Lot n° 222

Sorcellerie - Nouure D’aiguillettes Procès intenté en juillet 1596, à Castelnau d’Estrètefonds (diocèse de Toulouse) à Jacques Rivière, habitant de Castelnau d’Estrètefonds, accusé de nouer les aiguillettes

Estimation : 1 500 / 2 500 €
Description
(provoquer l’impuissance chez un homme par un maléfice). Deux cahiers manuscrits en français sur papier, non signés, sont complets : interrogatoires, le 6 juillet 1596, de Jehan Saincte Marye (20 pp. in-4, les six dernières blanches) ; de l’accusé, Jacques Rivière (16 pp. in-4, les trois dernières blanches). L’accusé aurait d’abord, à Castelnau d’Estrètefonds, délié Antoine Lacoste d’un charme qui l’empêchait de connaître sa femme et de cohabiter avec elle « en rompant la corde des patenotres de la dite femme » après, précise plus loin son interrogatoire « y avoir fait deux nœuds ». Il aurait aussi, à Saint Jory, guéri Jean Saincte Marye et Marcquette del Thil, mariés et pareillement « mallefyciés », moyennant vingt sous, etc. Puis l’accusé est interrogé sur sa participation au « Sabat » et sur la façon dont il préparait ses « charmes ». Un troisième cahier, d’une autre main mais se rapportant à la même affaire (on y retrouve p. 11 Antoine Lacoste et sa femme), incomplet d’au moins un feuillet au début, comporte 16 pp. in-4, les deux dernières blanches (traces de rongeurs entamant la marge supérieure du document, avec pertes de quelques lettres). Le prisonnier interrogé, resté anonyme puisqu’il manque le début, accompagné d’un nommé Vézian, raconte leur rencontre avec « un homme noir au visage très noir » demandant qu’il se donnât à lui et qu’il dit dans la suite de son interrogatoire être le diable ; il va au sabat et y rencontre un habitant de Bouloc et une femme de Saint Jory et c’est là que Vezian lui apprend à « nouer les mariés » puis à rompre le charme, etc. (transcription partielle jointe). Il est superflu de souligner la rareté, sur le marché, de tels comptes rendus de procès de sorcellerie en documents d’époque, surtout aussi détaillés que ceux présentés ici et qui, malgré quelques mouillures claires, sont parfaitement lisibles. Provenance : chartrier du château de Castelnau d’Estrètefonds.
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