Lot n° 177

[CARTOGRAPHIE] Théorie des reconnoissances militaires. S.l.n.d., fin du XVIIIe siècle.

Estimation : 1000 / 1200
Adjudication : 850 €
Description
Manuscrit autographe anonyme en 5 cahiers in-4 de 198 pages chiffrées et (7) feuillets blancs. Ecriture bien lisible à l’encre bistre sur papier vergé, quelques corrections et rajouts de l’auteur.

INTERESSANT TRAITE ECRIT PAR UN INGENIEUR GEOGRAPHE DANS LE BUT D’OBTENIR UNE CARTOGRAPHIE PARFAITEMENT EXACTE ET DETAILLEE AU MOYEN DE RELEVES SCIENTIFIQUES PRECIS SUR LE TERRAIN
« […] pour qu’une reconnoissance soit parfaite, il faut convaincre l’esprit et frapper les sens ; on remplit ce double objet par une carte exacte qui offre la représentation et l’ensemble des difficultés à vaincre et par un mémoire qui décrit et démontre la difficulté vaincue. Pour qu’une carte soit bonne, il ne suffit pas d’obtenir une similitude exacte et géométrique du terrein à l’aide des instrumens et des règles de la trigonométrie il faut encore qu’elle soit l’image vraie de la nature. Il faut qu’à l’aide de la phisique générale, on puisse démêler les loix que suivent les montagnes dans leurs enchainements et celles que suivent les eaux dans leur course. C’est à l’aide de ces connoissances phisiques aidées de l’exactitude géométrique, que le dessin pourra rendre, avec vérité, toutes les variétés de la nature ,qu’il déterminera toutes les formes, qu’il exprimera tous les contours ; il ne sera jamais en contradiction avec les lois générales de la configuration extérieure du globe, parcequ’il cherchera toujours à rendre avec vérité ,une partie de ce vaste ensemble ou tout est harmonie ,il n’emploiera la magie des couleurs et des ombres ,que pour faire ressortir les objets, en raison de leur masse et de leur élévation déjà géométriquement déterminée.[…] Chap. I. pp.1-3
[….] Le lever d’une frontière ne peut s’exécuter sans le concours de plusieurs officiers qui travaillant sur les mêmes principes, ayant la même manière de voir et de rendre le terrein, concordent dans leurs travaux et forment un ensemble exact et parfait de cette frontière. Un bon graphomètre armé de bonnes lunettes est le meilleur instrument pour calculer les longues distances […] Mais on peut sans beaucoup de retard et de travail, perfectionner encore les levers en temps de paix, en unissant les observations barométriques aux opérations géométriques de la boussole. On fait des caisses à baromètre propres à être transportées, les cassolettes où plonge le tube sont accommodées de manière que l’observation barométrique faite, par le moyen d’une petite planche à coulisse, le mercure se maintient à la hauteur donnée par l’observation et par ce moyen on peut les lier entr’elles avec facilité. A chaque baromètre sera attaché un thermomètre chaque officier aura deux baromètres avec lui il en laissera un au point le plus bas de tout le terrein qu’il aura à lever et transportera le second avec lui .Il le suspendra à la boussole tous le tems de chaque station et notera ses variations […] Chap.VI.pp.77, 86-87
[…] On a dit qu’une carte était la représentation d’un terrein vu à vol d’oiseau : il faut donc pouvoir la peindre avec vérité, s’élever par la pensée à une très grande hauteur, et de ce point de vue imaginaire réfléchir sur la manière dont les objets se présentent à l’observation […]Une carte n’est pas un tableau où tout doit être sacrifié à l’effet ;le peintre peut ne considérer le paysage qu’il veut rendre que d’un seul point de vue ,et maitre de le choisir, il rend, selon qu’il lui convient, le même objet agréable ou difforme aux yeux qu’il veut séduire. Le topographe cherche à rendre les objets tels qu’ils sont et non tels qu’ils lui paraissent ; Il fuit les illusions, il cherche la vérité de ce qui est sous différens points de vue, il doit sacrifier le plus grand effet à la clarté des objets. Sa carte doit pouvoir se lire dans tous ses détails […] Chap. IX. pp.103-106.
[…] Les connoissances les plus sures que l’on puisse prendre sur la population d’un pays sont les registres des naissances et des mariages. Les arithméticiens politiques prétendent que sur cinquante quatre hommes il s’en marie un; multipliant donc la somme des mariages par 108 on aura le nombre d’habitans. Mr Herzberg pense qu’il nait un homme sur vingt six vivants et qu’il en meurt un sur trente six, Mirabeau, qu’il en nait un sur vingt huit et qu’il en meurt de 26 à 27 sur cent vivants ; ce n’est que d’après ces données qu’on pourra connaitre la population d’un pays d’une manière très approchée […] » Chap. XI. p.129.
L’auteur divise son traité en XII chapitres chiffrés et (3) chapitres. Le chapitre VIII n’existe pas, le texte passe directement du chapitre VII au chapitre IX à la page 98.
Titres des chapitres : I. Des levers et des reconnoissances en général ; II. Définitions générales ; III. Observations et principes généraux sur la configuration du globe ; IV. Du cours actuel des eaux ; V. Du cours primitif des eaux ; VI. Lever général d’une frontière en temps de paix, opérations géométriques sur le terrein; VII. Lever général d’une frontière en temps de paix. Mode de rapporter les opérations faites sur le terrein ; IX. Observations générales sur les figurés ; X. Reconnoissance générale d’une frontiére en tems de paix. Principes généraux sur les mémoires de reconnoissance ; XI. Reconnoissance générale d’une frontière en tems de paix Ordre, méthodes et principes pour la description des lieux considéré phisiquement ; XII. Reconnoissance générale d’une frontière en tems de paix .Ordre, méthode et principes pour la description des lieux considérés militairement ; (13) Reconnoissance générale d’une frontiére. Principes qui doivent servir de base aux différentes opérations militaires dont le terrein levé est susceptible; (14) Considérations sur les reconnoissances générales en tems de paix ; (15) Des reconnoissances particulières en tems de paix.
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