Lot n° 201

Vaucluse. Manuscrit autographe signé Durand, « Pour Mr Colonieu législateur » [Sauveur Colonieu (1770/ ?), député du Vaucluse (1805-1810)], intitulé « Mémoire relatif à la pétition de la commune de Bédoin ». 4 pp. in-4.

Estimation : 400 / 600
Adjudication : Invendu
Description
Avignon, 20 juillet 1807. Martyre de la commune de Bédoin. Le 13 prairial an 2, sous le prétexte que l’arbre de la liberté de Bédoin a été arraché, le tribunal révolutionnaire venu siéger dans cette commune royaliste avec 3 bourreaux, condamne à mort 64 habitants (36 guillotinés et 28 fusillés). Le 15, le 4e bataillon de l’Ardèche incendie 500 maisons et édifices publics du village, dont 8 chapelles et l’église paroissiale. Il est même décrété que la ville soit rasée et remplacée par un monument. Après la 9-thermidor, la ville est réhabilitée, et les survivants tentent comme ils peuvent de poursuivre leur existence. Mais devant une situation si difficile, Durand dresse, dans ce mémoire, le tableau sombre de l’état de la commune et sollicite l’intervention de «  Madame Mère  » [de Napoléon] pour que «  cette pieuse princesse  » vienne en aide à cette commune martyre. « Soixante quatre citoyens, la plupart pères de famille juridiquement massacrés, cinq cents maisons incendiées, la commune anéantie, son sol maudit, son nom voué à l’infamie, les habitants exilés, dispersés, dépouillés, proscrits, telle fut la funeste vengeance exercée à Bédoin par les agents d’une faction régicide, dont le bras seul de Napoléon apu abattre toutes les horribles têtes, sous le prétexte aussi frivole que commun alors du crime de lèze-liberté ; parce que dans une nuit obscure un des valets de la faction en avait tout exprès arraché et profané le signe : le fait est public, sans être prouvé […] ».
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