Lot n° 280

André ROUVEYRE (1879-1962). 18 L.A.S. dont 7 illustrées de dessins à l’encre ou au crayon, plus 8 dessins originaux, 1910-1936 et s.d., à Édouard Champion ; 35 pages formats divers, quelques enveloppes.{CR}On joint un portrait dédicacé de...

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 850 €
Description
Rouveyre à Champion (1937), une autre L.A.S. à Adolphe Paupe ; plus une l.a.s. de Segonzac à Champion, la reproduction d’un dessin de Rouveyre annoté, et une invitation gravée.
Correspondance amicale à l’éditeur bibliophile, illustrée d’amusants dessins souvent lestes.{CR}1er avril 1910. « Je ne vais guère bien, mais un peu mieux, clopin-clopant. Oui j’irai demain aux obsèques de Moréas »... [Sèvres] 15 novembre 1915. « J’apprends aujourd’hui le sort assuré de ton cœur ; bref, je viens t’embrasser affectueusement. Puisque tu vas partir ne le fais sans déposer aux pieds de Madame Édouard Champion les respectueux hommages de ton ami. Ton alliance et les vœux ardents de tes amis te protègeront à la bataille »... Bizemoidon [Barbizon] 5 décembre 1919. « Suis content que tu te sois plu à me lire. Autant que je me plais à te voir »... Plusieurs lettres des années 1922-1925 sont relatives aux publications dans la collection Les Amis d’Édouard : « N’oublie pas de m’envoyer le Gide aussitôt paru. J’en raffole déjà. Et tu y joindrais le Grappe qui me manque »... Il termine avec un amusant « couplet à la vendéenne dansante : Sur notre biniou {CR} Trou la la y trou {CR} Accompagnons bien {CR} De bouche et de main {CR} Trou la la y trou {CR} Votre Cantalou »... Paris 4 juin 1926 : « Pas répondu à tes babillages parce que depuis 2 mois je suis à la chambre. J’ai eu un point de congestion pulmonaire et la malencontreuse idée – j’étais pressé – de vouloir le réduire plus vivement par un médicament pris à trop forte dose [...]. Enfin trêve de détails : j’ai été très sonné. Actuellement je me remets bien »... Il n’a pas offert à Champion les épreuves du texte des Lettres intimes « parce qu’il y manque quelques 60 ou 80 pages et qu’il est absolument impossible de les retrouver car elles ont servi à des remaniements au cours de l’impression. Aussi ces épreuves incomplètes cela n’a aucune valeur et ce n’est plus un cadeau à faire à un beau gosse de bibliophile comme toi mon cher mignon »... Barbizon 2 février 1927. Il a publié dans une revue de Croatie des souvenirs sur Matoš : « J’y raconte ma vie de jeune homme [...], j’indique comment vous me recueilliez à Châtenay. Je raconte aussi comment je faisais l’amour, comment Matoš faisait la chasse aux punaises, enfin toutes sortes de petits trucs familiers qui te raviront »... [Lettre illustrée du dessin d’une femme nue, les jambes écartées, légendée Retour à la nature ou entrez donc !...] Barbizon 22 septembre 1930. Lettre contrecollée sur une lettre de Champion, dont il retouche malicieusement la vignette (portrait Honoré et Édouard par Louis-Édouard-Fournier). Barbizon 23 novembre 1931 : « J’ai ressenti le besoin de me retirer radicalement. je voudrais réussir un écrit qui finalement me représente bien au fond du cœur. Tu sais que j’ai longtemps été assez sauvage. L’âge accentue cela et – 52 ans – il n’est plus de temps à perdre pour me recueillir ».... [lettre illustrée d’un dessin érotico-humoristique, Sully-Prud’homme quittant la vie]. Challes 15 mai 1935. Il espère que son rétablissement sera rapide et lui envoie un dessin « pour te distraire, un de ces bons dessins comme j’en faisais à Aulnay près de toi et pour ta joie quand nous étions petits » : dessin montrant Champion alité, recevant les recommandations du Dr de Martel lui interdisant les visites, alors que des jambes d’actrices de la Comédie Française dépassent de l’édredon. Challes 26 mai 1935. « Ta lettre m’émeut […] Ton écriture montre la faiblesse où t’a mis l’épreuve. Et j’imagine tout le reste. Tu dois avoir maigri. […] toi habituellement épanoui comme la rose que chaque matin, parti d’Aulnay ton père promenait à la boutonnière de son veston d’été. […] Va doucement. Ménage la reprise de la tuyauterie »... Etc.{CR}Sept autres dessins humoristiques à l’encre, légendés, la plupart dédicacés à Édouard (1927-1935 et s.d.) : détournement du blason des éditions Champion (avec cheval crottant), le Père Honoré Champion [portrait avec une rose à la boutonnière], L’invité, le poulet et la marquise, La décollation de Saint Jean-Baptiste [version érotique : « projet de vitrail pour l’oratoire privé d’Édouard Champion »], Où va l’argent ? ou Le Suisse et la chaisière ou Monsieur le Curé n’en saura rien, etc.
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