Lot n° 195

Jules RENARD. 2 L.A.S., 1906-1908, à l’éditeur Paul Ollendorff ou son collaborateur Pierre Valdagne ; 2 et 4 pages in-8.

Estimation : 400 / 500
Adjudication : Invendu
Description
Chaumot 11 juin 1906. Il envoie les épreuves (pour la réédition de La Lanterne sourde et Coquecigrues, édités pour la première fois en 1893) : « J’ai fait, je crois quelque progrès depuis, mais je ne trouve pas ce livre déshonorant ». Il demande les épreuves de la couverture, discute du tirage (1500 ou 2000), et réclame ses droits d’auteur : « Pourvuque je mange !! » Il ajoute : « Savez-vous qu’on donne des Histoires naturelles en dictées au certificat d’études » ; un gosse a répondu qu’il était un écrivain de l’époque de Louis XIV, puis de Louis XI !:«Ça fait une moyenne avec ceux qui disent que je suis trop fier et que je n’écris plus pour la postérité »... Paris 26 octobre 1908. Il s’insurge de la façon dont il est traité et regrette d’avoir donné son livre à Ollendorff : «  Je l’ai donné à l’ami et à l’homme de lettres, à condition qu’il en serait le maître ! Je ne comprends plus. Ou plutôt je comprends que Fayard se soit moqué de moi quand j’ai passé de Fayard à Valdagne ». Il reproche à Valdagne sa légèreté et son incompétence : « Je me demande ce qui vous regarde ? Le livre a dû paraître en janvier, en juin, en septembre, en octobre. Ça ne vous regarde pas. Et s’il ne paraît pas le 15 9bre, qui ça regardera-t-il ? » Il a lâché une critique théâtrale et le Mercure de France « qui m’offrait pour mon livre des conditions très honorables » ; et il s’est fait traiter de « poire par votre maître. Le résultat : je n’ai plus aucune confiance en mon livre ». Il préfère mettre un point final à cette histoire, et, en post-scriptum ajoute qu’il n’a même pas eu « une épreuve de la table, sans doute oubliée ». [Nos frères farouches, Ragotte paraîtra chez Fayard.]
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