Lot n° 184

JOUHANDEAU, Marcel. L'École des garçons. Paris, Marcel Sautier, 1953. Fort in-12 : broché, sous chemise en demi-maroquin. Édition originale. Tirage limité à 550 exemplaires, plus 55 hors commerce. Un des 50 premiers exemplaires sur Japon...

Estimation : 8000 / 10000
Adjudication : 7 000 €
Description
M.S.J., non justifié mais spécialement imprimé
“pour Marcel Jouhandeau”.
Roman épistolaire sur l'amour entre Marcel Jouhandeau et le jeune Robert C. [Robert Coquet],
rencontré à Malaucène (Vaucluse) en 1948 : un troisième personnage, Henri Rode, sert de trait
d'union entre les deux amants. Mais ce n'est pas tout à fait un trio, plutôt un quatuor, car une autre
figure, muette mais omniprésente, participe à cette comédie sentimentale, passionnelle : Élise, la
féroce épouse de l'auteur.
Exemplaire personnel de l'auteur qui l'a enrichi de 9 photographies originales,
de 4 cartes postales autographes de Robert Coquet et une coupure de journal.
Note autographe de Jouhandeau sur le faux titre, à l'encre bleue :
Mon exemplaire, auquel je renonce, pour qu'il ne tombe pas entre des mains profanes
qui le déchireront peut-être. Marcel Jouhandeau. 2 juin 1960.
Les démêlés conjugaux de Marcel et Élise Jouhandeau sont trop fameux pour qu'on peine à deviner
à qui appartiennent les “mains profanes” qui déchireraient l'exemplaire si elles s'en saisissaient…
Les 9 photographies, des instantanés de différents formats parfois annotées par Jouhandeau,
représentent toutes Robert Coquet : à la veille de la rencontre avec le couple Jouhandeau,
en uniforme militaire, à l'époque de sa démobilisation... Dans un cliché, il joue de la clarinette
à Malaucène (Robert était clarinettiste dans l'orchestre du Train) ; dans deux autres, on le voit en
compagnie de Jouhandeau et d'Élise.
Les cartes postales, datées de 1948, 1949 et 1950, sont écrites à l'encre bleue et signées “Robert” ; dans
deux d'entre elles, adressées au seul Jouhandeau, le ton est empreint d'intimité et de tendresse.
Les photographies imprimées sur les cartes postales représentent des paysages du Vaucluse :
le Mont Ventoux, Vaison-la-Romaine et deux vues du village natal de Robert, Malaucène.
La coupure de presse est un portrait photographique de la comédienne Maria Montez, qui avait
épousé Jean-Pierre Aumont le 13 juillet 1943. Selon une note manuscrite de Jouhandeau, cette
image a été insérée dans le volume à cause de la ressemblance entre Mlle Montez et Robert Coquet.
En marge d'un paragraphe de la page 185 où il est question de l'enracinement d'Élise dans sa vie,
Marcel Jouhandeau a noté : “Relu le 4/4/ 1953, samedi saint. Ne sommes-nous plus rien l'un pour l'autre ? ”
Traces d'oxydation sur quelques feuillets, dues à l'emploi de colle ou de papier collant lors de
l'insertion des documents originaux dans l'exemplaire.
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