Lot n° 9

ARISTOTE. De Mundo lib. I. Philonis lib. I. Ocelli Lucani veteris Philosophus libellus, de universi natura. Paris,s.n. [Edmée Tousan], 1541. — Poetica. S.l., Jacques Bogard, s.d. [au colophon] : Paris, 1542. — [En grec] : Poiētikē.S.l.n.d....

Estimation : 5 000 / 6 000 €
Adjudication : 10 160 € Préemption
Description
[Paris, Edmée Tousan, 1541].
Ensemble 3 ouvrages en un volume in-8, maroquin citron, décor à répétition
de vases fleuris imprimés en sépia et coloriés en rose et vert pâle, jeu de quatre doubles filets dorés horizontaux sur
les plats, dos à nerfs, tranches dorées (Reliure de l'époque).
5 000/6 000 €
Brunet, t I, col. 477. — Lepreux, Gallia typographica, t. I, pp. 465-467.
INTÉRESSANTE RÉUNION DE TROIS TRÈS RARES ÉDITIONS PARISIENNES EN GREC ET EN LATIN D'ARISTOTE :
1) Moreau, t. V, n°1572.
Édition grecque et latine du De Mundo, opuscule apocryphe sur le système du monde attribué à Aristote et à Philon
d'Alexandrie, dans la traduction de l'humaniste Guillaume Budé (1468-1540), laquelle vit d'abord le jour à Paris,
chez Josse Bade, en 1526. Commencée en 1540 par Conrad Néobar, l'édition fut terminée par sa veuve Edmée
Tousan l'année suivante (cf. Bernard, Les Estienne et les types grecs de François Ier, pp. 13-14).
Seule la seconde partie, contenant le texte latin, est présente ici. L'épître dédicatoire de Budé à Jacques Tousan,
lecteur royal en langue grecque, datée d'avril 1526, y est reproduite.
La grande marque typographique de Néobar figure sur le titre (cf. Renouard n°827).
2) Réimpression de la traduction latine de la Poétique par l'humaniste florentin Alessandro de' Pazzi (vers 1483-1530),
initialement donnée à Venise, chez Alde, en 1536.
3) PREMIÈRE ÉDITION EN GREC de la Poétique, traduite d'après la version latine d'Alessandro de' Pazzi. Imprimée avec
grande élégance avec les caractères grecs de Néobar, elle porte sur le titre la marque typographique de ce dernier
(cf. Renouard, n°828).
Né dans le diocèse de Cologne, en Allemagne, à la fin du XVe siècle, Conrad Néobar devint libraire-juré de Paris en 1538-
1539 et fut nommé la même année imprimeur du roi en lettres grecques, charge nouvellement créée par François Ier.
Il reçut à cette occasion un traitement annuel de 100 écus d'or, dits soleil. Il décéda au cours de l'année 1540.
Son épouse, Edmée Tousan (Tusan ou Toussain), poursuivit l'activité de l'atelier durant deux années environ, puis céda
vers 1542 le matériel et le fonds d'imprimerie à Jacques Bogard.
La marque typographique créée par Conrad Néobar, puis employée par sa veuve et Bogard, représente un serpent d'airain
enroulé autour d’un T.
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