Lot n° 35

Alexandre DUMAS fils (1824-1895). 9 L.A.S., Paris et Puys près Dieppe [vers 1868-1887 et s.d.], à Émile Deschanel ; 27 pages in-8.

Estimation : 200 / 300
Adjudication : 320 €
Description
Belle correspondance au critique et conférencier. [1868 ?]. L’article dans les Débats prouve que Deschanel a lu entre les lignes [de son Théâtre complet, avec préfaces inédites] : toutes ses critiques sont justes, quant au fond et quant au style. Dumas souhaite surtout « susciter la discussion sur des sujets qui n’ont plus le tems d’attendre [...] dans ma tête de fils de romantique pendent encore bien des bribes du langage d’un autre temps. Je m’en défais tant que je peux mais ne fût-ce que par respect filial, je ne puis pas le faire trop brusquement »... [1869 ?]. Promesse d’un volume de vers [Péchés de jeunesse] : « le monstre » comporte deux ou trois morceaux qui lui plaisent encore. Il le rassure quant à M. Bertin : « C’est lui qui m’en veut un peu je crois d’avoir trop immolé Hugo à Lamartine »... [Décembre 1870]. Son ami a vu juste, comme lui : son père « est mort le 5 Xbre à 10 heures du soir, comme il a fait tout dans sa vie, sans effort »... [Fin décembre 1872]. « Vous recevrez tous vos billets pour le 31. Pour La Femme de Claude, il n’y aura pas de répétition gale avec spectateurs – et il n’y a plus une seule place de femme – pour la 1ère. Je vous enverrai, si je peux ! un orchestre pour vous »... [Janvier 1885]. Il a fait cette pièce pour lui [Denise, créée au Théâtre-Français le 19 janvier 1885] : « Vous êtes dans les quelques-uns pour lesquels on fait quelque chose » ; elle est admirablement
jouée : « Il faut un comédien comme Coquelin pour faire avaler la tirade du dernier acte qui dure quatre minutes et demie, le temps d’aller à Asnières en chemin de fer ! »... – Il promet de lire son manuscrit. « Il y a tant de choses nouvelles à faire au théâtre, surtout en ne se préoccupant pas du métier, mais de l’idée, de la logique de l’action et du but »... – Il n’a pas encore pu s’occuper de la préface, mais le livre est charmant : « il ne verse pas un seul moment dans les dangers du titre. Ce que je puis avoir à faire là-dedans c’est l’opposition
de la courtisane antique, érudite, poète, grande dame, pour ainsi dire, avec la catin moderne, ignorante, purement vénale [...]. L’étude est intéressante, mais il la faut bien faire. Il y a deux ans que j’y pense pour une pièce que je voudrais faire en lui donnant le titre dont votre ami Gambetta s’est servi souvent : les nouvelles couches »... – Il n’a rien pour la pièce, « surtout en places de femmes. Cette fois je les ai pour moi et elles font bien les choses. Je regrette que vous n’ayez pas été là, mon cher Crillon ; mais ne vous pendez pas »...
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