Lot n° 441

Marie-Madeleine Crespé dite Mlle Théodore, Mme Jean DAUBERVAL (1759-1799) danseuse. 4 L.A.S., 1786-1799, à son ami PERY l’aîné ; 7 pages in-4, une adresse.

Estimation : 200 / 300
Adjudication : Invendu
Description
Bordeaux 11 décembre 1786. Elle est déçue de ne pas voir venir le « bien aimé ». « On pretend qu’avec de la patience on voit le terme de tout. Vous voyez bien que le proverbe en a menti »... Poinchy (Yonne) 5 frimaire III (16 décembre 1794). Invitation à oublier les plaisirs et les peines du passé, et de ne s’occuper que de l’avenir : « livrons nous y entierement, que la resignation, la philosophie et surtout l’amour de la liberté nous soutiennent, et nous donnent la force de supporter les douloureux sacrifices que nous avons faits »... Son mari partage tous ses sentiments d’amitié pour Péry : « vous m’avez bien jugée, je l’aime toujours, je l’aime mieux que jamais »... Son amie Mme NOZIERES prend ensuite la plume : « Vous aimez Théodore plus que Nozières. Vous êtes un ingrat. Cependant je vous en voudrois si vous l’aimiez moins, car elle merite à tous egards l’attachement de tous les êtres qui sçavent penser et aimer »... 29 messidor VII (17 juillet 1799). Elle lui enverra bientôt L’Esprit de la Ligue, mais « je ne pense plus aux evenements passés ceux du present et de l’avenir m’occupent entierement »... Elle lui adresse copie d’une lettre qu’elle a adressée à M. PORTE, propriétaire du Courier de l’Europe, avec prière de « la montrer à quelqu’un si ce quelqu’un est encore à Bordeaux. Vous voyez mon ami que j’ai quelques fois du courage. Helas il m’en faudroit aujourd’hui ! Mais jamais je n’aurai celui de supporter l’affront d’être confondue avec ceux que je méprise »... Par sa lettre à Porte (23 brumaire VI : 13 novembre 1797), elle renonce à son abonnement au Courier puisqu’il a usurpé la place du malheureux Isidore LANGLOIS : « Vous étiez son associé quand il etoit heureux, vous [êtes] devenu son ennemi depuis qu’il est malheureux, cette conduite peut être digne des patriotes du jour, mais elle indigne de l’homme juste et humain et c’est ce dernier qui est le vrai patriote à mes yeux. [...] Vous avez usurpé l’interet qu’on porte a ce malheureux proscrit »...
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