Lot n° 46
Sélection Bibliorare

Pierre-Jules HETZEL (1814-1886) Éditeur et écrivain. 20 L.A.S., Bruxelles et Paris 1855-1865 et s.d., à Émile Deschanel ; 45 pages in-8 ou in-12, qqs en-têtes J. Hetzel ou J. Claye, qqs adresses.

Estimation : 700 / 800
Adjudication : 900 €
Description
Corr espondance littéraire et amicale, où il est souvent question de comptes rendus de livres et de recommandations d’écrivains. On rencontre les noms de Léon Bérardi, Louis Perrot, Louis Ratisbonne, Félicien Rops, etc. [1853]. Sur la mort de sa fille Marie : « Où on reconnaît les bons c’est à des lettres comme la vôtre, mon cher ami. Tout mon passé, tout m’est revenu – l’enfant, la jeune fille, la morte, l’être aujourd’hui impalpable, invisible que je m’efforce de sentir encore autour de moi »... 16 février 1855. Félicitations très gaies sur la naissance de Paul Deschanel, avec un amusant dessin légendé... [24 octobre 1855]. Appréciation des cours de Deschanel, avec référence aux « grands maîtres en le genre » : « à l’exception de deux, Arago Villemain et en y comprenant même St Marc vous êtes le professeur qui me plaisez le plus quand vous me plaisez et m’embêtez le moins quand je tourne du côté de l’ennui »...
En post-scriptum : « Pour Chamfort oui. Mais non pour Rivarol. Il y a eu de Ste Beuve un travail dont j’ai des fragments »... [1861]. « Dites-moi s’il vous conviendrait de faire un article sur le livre de Hugo – Les Enfants– illustré par Froment. C’est un livre où tous les partis, toutes les écoles, tous les sentiments peuvent trouver à louer, et rien à reprendre. C’est un classique de tous les foyers »... [10 avril 1862]. « Le Léviathan des Misérables est un écrasement pour tous les livres, pour les bonnes fortunes tâchez de faire votre article pour qu’il arrive d’ici 15 jours – avant que la seconde série des Misérables n’arrive. Je voudrais bien en causer avec vous »... [1862].
Remerciements pour son article sur ses Bonnes Fortunes, qu’il a cependant caché à sa femme : « Vous voulez donc porter la flamme dans mon ménage vilain être. Prennez garde que je fouille dans votre passé, moi aussi »... [1864 ?]. « Il y a beaucoup de bon dans ce que m’a donné M. Zola – mais il y a des parties qu’il faudrait revoir – le sujet est scabreux par quelques points aussi. Je voudrais voir son volume – le reste de ses nouvelles pour prendre une décision. Dites-lui de me l’apporter »... [27 juin 1865]. Situation des livres disponibles ou épuisés de Deschanel, avec considérations commerciales du format, du prix, et de la clientèle institutionnelle, et référence aux publications de Hachette. « Nous faisons des lires, mon cher vieux, c’est des lecteurs qu’il faudrait faire »... – Deschanel est bon enfant, et son article, joli, « surtout dans les critiques, hélas, qui sont justes. Je ne demanderais pas mieux que d’en dire autant des éloges, mais cela ne m’appartient pas. J’aime presqu’autant croire d’ailleurs que vous me gâtez par amitié »... – « Je fais un travail sur l’amour ou plutôt je revois un travail sur l’amour, sur la jalousie, etc.. Je vous ai entendu dire qu’on pourrait citer d’assez curieuses imprécations contre les femmes, d’après les auteurs grecs et latins. J’aurais besoin de deux ou trois de ces citations, pour en faire les épigraphes de mon travail »... – « Vous êtes bien gentil et bien bon de vous charger de mon livre. [...] S’il vous est possible de rappeler seulement par leurs titres mon Voyage d’un étudiant mon Histoire d’un homme enrhumé, vous serez bien amiable »...
Joint : une L.A.S. de son fils et successeur, Louis-Jules Hetzel, au même, 2 juin 1890. 700 / 800
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