l’époque Art déco et reliés par les plus grands noms de la reliure féminine. # L'ouvrage est enrichi de deux dessins originaux paraphés de Georges Robert ; d'une eau-forte originale du même artiste, à toutes marges ; d'une suite sur chine de tous les bois originaux de Beltrand pour l'édition de 1923 de l'ouvrage, en tirage à part publié à seulement 25 exemplaires justifiés et signés de l'artiste ; du menu du dîner offert pour la parution de l'ouvrage ; d'un portrait de Victor Hugo. # Très belle reliure de l'époque, d'une remarquable exécution, signée de Mme Marot-Rodde, l’une des plus intéressantes et plus énigmatiques figures féminines de la reliure Art déco. # Établie en 1923, Mme Marot-Rodde, secondée par sa fille, dirigeait un important atelier où travaillaient trois relieurs et deux doreurs jusqu'à son décès en 1935. « Formée sous la direction de M. Chanat, professeur à l'École Estienne, et de Petrus Ruban, Mme Marot-Rodde obtint en 1925 la médaille d'argent lors de l'Exposition des Arts Décoratifs. Elle travaillait avec sa fille, Mlle Marot-Rodde, qui, avec infiniment de goût et des idées très neuves, s'occupait de la partie décorative des reliures exécutées par sa mère. Cette collaboration donna des reliures très originales, sans confusion possible avec d'autres, et qui s'imposent à l'attention ; ces reliures sont en général associées à l'esprit du livre, au caractère de l'auteur ou aux affinités de l'illustrateur ; les titres occupent souvent une place importante dans l'ensemble et s'amalgament heureusement avec le reste de la composition, les cuirs employés révèlent un art délicat des nuances et une sobre vigueur dans le coloris, le corps d'ouvrage, toujours d'une technique sévère et d'une exécution parfaite, est couvert et fini d'une manière impeccable » (Crauzat). # « Élève à l’École Estienne et conseillée par Pétrus Ruban déjà retiré, Marot-Rodde, active de 1920 à 1936, construit avec l’aide de sa fille une œuvre forte et originale. Telle est la version la plus courante. Déjà l’absence de tout prénom est une énigme qui s’approfondit lorsque l’on découvre dans diverses chroniques des années 1920 mention de deux relieuses bien distinctes, Louise Marot et Suzanne Rodde. Deux talents associés fourniraient donc un seul créateur, cette piste est assez convaincante et mettrait définitivement fin au flou d’une vie. » # C’est ainsi qu’Yves Peyré, dans son ouvrage paru récemment sur la reliure de création (Histoire de la reliure de création. La collection de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, Dijon, Faton, 2015), lève un pan du voile, nous fournissant peut-être la clé du mystère qui a toujours plané sur ce double nom énigmatique. # Reliure en parfait état de conservation. # Carteret : Illustrés, IV, 61 – Crauzat, II, 137-139 – Devauchelle, III, 269 – Fléty, 121 – Peyré, 186.
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