Lot n° 254

Olivier MESSIAEN (1908-1992). COPIE AVEC ADDITIONS ET ANNOTATIONS AUTOGRAPHES, Sept Haïkaï, esquisses japonaises pour Piano solo, xylophone, marimba, et petit orchestre, [1963] ; fort cahier grand in-fol. de 78 feuillets, couvertures de carton...

Estimation : 1000 / 1500
Adjudication : 2500 €
Description
rouge, reliure spirale métallique.
PRECIEUX EXEMPLAIRE DE LA PARTITION D’ORCHESTRE DES SEPT HAÏKAÏ CORRIGE ET ANNOTE PAR MESSIAEN. Reproduction photographique du manuscrit, portant sur le faux-titre cette note autographe : « partition corrigée et prête pour la gravure », et au verso le plan autographe au crayon noir de la « disposition de l’orchestre ». Au bas de la page de titre, Messiaen a également noté : « (durée totale : 18 min. 40) ». Outre des corrections ou suppressions de notes, et des modifications d’indication d’interprétation ou de tempo au crayon noir, Messiaen a ajouté de sa main d’intéressants commentaires et des recommandations. Ainsi, sous le titre du I Introduction, il inscrit ces deux notes : « Cette pièce est ouvragée et grimaçante, comme les démons qui gardent l’entrée des Temples Bouddhiques. Il n’y a pas de mélodie principale. Les violons sont peu importants – ils expriment un sentiment figé, sans plus – et sont un chant parmi d’autres choses. On entendra surtout le xylo, le marimba, le piano, et les bois : mais on doit aussi percevoir le reste, et tout compte. » ; « Pour tous les instruments : bien observer toutes les nuances. C’est indispensable à la clarté de la pièce ». Dans presque chaque morceau, il indique quels instruments doivent dominer. Il ajoute également de précieuses indications sur le jeu de certains instruments ; ainsi pour IV Gagaku, cinq notes apportent des précisions : « Caractère général de la pièce : hiératique, statique – à la fois religieux et nostalgique – mouvement lent implacable » ; ou : « Les violons essaieront de retrouver le timbre du Shô, par un jeu aigre et acide. Toutes les notes des accords des violons doivent sortir, en conservant un certain charme irritant, qui appuiera l’effet produit par les différentes races de couleurs harmoniques »... Citons encore la longue note en cinq points pour V Miyajima et le torii dans la mer : « Dans cette pièce : le chef d’orchestre doit porter toute son attention sur l’équilibre des plans sonores. […] L’ensemble doit sonner comme une riche, violente, et complexe superposition de couleurs »… Etc. C’est l’exemplaire qui a servi de conducteur pour la création de l’œuvre lors d’un concert du Domaine musical à l’Odéon, le 30 octobre 1963, avec Yvonne Loriod, sous la direction de Pierre BOULEZ, qui a inscrit et signé cette recommandation en lettres capitales au stylo rouge sur la 1ère page : « PRIERE INSTANTE DE NE PAS AJOUTER D’INDICATIONS INUTILES – MERCI » ; il a également fait un schéma de la disposition de l’orchestre (que Messiaen a biffé au crayon avant de dessiner le sien au verso) ; Boulez a en outre porté de sobres annotations aux crayons rouge et bleu pour la direction. Cet exemplaire porte en outre les cachets d’enregistrement à la SACEM en date du 13 novembre 1963, et ceux de l’éditeur Alphonse Leduc.
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