Lot n° 56

Sophie COTTIN (1770-1807) romancière. L.A., Genève 12 septembre 1806, au philosophe Pierre-Hyacinthe Azaïs ; 2 pages et demie in-8, adresse.

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 500 €
Description
Très belle et tendre lettre à l’homme qu’elle a aimé. Elle part le lendemain pour l’Italie (avec sa cousine Mélanie Lemarcis) : « j’emmene ma pauvre amie triste et malade, precieux depot qu’un mari et un père m’ont confié et que j’entoure de touts mes soins, de toute ma sollicitude […] dans un tel moment je ne pense point à ce qui peut m’etre doux mais à ce qui peut lui etre utile ; je lui donne tout ce que j’ai de courage, j’espere que Dieu ne m’en laissera pas manquer ». Elle se plaint d’être sans nouvelles d’Azaïs depuis son départ de Champlan : « peutetre preferez vous passer tout le tems de mon absence sans avoir aucune relation avec moi, afin que ce silence vous aide à m’effacer de votre souvenir... mon ami je n’ai rien à dire là dessus sinon que ce n’est qu’en cessant de vivre que je cesserai de vous aimer et de faire des vœux pour votre bonheur. [...] N’imaginez point que je sois partie fachée contre vous, non, non la vivacité de votre caractere vous entraine trop loin ais je rends justice à la bonté et à la droiture de votre cœur : vous etes malade, passionné et malheureux, vous etes l’objet de ma plus tendre amitié. Ne me demandez plus d’autre sentiment mon cœur n’en peut plus eprouver d’autre. La religion et l’amitié, voila desormais toute ma vie [...] mon ame se calme, s’appaise, la terre et ses biens s’effacent, mon ancre est jettée dans le ciel, je ne crains plus les tempetes ; mon ami revenez avec moi vers ce sejour de toute lumiere, de toute felicité »... On joint une L.A.S d’Azaïs, 7 septembre 1807, envoyant à Pauline Duchambge et commentant la lettre ci-dessus après la mort de Mme Cottin, en la priant de lui en faire une copie de sa main ; et une L.A.S. de Pauline Duchambge offrant cette même lettre de Mme Cottin au baron de Trémont, vexée par l’attitude d’Azaïs.
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