Lot n° 4

Jean ANOUILH. 3 L.A.S., [1946-1953 et s.d.], à ses amis Marcello et Hortensia Moralo Anchorena ; 3 pages in-4 et 2 pages oblong in-8 avec petite vignette.

Estimation : 400 / 500
Description
Bel ensemble à ses amis argentins producteurs de spectacle. Erquy (Côtes du Nord) [août ? 1946]. « Je suis ici dans une petite maison que j’ai achetée, où je joue moi aussi, en tout petit à construire des escaliers et à faire peindre ; j’ai écrit deux pièces Roméo et Jeannette qu’on jouera à l’Atelier et L’Invitation au château qui sera créé à la Comédie des Champs-Élysées. Je vous remercie de trouver dans les petits incidents de votre vie, des traces de mon répertoire »... Monelle [Valentin] reprendra La Sauvage en septembre ; on créera Antigone à New-York en novembre ; il voudrait y aller, « et aussi, passionnément en Argentine et au Brésil [...]. Si vous voulez un bon exemplaire d’Antigone illustré nouvellement par une jeune fille inconnue [Jane Pêcheur] écrivez de suite de ma part aux Éditions du Centre »... Montfort l’Amaury [novembre ? 1953]. Il a eu beaucoup d’ennuis cinématographiques et familiaux, mais il annonce avec plaisir le mariage de sa fille Catherine le 10 décembre, et espère les y voir : « outre l’exceptionnel plaisir de me voir pour l’unique fois de ma vie en jaquette (je ne vois qu’un futur prix Nobel qui pourrait me contraindre à endosser une seconde fois ce reste charmant de l’habit Louis XVI) vous aurez le privilège d’entendre une petite pièce à laquelle je tiens beaucoup apprise répétée et jouée rien que pour elle par des comédiens amis. Je retire L’École des pères du Français et me prenant à la fois pour Molière et pour Louis XIV j’en réserve l’unique représentation aux invités de Catherine. Le lunch aura lieu dans les foyers de la Comédie des Champs-Élysées et après on jouera la pièce »... Il propose de leur présenter plus tard sa jeune femme [Nicole], « Monelle devant voler l’héroïne en second de ces fêtes »... – Il a été très surpris de la question d’Hortensia : « Comment avez-vous pu supposer que j’allais me mettre peintre d’enseignes pour autre chose que pour mon plaisir ? Je suis descendu en pensant que je ne vous reverrai jamais. Dans la rue j’ai compris que j’étais un incorrigible jeune homme et que je vous pardonnais à cause des mauvaises habitudes que les gens qui vous entourent vous ont fait prendre (je ne parle pas de votre sœur dont je suis amoureux, ni du gentil Marcel bien sûr). Donnons-nous quelques mois d’absence pour oublier ce petit malentendu »...
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