Lot n° 61

TURGOT (Anne-Robert-Jacques). Le Conciliateur ou Lettres d'un ecclésiastique à un magistrat sur les affaires présentes. S.l.n.n., 1788. - Réflexions sur la formation et la distribution des richesses. S.l.n.n., 1788. -

Estimation : 15 000 / 20 000 €
Adjudication : 13 970 €
Description
Lettres sur les grains, Ecrites à M. l'abbé Terray, contrôleur général. S.l.n.d. [1770]. 3 ouvrages en un volume in-8, veau blond, triple filet doré, dos lisse orné, pièce de titre verte, armoiries dorées en tête, étiquette de cote en queue, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure de l'époque).
Important recueil réunissant trois des meilleurs ouvrages économiques de Turgot. Il est constitué de la manière suivante: 1) Le Conciliateur.
Seconde édition du premier livre de Turgot, publiée par Condorcet.
Initialement imprimées à très petit nombre en 1754 pour les ministres, les conseillers d'État et quelques amis, ces deux lettres furent composées en collaboration avec Loménie de Brienne.
En 1754, après de longues querelles entre les parlements et les évêques au sujet des billets de confession et des refus de sacrements, il fut proposé au roi, comme un moyen de contenter les deux partis, d'accorder aux parlements le droit de forcer les évêques à faire communier les jansénistes, et de consoler le clergé en lui rendant celui de persécuter les protestants, en retirant à ces derniers la demi-tolérance de fait dont l'administration, devenue plus douce que la loi, commençait à les laisser jouir sur quelques points. Cette double injustice fut combattue par M. Turgot dans le petit ouvrage intitulé: le Conciliateur. [...] Le roi lut cet écrit et fut persuadé; il ordonna le silence, ne persécuta et ne laissa persécuter personne. Tout s'apaisa comme de soi-même (Eugène Daire, Oeuvres de Turgot, 1844, t. II, p. 688, note n°1).
2) Réflexions sur la formation et la distribution des richesses.
Goldsmith, n°13536.
Première édition séparée de l'œuvre majeure de turgot et l'un des grands traités d'économie politique.
Achevé en novembre 1766, le texte fut rédigé à l'intention d'Aloys Ko (Gao Ren, 1732-1790) et Étienne Zang (Yang Zhide, 1733-1798), deux séminaristes chinois venus étudier en France parmi les jésuites et sur le point de repartir dans leur patrie. Turgot, pour parfaire leur instruction en matière d'économie, y examina en cent chapitres diverses questions relatives à la culture, la production, les capitaux, le commerce, la spéculation, les intérêts, etc.
Le texte apparut d'abord en 1769-1770 dans les tomes XI et XII du périodique physiocratique les Éphémérides du citoyen. Il a précédé de six ans la publication de La Richesse des nations (1776) et a exercé une influence considérable sur les idées d'Adam Smith.
Principal ouvrage [...] de «l'un des plus grands économistes scientifiques de tous les temps» (Schumpeter), les Réflexions, d'inspiration apparemment physiocratique, n'en sont pas moins profondément originales. Plus développées, elles eussent constitué, a-t-on dit, le «grand traité d'économie politique de leur temps». [...] Non seulement Turgot ouvre des voies nouvelles à la recherche mais il fournit de l'activité économique une analyse d'une incomparable fécondité [...] (Jean Viardot, in En français dans le texte, n°165).
3) Lettres sur les grains.
Goldsmith, n°10748.
Édition originale.
En octobre 1770, en pleine crise agricole, l'abbé Terray, contrôleur général des finances, consulta les intendants du royaume sur une éventuelle révocation de l'édit de juillet 1764 portant sur la libre circulation des céréales. Turgot, alors à la tête de l'intendance du Limousin, lui adressa sept lettres dans lesquelles il décrivit les avantages que les proprietaires, les cultivateurs & les consommateurs [pouvaient] retirer de la liberté constante & complette du commerce des grains.
Sur ces sept lettres, trois furent perdues de son vivant. Seules les trois dernières, datées du 14 et du 27 novembre, et du 2 décembre 1770, ont été publiées.
Exemplaire aux armes des La Rochefoucauld, dans une élégante reliure en veau blond peut-être l'œuvre de Bisiaux.
Il porte sur le titre le cachet humide de la bibliothèque familiale au château de La Roche-Guyon.
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