Lot n° 203

[Révolution/Consulat – Prisons parisiennes] Prisons révolutionnaires, 20 pièces, 1793-1799. L.A.S. d’un détenu, écrite de la prison de l’Abbaye [ancienne abbaye de Saint Germain des Prés], 21 juillet 1793,

Estimation : 200 / 300
Adjudication : 1 100 €
Description
2 pages in-4 : « (…) j’espère sortir lundi prochain, j’ai envoyé mon épouse chez l’accusateur public pour lui demander ma liberté (…) j’ai été transféré à l’abbaye comme le plus grand des criminels par deux gendarmes, mon innocence a supporté cette infamie avec patience, mais aussi ce n’a été qu’avec peine qu’elle a pu supporter celle de me voir conduit au tribunal révolutionnaire par deux gendarmes les mains liées et garotées (…) il vous est facile de voir que jamais l’ancien régime n’a fourni d’exemples aussi infâmes (…) tout individu quoiqu’ayant l’ancien régime en horreur, ne pourra pas s’empêcher de dire que c’est avoir sorti d’un précipice pour entrer dans un autre encore plus grand… » - Longue L.A.S. de Pierre-Joseph-Denis-Guillaume FAURE (1726-1819), député à la Convention nationale, écrite de Paris étant emprisonné « aux Fermes », 4 fructidor [an II] (21 août 1794), adressé à François Louis Bourdon dit BOURDON de l’OISE, 3 pages in-4 : « P.J.D.G. Faure, député disgracié au citoyen Bourdon de l’Oise député en activité, tu as dit hier à la convention que le côté droit projettait de rappeler les 73 membres qui avaient protesté contre l’insurrection de pains. Leur délit aparemment est suivant toi une cause grave de suspicion. Tu ne veux donc pas te rappeler que la convention entière a protesté par la démarche, le mouvement qu’elle a fait vers les insurgés car ce n’était pas sans doute pour faire son compliment au peuple de Paris armé, que l’assemblée du peuple entier se déplaçait. Si lorsque tu as été toi-même opprimé par l’intrigue, on eut insurgé Paris contre toi, aurais-tu blâmé la protestation que nous aurions faite contre la violence exercée envers toi, la position eut été différente, dirais-tu. Pourquoi t’établir juge dans ta propre cause, t’absoudre et condamner tes semblables ? (…) Je te connais pour un homme franc, Bourdon. J’aime ces caractères (…) me diras-tu : mais outre ta protestation, tu as voté pour l’appel du peuple, c’est encore là une raison de suspicion ? Dis moi Bourdon pourquoi la Convention l’a-t-elle mis en discussion, c’est la convention qui est suspecte et non pas moi (…) si je ne suis pas propre à concourir à une révolution pourquoi me jugerait-on plus propre à la renverser… » - P.S. par les conventionnels BOURDON de l’OISE, CLAUZEL, LEGENDRE, LESAGE-SENAULT, REUBELL et REVERCHON, 10 brumaire an III (31 octobre 1794), 1 page in-fol., en-tête et sceau sous papier, cachet de la prison des Carmes au dos. Mise en liberté de Raphaël Petit, détenu à la maison d’arrêt des Carmes. – L.A.S. de « Deschamps », 1 page ½ in-8, avec marque « CB » en rouge (CB = Château Bicêtre), et marque postale de la petite poste de Paris : marque linéaire avec K et PD. Lettre d’un soldat arrêté à Nogent et transféré à la Conciergerie, puis à l’hôpital de Bicêtre transformé en prison. – P.S. par le concierge « de la maison d’arrêt de la rue de la Bourbe » (prison de Port Libre), 5 ventôse an II (23 fév. 1794), rare cachet de cire rouge « Maison d’arrêt du Port Libre » - L.S. d’ « ALANION » secrétaire greffier de Port Libre (ex abbaye de Port Royal de Paris), 18 vendémiaire en III (9 octobre 1794), 1 page in-4, avec marque postale « N°10 SUSPICION » en noir. Ordre de mise en liberté. – L.A.S. du chef des officiers de santé des prisons, 28 frimaire an III (18 décembre 1794), 1 page in-8, avec superbe cachet révolutionnaire. – P.S. par le concierge de la « maison d’arrêt de Pélagie » [ancien couvent de Sainte Pélagie], ½ page in-4, avec marque postale « N°3 PELAGIE » en noir. Nombre des détenues femmes. – 3 L.A.S. de la famille LELARDEUX, une écrite de la prison de la Conciergerie, du 13 vendémiaire an III (4 octobre 1794), avec marque postale du timbre P, et les deux autres reçues par le détenu en 1794 – L.A.S. d’un fils, écrite de Château Chinon en Bretagne, 24 floréal an II (13 mai 1794), adressée à son père détenu « à la maison d’arrêt du cidevant collège du Plessis » à Paris – Tableau imprimé intitulé « Etat numératif des détenus dans les maisons d’arrêt, de justice et de détention », au 16 pluviôse an III (4 février 1795), au nombre de 16 établissements, 1 page imprimée et partie manuscrite, 1 page in-4. – Extrait d’écrou délivré et signé par « Delavaquerie concierge » de la maison d’arrêt de Port Libre, 25 prairial an III (13 juin 1795), en-tête et cachet encre noir de la prison – L.S. de Pierre BENEZECH (1749-1802), ministre de l’Intérieur, 28 messidor an IV (16 juillet 1796) – L.S. par les membres de la commission populaire de Paris, 5 thermidor an II (23 juillet 1794), 1 page in-4. Demande d’informations sur des prisonniers. – Partie de L.A.S. écrite « au Temple le 12 messidor an XI » (1er juillet 1803), cachet encre noir au verso « Maison d’arrêt du Temple ». – L.A.S. adressée à un détenu « à l’abbaye de Saint Germain de Paris », au dos marque postale « P.P. » avec bonnet phrygien. – P.S. par le « greffier-concierge de la maison de détention de Bicêtre », 2 germinal an XI (23 mars 1803), cachet encre noir au verso « 60 MON B » - L.A.S. adressée à un détenu « dans les prisons de Sainte Pélagie aux dépôts des émigrés », 8 germinal an X, 29 mars 1802

Joint : Décret de la convention nationale concernant « la translation dans les prions & maisons d’arrêt établies par la loi, de tous les citoyens détenus dans des maisons qui ne sont ni prisons, ni maisons d’arrêt », 8 oct. 1792, 2 pages in-4, superbe tampon rouge « Au nom de la République française », impr. à Paris de l’impr. nationale exécutive du Louvre – Décret de la convention nationale « qui ordonne le prompt jugement de la veuve Capet au tribunal révolutionnaire », impr. à Marseille, 3 pages in-4.
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