Lot n° 207

Eusèbe de SALLE (1796-1873) écrivain, médecin et orientaliste. 6 L.A.S., [Paris 1823-1824] et Le Caire 1838, à son « compatriote » Auguste Fabreguettes, consul de France à Malte ; 10 pages in-4 ou in-8, adresses (quelques petits manques).

Estimation : 400 / 500
Adjudication : Invendu
Description
[Paris 1823]. Prière de substituer une nouvelle annonce à celle laissée au bureau du Courrier, à propos de son Traité des maladies des enfants... – Il le prie d’user de son crédit auprès du Courrier pour faire placer un article sur son Diorama de Londres ; il annonce sa Table synoptique des poisons… Le Kaire 23 janvier 1838. Commissions pour le consul, de passage à Alexandrie… « À Paris vous verrez des fonctionnaires éminens desquels ma position relève plus immédiattement, rappelez-leur que les hommes d’action et de science sont rares et qu’il ne faut ni oublier ni décourager ceux qui comme moi ont plus pensé à leurs devoirs qu’à leurs intérêts »... Il annonce son départ pour Suez et le Mont Sinaï « et peut-être plus loin », remettant le voyage de la Haute Égypte à l’hiver prochain… 25 mars. Il le prie instamment d’obtenir son retour en France. « Mes études historiques sur les races des peuples de l’Afrique et de l’Asie ne pourront se passer des bibliothèques de Paris ; mes voyages, mes études polyglottes me rendraient utile dans la diplomatie ou dans les bureaux des affaires étrangères. À Paris je me contenterais de peu de chose parce que les lettres me fourniraient d’autres ressources »... Il le charge aussi de tirer au clair avec les Bertin, la non-insertion dans les Débats de ses 18 lettres, autant de « dissertations scientifiques jettées au milieu d’impressions de voyage, vous-même en qualité de compagnon y figurez dans une course aux pyramides »... Il a déjà rassemblé les matériaux de futures lettres sur la révolte syrienne, les réformes de Mohammed Ali, les révolutions de la langue arabe, la nationalité égyptienne, la mer Rouge et son commerce, etc. 10 avril. Nouvelles explications sur la chaire de Marseille qu’il convoite : « des arabes juifs et autres levantins voudraient toujours voir là quelqu’un des leurs. Les accusations d’ignorance sont fort courantes contre les spécialités qui n’ont point de juge : la vie de Champollion d’Abel Rémuzat et de beaucoup d’autres savans spéciaux en a été empoisonnée »... Il indique ses projets pour les prochains mois : Alexandrie, Rhodes, Smyrne, Constantinople... « Le Qaire a été notre quartier général plutôt que notre séjour habituel. [...] Les Turcs, Arabes et Arméniens ont été peu fréquentés. Je ne sais sur eux que les ouï-dire »... Il parle de son entretien à Alep avec Ibrahim Pacha et Soliman Pacha ; celui-ci est fort habile. « Ibrahim est sous ce rapport son élève. Il a adopté les manières brusques jusqu’à la brutalité, les grossières plaisanteries et tout cela au milieu d’une longue comédie de travail royal et ministériel. Je l’ai vu passer plus d’une heure et demie à décacheter son courrier et donner des ordres avec une promptitude napoléonienne. L’autre heure et demie fut employée à causer agriculture [...]. Il veut paraître administrateur après avoir prouvé qu’il était soldat », mais il vaut mieux que sa réputation... Ancienne collection Marcel Bouteron (1963, n° 68-3°).
Partager