Lot n° 308

GUERRE 1914-1918. Manuscrit autographe signé du soldat Louis Desfontaines, Campagne de 1914-1918, 2 septembre 1914-16 décembre 1918 ; carnet in-12 de 99 pages, couverture moleskine noire, étiquette du papetier Chareyrouo à Ruffec (Charente).

Estimation : 200 / 250
Adjudication : 180 €
Description
Intéressant journal de bord d’un soldat au 5e Régiment réserve d’Infanterie territoriale, 23e compagnie, 15e demi-section : Annotations et péripéties des diverses phases de la campagne effectuées par Louis Desfontaines, « entrepreneur de charpente et menuiserie à Saint-André-lez-Lille dans le Nord », sous les ordres du commandant Hébré (il donne en tête les noms de ses officiers et supérieurs). Ce journal commence le 2 septembre 1914, avec la prise de la ville de Lille par les Allemands et la démobilisation de toutes les troupes vers Armentières, à pied. On les dirige vers Dunkerque, où il embarque le 6 septembre à bord du transatlantique Mexico, à destination de La Rochelle : « Nous sommes logés pire que des forçats », dans les cales, quasiment sans nourriture. Il décrit ensuite la rade de La Rochelle, l’accueil des populations. Il note scrupuleusement ce qu’ils mangent, leur hébergement, les conditions de transport, etc. À Limoges, ils voient passer les premiers évacués de Verdun, et des colonies d’enfants qui se réfugient dans le sud. Entre Angoulême et Cognac, il reste stationné en Charente, où son frère l’a rejoint, jusqu’au 9 novembre. Entre temps, il a appris l’occupation de Lille et est anxieux de savoir « l’ennemi chez nous. Ma pensée est constamment avec les miens » ; il a été affecté comme garde-voie, etc. 11 novembre. Il arrive au Havre, où il est « embauché comme chef de chantier au Camp des Anglais n°13 à Harfleur pour l’équipe française ». 22 février 1915, il est embauché au Camp de la Tréfilerie du Havre pour la Maison Lapatie de Paris. 13 avril. Voyant que sa classe 89 va être rappelée sous peu, il fait les comptes de ses ouvriers. Mai 1915. Sa classe est appelée à servir à Jarnac au 5e régiment territorial, comme gardes-voies. 26 septembre. Ordre de transport pour être mobilisé aux Tréfileries et Laminoirs du Havre, où il travaille comme menuisier. 11 décembre, la Poudrerie des Belges explose et tue 200 hommes ; l’usine est endommagée et compte une centaine de blessés. 1917. Démarche auprès du service des rapatriés pour « diriger ma famille sur Le Havre »... 26 octobre. Il obtient un sursis « pour rentrer dans la vie économique et quitter l’usine », et va travailler chez M. Gruel entrepreneur de charpente et menuiserie au Havre comme contremaître... Fin 1917-1918 : Il continue à travailler, à économiser, et à faire des demandes de rapatriement pour sa famille... Etc.
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