Lot n° 274

André de RICHAUD (1907-1968). 27 L.A.S., 1932-1935 et s.d., à son ami Roger Fabre, « industriel » à Vaison-la-Romaine ; 38 pages formats divers, qqs en-têtes, la plupart avec enveloppe ou adresse (qqs cartes postales illustrées).{CR}On...

Estimation : 1 000 / 1 200
Adjudication : 1 000 €
Description
joint une photo de Richaud assis à son bureau.
Belle correspondance amicale et littéraire.{CR}Monteux 21 août [1932], pour venir le chercher à Carpentras : « J’ai des tas de choses bidonnantes – qui ne vont d’ailleurs pas plus loin que des anecdotes – mais à qui les charmants et dangereux mabouls qui naviguent du côté de St Germain des Prés donnent beaucoup de sel »... [Août] : « Rappelé par Dullin, je dois partir pour les répétitions » [du Château des Papes, créé le 14 octobre 1932 à l’Atelier]... [Paris 23 septembre]. Il répète tous les jours : « Chœurs – orchestre – dialogue. Je ne pourrai aller à Lourmarin le 25 mais vas-y. Guiran m’écrit et t’invite »... Paris [21 janvier 1933]. Il donne ses coordonnées à l’École militaire « pour un téléphonage officiel me rendant libre vendredi et jeudi soir [...] je voudrais bien connaître “le soldat qui sait mal farder la vérité” comme dit le “tendre” Racine, c’est-à-dire Burrhus »... 6e régiment de tirailleurs marocains, Montélimar [1933] : « Ne m’oublie pas auprès de Daladier pour que je revienne à Paris. Ça va très, très mal »... [Genève 8 juin]. « As-tu lu mon interview de l’Intran où je parle d’adapter Plaute pour Vaison ? » ; il pense aller à Athènes en juillet... – « Mais non, je n’invente rien dans mon article sur Vaison. Il faut que je monte un spectacle là-bas. Pour ma permission de juillet, j’ai l’espoir d’aller en Grèce en avion (et tu sais quels liens m’attachent à la Grèce !..) sinon j’irai te voir. À Genève, j’ai été très heureux pendant cinq jours. Je termine ma pièce dans le calme. – Très malheureux, mais enfin ! »... [Paris 10 juillet] : « Je te promets de ne plus boire »... [7 août]. « Transformation complète et heureuse. Je travaille et Dullin est très content de ma pièce. Malheureusement, il est lui, une dernière fois dans une situation sans issue et, à moins d’un miracle, il va sauter. C’est navrant »... Quant à lui, il en a « fini avec cette vie idiote de Paris »... [4 septembre], après un séjour à Vaison : « Je suis malade. Je suis un traitement psychanalytique avec le docteur Allendy car mon état de nervosité n’a fait qu’empirer mais ça va quand même beaucoup mieux. Il m’a beaucoup délivré »... [30 septembre]. Il est au Val-de-Grâce pour un accident à l’œil : « Cette période si troublée de ma vie ne pouvait se terminer que par un fait symbolique et je suis content. Le traitement d’Allendy m’a absolument changé. Je ne suis plus nerveux et me suis remis au travail » ; envoi de billets de souscription pour Le Château des Papes... – « Mon petit ami grec dont je t’ai parlé vient de se suicider à Athènes. C’est absolument abominable... quand je pense que moi seul aurais pu le sauver... Il m’a envoyé une lettre déchirante. Je ne sais pas si je pourrai supporter cela »... [18 octobre]. Il doit rester à Paris « tant que ma rentrée (roman, pièce etc.) n’est pas prête. Ensuite j’ai besoin de gagner des sous et pour cela de collaborer à des journaux. Quand je serai bien fatigué de travail, sans souci, j’irai chez toi, tu sais avec quel plaisir ! Ma santé va beaucoup mieux. Le retour à la vie civile a été le meilleur de remèdes »... vendredi [20 octobre]. Il a pris son service au lycée de Versailles. « Tu as pu lire une nouvelle de moi dans Marianne, des contes dans le Journal et bientôt des papiers dans 1933 et je dois donner mon livre sur la Provence, le 1er décembre. Tu le vois, je me suis remis sérieusement au travail depuis que cette obsession militaire est terminée »... Caromb [31 décembre]. « Si je trouve de belles photos des fouilles, je ferai un article sur Vaison dans Art et Industrie [...] Je terminerai – enfin – ma pièce chez toi, ici, pas moyen de s’isoler. Ce travail de l’esprit paraît une monstruosité ! »... Samedi [janvier 1934 ?]. « Je me repose, en t’écrivant, des pages du second acte que je viens d’écrire. Vaison m’a donné l’élan et ça va très bien »... Althen-les-Paluds [février]. Il finit L’Homme blanc… « Il y a deux êtres que j’aime au monde c’est toi et Frédéric Delanglade, car ce sont les deux seuls êtres chez qui j’ai trouvé une amitié sans bornes »... Caromb lundi [19 février]. Il devra retourner à Paris pour trouver une situation, mais veut y rentrer avec son bouquin sur la Provence magique terminé... [Paris avril]. Projet de film financé par Pereire. « Paris est laid, laid, laid. Je suis sage mais un noir fou. La vie artificielle se recommence (comme on dit). Générale de Cocteau etc. Vernissage surréaliste... J’ai beaucoup de succès auprès des femmes. On me trouve très en forme »... – C’est la grande misère : « On mange à peine et on ne travaille presque pas. [...] Je prépare un ballet Sauvages qui pourra me faire vite un peu de sous car c’est pour faire danser un type entretenu ! [...] Je vais passer Histoire de sauvages aux Nouvelles littéraires, mon ballet est tiré de là »... [7 mai 1934]. Il faut faire taper quelques exemplaires de L’Homme blanc, « qui soulève ici un grand mouvement de curiosité. Copeau, Jouvet, Pitoëff, Chenal, tout le monde veut cela et je n’ai pas de manuscrit à faire lire. Situation assez triste mais espoirs considérables. Je fais un ballet avec Milhaud et Delanglade tiré de l’Histoire des sauvages »... Etc.
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