Lot n° 46

RADZIWILL Catherine [Saint-Pétersbourg, 1858 - New York, 1941], aristocrate polonaise, aventurière et faussaire. Elle est la nièce de Mme Hanska.Ensemble de 16 lettres autographes signées, adressées au marquis de Saint-Vallier. 1886-1892....

Estimation : 500 / 600
Adjudication : Invendu
Description
Correspondance très dense, chaque lettre faisant en moyenne 4 pages voir plus.
Très jolie et rare correspondance de la célèbre aventurière qui fut mariée jeune au prince Guillaume Wilhelm Adam Radziwill. Elle s’installe ensuite à Berlin, et c’est là qu’elle commence sa vie littéraire sous le pseudonyme de Paul Vasili. Après avoir quitté son mari en 1899, elle commence une vie aventureuse en Angleterre, puis en Afrique du Sud où elle se livre à diverses escroqueries. Réfugiée aux États Unis, elle devient faussaire : Se réclamant de ses origines et de sa parenté avec Mme Hanska, donc avec Honoré de Balzac, elle monnaie de fausses lettres de Mme Hanska (17 lettres de Mme Hanska à son frère cadet, dans lesquelles la comtesse faisait des confidences très précises sur Balzac). La supercherie ne sera éventée qu’en 1926. Elle publia de nombreux ouvrages sur la Russie, la Cour, les potins mondains. Nous avons retranscrit une seule lettre : « Lorsque j’étais chez vous à Coucy je vous ai parlé de certain épisode de mon existence auquel votre fils a été mêlé. Aujourd’hui je vous envoie quelques lettres qui vous prouveront quel ami il a été pour moi, et vous éclaireront sur la nature des rapports qui ont existé entre nous. Ces lettres font tant d’honneur à la mémoire de celui qui les a mérités que vous serez j’en suis sûr attendri en les lisant et vous comprendrez combien j’ai conservé d’affection pour l’ami qui m’a tendu une main si secourable dans un moment de cruelle détresse morale. Veuillez me renvoyer ces lettres après les avoir lues. J’ai été bien contente d’apprendre que vous vous êtes arrangé de façon à ne laisser aucun élément étranger s’introduire dans Coucy. J’ai en horreur tout ce qui de près ou de loin ressemble à la demoiselle ou dame de compagnie. Belli sera irremplaçable pour vous mais je crois que vous avez plus de chance d’être bien soigné avec les deux serviteurs dont vous me parlez qui connaissent vos habitudes, qu’avec une personne peu au courant de votre genre de vie. […]. Commençant à penser à l’été, et je pense que nous le passerons en entier à l’étranger pour la première fois depuis huit ans. Le médecin m’envoie faire une cure sérieuse à Aix les Bains, où je dois essayer de guérir mes rhumatismes et de rétablir mon système nerveux passablement ébranlé […]. D’un autre côté les bains de mer sont recommandés à Loulou. je pense donc que nous partirons d’ici la fin d’avril pour la Bohème, où j’établirai mes enfants auprès de ma belle mère; j’irai à Bruxelles voir les Ségur, à Paris pour une quinzaine ou trois semaines, puis retournerai en Bohème d’où je me rendrai en juillet à Aix les Bains avec Loulou puis à Biarritz ou à Arcachon. Entre temps vous me permettrez je l’espère de venir vous voir, et de vous amener ma fillette. Je crois que vous en serez content, car vanité maternelle mise de côté, c’est une gentille enfant, sérieuse pour son âge, et bonne sous tous les rapports […] Elle a été l’autre jour la première fois de sa vie au théâtre, où on donnait le Somnambule, avec une très bonne cantatrice, et elle en a été enchantée, au point que sa joie faisait plaisir à voir. […] Je ne vous dis rien de ma santé, car elle est misérable. » On joint 5 lettres de Louise de Radziwiłł au même.
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