Lot n° 6

BÉRANGER Pierre-Jean. Réunion de trois lettres autographes signées : 6 juillet, 23 juillet et 23 août, 1841.

Estimation : 300 / 400 €
Adjudication : 780 €
Description
1 - À « Mon cher captif ». Longue et belle lettre de Béranger à Lamennais en prison, l’assurant de son
soutien et lui prodiguant compliments et encouragements. Une brochure de ce dernier Le Pays et
le Gouvernement (1840) contenait de violentes attaques contre Louis-Philippe et son gouvernement,
l’accusant de trahison à l’extérieur et d’asservissement à l’intérieur. Traduit devant la Cour d’assises
Lamennais fut condamné, le 26 décembre 1840, à un an de prison et à 2000 fr. d’amende, et incarcéré
à Sainte-Pélagie le 4 janvier 1841. « Les journaux m’ont fait peur en annonçant une nouvelle brochure
politique de vous. Maudit entêté me suis-je écrié... [Pierre] Dupont m’a demandé de vos nouvelles...
J’avais écrit à M. de Chateaubriand, je reçois sa réponse datée de Paris... il prétend que vous et lui
trouvez que je ne hais pas assez les méchants... Votre volume d’anathèmes va-t-il grossissant ? À mon
retour j’espère bien que vous aurez quelques morceaux de cette admirable poésie à lire. Si vous saviez
combien je vous porte envie moi, travailleur lent et lourd, quand je vois combien est riche et rapide votre
inépuisable fécondité... » (Rougeperrière, 23 août 1841, 4 pages petit in-4).
2 - À Mme Zoé Clément. Lettre presque toute entière consacrée à Lamennais : « Comment pouvezvous
croire, Madame, qu’il ne soit pas profondément touché de voir les soins que vous prenez de
son bonheur ? Vous ne connaissez donc pas encore bien cette âme si aimante et si religieuse... Il a
reçu de Dieu, Madame, une mission qui exige de grands travaux, un dévouement sans bornes et qui
doit maintes fois le plonger dans des préoccupations qui l’arrachent au charme du monde... Vous
vous habituerez aux mouvements irréguliers de cette grande machine qu’on appelle génie... » (23 juillet,
4 pages petit in-4).
3 - À « Mon cher enfant ». [Napoléon Peyrat ?]. « Les Harmonies m’ont ennuyé autant que l’Imitation de
Jésus-Christ [traduction de Lamennais, 1828 et 1844] quand il me prit envie un jour de lire ce livre que
personne ne lit quoi qu’on en dise. Il y a pourtant de beaux vers dans ces deux volumes, mais bon Dieu
quel affectation ! Quelle monotonie ! Il n’a même pas su tirer parti d’un beau sujet : l’ange qui jette un
dernier regard sur la terre détruite... » (6 juillet, 2 pages in-8).
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